Les termes ‘mobilité lente’ font référence à une structure naturelle des
classes. Cela signifie qu’un individu peut, bien que ce soit rare, s’élever lentement
au-dessus du statut de ses parents en termes de patrimoine, d’éducation et
d’opportunité. L’idée est que si vos parents sont pauvres, vous disposez très
certainement de qualités génétiques inférieures, votre pauvreté est méritée,
et votre succès très peu probable.
La raison à
cela, comme l’explique un article publié par The Economist, est que les enfants de
l’élite ont hérité du ‘talent, de l’énergie et de la volonté de leurs parents
à surmonter les nombreux obstacles qui se trouvent sur leur chemin’. Ajoutez
bien entendu à cela de meilleures opportunités, des connaissances
haut-placées et un meilleur accès à des positions de pouvoir.
L’immunité
judiciaire ne leur fait pas de mal non plus, notamment s’ils ont hérité de
leurs parents un penchant pour la sociopathie.
Par comparaison,
les enfants des pauvres ne développent pas un tel sentiment, pour la simple
raison qu’ils sont génétiquement inférieurs. Ces fichus 47% méritent d’être à
la merci des élites du fait de la supériorité inhérente des 1%. Il n’existe
aucune faille du système, simplement une bonne et une mauvaise reproduction.
C’est là une
conséquence logique de la trappe de la crédibilité, une fierté qui
rationalise les crimes perpétrés par les plus puissants. Nous les avons
volés, mais ils l’ont mérité. Décider quoi faire d’eux et de leurs enfants
est désormais notre fardeau, bien que nous continuions d’aborder le problème
avec notre rigueur et notre vigueur habituelles.
L’idée ici est
que la société soit fondée sur un système efficace de méritocratie et ce,
malgré les avantages dont jouissent les enfants de l’élite, parce que ces
derniers auraient de toute façon connu le succès.
J’ai réussi,
donc je suis. Et si vous ne réussissez pas, alors nous nous devons
d’intervenir pour renforcer l’efficacité de l’économie et maximiser les
profits. Oh, le poids des fardeaux portés par l’aristocratie.
Ce sont des
idées qui se sont à nouveau frayées un chemin dans
la société Anglo-Américaine d’aujourd’hui. De nombreux mythes voudraient que
les avantages völkisch
dont jouissent certains soient justifiés par leur sang.
… Certains perçoivent l’absence de mobilité
intergénérationnelle comme une tragédie. Je ne comprends pas une telle
lamentation réflexive, un tel remords public face à la faiblesse du taux de
mobilité.
Le fait que la compétence sociale des enfants soit
prévisible pour autant que l’on connaisse le statut de leurs parents,
grands-parents et arrière-grands-parents ne représente en rien une menace
pour le mode de vie Américain et les idéaux d’une société libre.
Les enfants des élites d’antan ne connaissent pas le
succès parce qu’ils sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche et un
ticket automatique pour l’Ivy League.
Ils connaissent le succès parce qu’ils ont hérité du
talent, de l’énergie et de la volonté de leurs parents à surmonter les
obstacles qui se trouvent sur leur chemin. La vie est un combat pour tous
ceux qui désirent le succès économique et social. Nous pouvons simplement
prédire qui aura le plus de chances de disposer de ces qualités en fonction
de leurs ancêtres.
Greg Clark, The Economist, 13 février 2013
Mr. Clark est professeur d’économie et directeur de
département à l’Université de Californie, à Davis. Ses domaines de recherche
sont la croissance économique sur le long terme, la richesse des nations et
l’histoire économique de la Grande-Bretagne et de l’Inde.
‘Tout au long de cette période, la
classe professionnelle espérait que le progrès scientifique puisse être
utilisé pour remédier aux maux de la société, et de nombreux personnages
instruits acceptaient que les humains, tout comme les animaux, soient sujets
à la sélection naturelle. Le darwinisme percevait les humains comme une
espèce qui nécessite une forme d’élagage pour conserver son bien-être. Ainsi,
l’eugénisme négatif semblait offrir une solution nationale à un problème
vieux comme le monde’.
David Micklos, Elof Carlson, Engineering
American Society: The Lesson of Eugenics
‘Les sauvages et les faibles sont
éventuellement éliminés, et ceux qui survivent font preuve d’un état de santé
vigoureux. Nous autres
hommes civilisés, au contraire, faisons tout notre possible pour mettre un
frein à ce processus d'élimination ; nous construisons des asiles pour
les idiots, les estropiés et les malades; nous instituons des lois sur les
pauvres; et nos médecins déploient toute leur habileté pour conserver la vie
de chacun jusqu'au dernier moment.
Il y a tout
lieu de croire que la vaccination a préservé des milliers d'individus qui, à
cause d'une faible constitution, auraient autrefois succombé à la variole.
Ainsi, les membres faibles des sociétés
civilisées propagent leur nature. Ainsi, les membres faibles des sociétés civilisées propagent leur
nature. Celui qui a pu observer la reproduction animale ne
pourrait douter que cela porterait gravement atteinte à la race humaine.
Il est surprenant de voir à quelle vitesse une aide mal
orientée conduit à la dégénération d’une race. A l’exception de l’Homme lui-même,
aucun animal ne voudrait voir les faibles de son espèce se reproduire.
Nous ne pourrions réfréner notre sympathie [envers les faibles], même
avec l'insistance expresse de la stricte raison, sans une détérioration de la
partie la plus noble de notre nature. Le chirurgien peut s'endurcir tandis
qu'il pratique une opération, parce qu'il sait qu'il agit pour le bien du
patient; mais si intentionnellement, nous en arrivions à négliger les faibles
et les sans défenses, cela ne pourrait être que pour un bénéfice incertain,
au prix d'un crime actuel accablant.
Nous devons donc accepter les effets, sans aucun doute néfaste, de la
survie et de la propagation des faibles. Mais il existe au moins un frein,
c'est que les membres faibles et inférieurs de la société ne se marient pas
aussi librement que les sains; et ce frein pourrait être augmenté indéfiniment, bien que ceci relève plus de
l'espoir que de l'attente, par le fait que les faibles de corps ou d'esprit
se retiennent de se marier’.
Charles Darwin, Le descendance de l’Homme