L’ex-président du Fonds Monétaire International (FMI), Monsieur Dominique Strauss-Khan, à peine sorti des ses démêlés avec la justice américaine est rapidement remonté en selle avec aisance. Il a récemment fait face aux questions de Claire Chazal au Journal Télévisé de TF1 et y a abordé l’actualité récente. La journaliste en a profité pour avoir son avis d’homme politique et d’économiste sur la zone euro et notamment sur l’endettement des Etats tels que la Grèce au bord de la cessation de paiement.
Ce dernier a avoué avec une honnêteté certaine que la Grèce ne pourrait pas rembourser sa dette, faut-il l’effacer demande la journaliste. Il faut la partager répond son interlocuteur. J’avoue en toute humilité que je ne suis pas du tout économiste et que j’aurais tendance à faire confiance à « ceux qui savent ». Cela dit mon bon sens a été interpellé et je me suis posée la question : partager quoi ?
Certes la Norvège sort son épingle du jeu grâce à ses ressources naturelles et sans doute une gestion saine de ses finances publiques. Mais bien qu’appartenant à l’Union Européenne, elle n’a pas adopté l’euro. Y-a-t-il des Etats de la zone euro dont la santé financière est suffisamment solide pour épauler son voisin ? L’Etat français est lui-même gravement déficitaire, qu’aurait-il à offrir à la Grèce ou à l’Espagne ?
Afin de ne pas sombrer dans la sinistrose et conclure que c’en est fini de la zone euro, j’ai eu une idée totalement saugrenue mais constructive. J’ai été en cela inspirée par de nombreuses discussions avec des amis aux revenus confortables déclarant qu’ils sont contents de payer des impôts et que compte tenu de la situation actuelle ils seraient prêts à en payer davantage. Chiche ! Après tout me suis-je dit, pourquoi n'encouragerait-on pas les gens qui jugent ne pas payer suffisamment d’impôts de faire une donation librement consentie à l’Etat français. Voilà la solution : créons un Étathon à l’image du célèbre Téléthon.
Appelons les Français à soutenir les finances publiques quelque soit leur niveau de revenus en faisant un don à l’Etat (défiscalisé souhaitons-le). De l’euro symbolique aux millions d’euros, la participation serait libre. Il me semble qu’une telle initiative, à défaut de résoudre véritablement le problème de fond, nous permettrait de voir l’implication des Français lorsqu’elle est dénuée de contrainte, à préserver notre modèle social. Le taux de participation à cet Étathon serait bien plus révélateur que n’importe quelle élection. Fort du succès de l’Étathon je n’en doute pas, nous pourrions ensuite lancer un Eurothon afin d’aider nos voisins européens à rembourser leurs dettes.