Vous les riches, vous êtes des salauds, vos voitures de luxe me
gênent tellement que je suis pris d'envie irrépressible de vous
les rayer. Un petite vengeance à ma
portée qui me fait du bien.
Lorsque je vous vois vous pavaner dans des endroits luxueux, j'aime
venir vous cambrioler et me servir directement chez vous, après tout,
vous en avez tellement que finalement un peu moins ne vous manquera point...
Evidemment, à force de vous avoir chassés, vous
êtes partis. Finalement, il ne reste que nous, les pauvres, et plus
personne pour financer les aides dont nous avons besoin.
Je vais continuer dans la provocation. Mais comprenez
moi bien, je suis pour les impôts (comme la grande
majorité des gens). Je suis pour la solidarité. Je ne suis pas
milliardaire et pas non plus millionnaire.
Mais il ne faut pas oublier, que l'impôt fondamentalement c'est
faire la charité avec l'argent des autres, ce qui est beaucoup plus
facile que faire la charité avec ses propres fonds.
Vous l'aurez compris, tout est affaire d'équilibre. Encore une
fois, il s'agit de choix. Soit nous nous refermons sur nous
mêmes (ni bien, ni mal, c'est une option) et celui qui veut
exercer une activité en France sera taxé très fortement.
Sinon il n'exerce pas. Mac Do ne veut pas payer 80% d'impôt sur les
bénéfices. Pas grave, nous fermons tous les Mac Do. On peut
penser qu'ils continueront à exploiter leurs restaurants même si
les bénéfices fondent. C'est l'exemple Argentin. Actuellement
dans ce pays, 45% des bénéfices doivent être
réinvestis en Argentine, sinon dehors. Cela marche plutôt bien.
C'est un choix.
L'autre possibilité, c'est de rester dans un monde ouvert, de
libre circulation des biens, des marchandises, des capitaux et bien sûr
des personnes. Résultat. Augmentez les impôts à 75% (ce
qui est du vol quel que soit le montant de votre fortune), et vous obtiendrez
une fuite des personnes et de leurs capitaux puisque vous leur laissez le
choix d'aller ailleurs.
Conclusion, il est stupide dans un monde ouvert d'augmenter
très massivement les impôts, puisque d'autres pays en plus
très proches comme la Belgique ou le Royaume uni vous attendent
à bras ouverts, et vous déroule le "tapis rouge"
comme l'avait malicieusement déclaré récemment le
premier ministre britannique.
Il reste des réalités que le pragmatisme ne peut
ignorer:
1/ Les impôts ont une limite.
2/ Le fondement du capitalisme est la récompense de la prise de
risque de l'entrepreneur par une espérance de gains illimités....
et le plus souvent de pertes importantes.
Supprimer cette espérance de gains c'est casser la motivation
des plus entreprenants. Il ne restera plus que des fonctionnaires et des
salariés. Mais de quel patron les salariés?
3/ Ce n'est pas parce ce que le riche est riche que je suis pauvre.
C'est même l'inverse. Le riche, n'en déplaise à beaucoup,
crée de l'emploi. Et oui c'est comme ça. Des emplois indirects
par sa consommation. Des emplois directs lorsque par exemple il emploie une
nounou ou une femme de ménage à temps plein. Ou encore des
milliers de banquiers qui ont un travail car les riches épargnent et
ont des sous à la banque. Bref opposer le riche au pauvre est stupide.
4/ Etre entrepreneur demande des qualités que nous n'avons pas
tous. Moi le premier. C'est ainsi. Certains seront professeurs, d'autres
plombiers, et d'autres écriront ce genre de canard. Je ne me sens pas
moins bien que le riche en ayant une petite voiture. Je suis même
content de contempler une belle Porsche que je ne m'achèterais sans
doute jamais.
5/ Ceci veut dire que les femmes et les hommes naissent totalement
inégaux.
La loi les rendra égaux en droit. Ce principe n'est pas
l'annulation de toutes les différences. Simplement nous avons les
mêmes droits et devoirs. C'est déjà beaucoup.
6/ Le nouveau pouvoir a critiqué vertement l'ancien
Président, pour avoir opposé les différentes
catégories de français entre eux. On peut dire a minima qu'il fait exactement la même chose entre
les "riches" et les "pauvres".
7/ Etre juste face à l'impôt c'est sans doute ne pas
taxer plus les artistes et les sportifs, pour que leurs cœurs purs et
pétris de bons sentiments puissent continuer à voter à
gauche sans états d'âme. La richesse artistique est-elle donc
moins sale? La richesse sportive est-elle donc plus acceptable?
Est-ce cela la justice? Démagogie tellement visible....
Tout cela est dramatique pour notre pays. Nous avons besoin de
créateurs, d'entrepreneurs, et disons-le de "riches".
Augmenter les impôt n'est pas une politique.
Je le dis et le redis, augmenter les impôts n'est pas une
politique économique en soit. Ou alors il faut l'accompagner d'une
redéfinition de notre modèle d'intégration en Europe et
dans le monde.
Quittons l'euro, quittons l'Europe, quittons l'OMC, et fermons nos
frontières. A partir de ce moment là
nous pourrons augmenter les impôts à notre guise. Ce serait
économiquement un suicide, mais ce serait intellectuellement et
économiquement cohérent.
Augmenter les impôts massivement dans un monde ouvert et de libre
concurrence face aux impôts c'est se tirer une balle dans le pieds, donc il faut changer les règles du jeux.
Bien sur le gouvernement socialiste ne fera pas ce choix. Donc il fait
de mauvais choix, avec une mauvaise stratégie.
Massacrons les petits propriétaires (80% du parc locatif est
aux mains de personnes privées ayant investi pour leur retraite, les
méchants!!!).
Supprimons le quotient familial. C'est vrai ça, élever
un enfant ne coute rien, et nos enfants d'aujourd'hui qui paieront nos
retraites de demain ne servent à rien....
Taxons encore plus les gains de l'épargne. C'est une excellente
idée. Après tout, vous avez gagné un salaire. Payer des
charges sociales, de la CSG et de la CRDS, également de l'impôt
sur le revenu. Malgré tout ça, après avoir payer vos factures (EDF, GDF,
les taxes foncière et d'habitation etc...) vous avez réussi
à épargner un peu.
Malgré les bonnes idées de votre banquier qui vous veut
du bien, vous avez réussi à gagner un peu d'argent, sur de
l'argent qui a déjà été imposé. Et bien on
va vous taxer encore plus. C'est juste, comme dirait le nouveau
Président, puisque majoritairement vous votez à droite.
Malgré tout ça, et parce que vous êtes
économe et un bon gestionnaire, vous réussissez à
constituer un patrimoine. Lorsque vous rejoindrez les étoiles et l'au delà, vos héritiers devront payer encore
plus sur ce que vous avez réussi à bâtir. Vous êtes
un salaud de riche. C'est bien fait.
La France, ne produira pas de richesses uniquement avec des
fonctionnaires aussi brillants soient-il.
La politique économique de notre pays est hélas pour le
moment fondée sur le paradigme suivant:
Les riches votent à droite, taxons les, les pauvres votent
à gauche, donnons leur.
Cette politique nous emmène droit dans le mur, comme toute
politique visant à opposer certaines catégories de
français entres eux. N'est-ce pas Monsieur le
Président?
C'est donc dans ce cadre que
Bernard
Arnault lâche une bombe dans le débat fiscal en demandant la
nationalité belge.
Même si le patron du Groupe de luxe LVMH, Bernard Arnault, a
démenti samedi son exil fiscal en Belgique sa démarche de
naturalisation a fait l'effet d'une bombe en plein débat sur la taxe
à 75% des très hauts revenus promise par le président
François Hollande.
Bernard Arnault qui est la
4ème fortune mondiale, la première d'Europe et donc de France a
indiqué avoir "sollicité la double nationalité
franco-belge à seule fin de développer ses investissements dans
le pays".
Cela reste politiquement correct, mais j'ai du mal à croire que
le développement d'LVMH en Belgique nécessite que son
Président devienne belge... Si l'on regarde les volumes de chiffre
d'affaires, il ferait mieux de devenir Japonais ou Chinois...
Désolé pour mes amis belges, mais je doute que la Belgique soit
le marché d'avenir de masse d'LVMH.
Bon, M. Bernard Arnault nous précise qu'il est et reste
résident fiscal français"... pour le moment. Car la double
nationalité lui donnera quelques possibilités lors de
l'application de la nouvelle "stratégie "fiscale anti riches
de notre gouvernement dont la sagacité devient légendaire.
Les
réactions de la classe politique et économique française
sont assez drôle.
Pour l'ancien Premier ministre François Fillon "la
démarche de Bernard Arnault est directement liée à des
décisions stupides du gouvernement". On peut effectivement le
penser.
A gauche, le Parti Communiste lui dénonce carrément une
"lâche trahison" du patron de LVMH et appelé à
"mettre hors d'état de nuire les dirigeants irresponsables et
cupides". Voilà une bonne idée. D'ailleurs, certains
Goulags russes actuellement inoccupés pourraient être rouverts
ou y exiler nos salauds de riches. Quand j'entends ça j'ai peur.
Pour la députée PS des Hautes-Alpes Karine Berger et
secrétaire nationale du PS à l'économie "c'est une
insulte à notre pays". Pour Harlem,Désir "Quand on aime la France, on ne
la quitte pas par gros temps !"
Ils sont marrant eux... c'est pas avec leur
pognon!!!
Une réaction plus pertinente (mais j'aime bien ce Monsieur) de
Jean-Pierre Chevènement, sénateur MRC et ancien ministre, a
estimé le cas "Bernard Arnault montrait que "les
élites françaises ne croient plus en la France".
Le mouvement patronal Ethic a fait part de
"sentiments mitigés car les chefs d'entreprise aiment leur pays
et souhaitent entreprendre en France". Mais "actuellement, ils se
sentent chassés dans tous les sens du terme".
Manifestement à 75% d'impôts ce n'est pas faux.
Alors reprenons pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté.
Oui à l'impôt, oui à la solidarité.
Oui il y a de véritables questions à se poser, et
débats à avoir. Qu'est-ce qui justifie des gains de plusieurs
millions d'euros par an (y compris pour un footballeur ou un artiste)? Quelle
répartition de la richesse entre le capital, l'entreprise et les salariés?
Un Pédégé salarié n'est
pas un entrepreneur. Doit-on faire une différence de traitement?
Voilà les vraies questions. Hélas, elle sont
absentes du débat. Il faut juste "tuer" un peu de riches.
Plus on est à gauche plus il faut de victimes. Hollande coupera la
poire en deux. Il n'y en aura que 1000... Pour l'exemple.
Alors, oui, les impôts ont une limite et vous savez quoi? la
solidarité aussi.
Ne pas vouloir comprendre cela, c'est envoyer notre pays dans le mur,
avec ou sans ces salauds de riches.
Charles
SANNAT
Directeur des Etudes Economiques Aucoffre.com
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