Aujourd’hui, la plupart des écoles, qu’elles soient
publiques ou privées, ont un jardin d’enfants. Les jardins d’enfants font
désormais partie de la vie éducative de notre pays ainsi que d’autres.
Mais cela n'a pas toujours été le cas. Lorsque j’allais
moi-même à l’école publique, au milieu des années 1940, il n’y avait pas de
jardin d’enfants. Je suis sûr que certaines écoles en avaient, mais ce
n’était pas le cas de toutes.
Ils n’étaient pas encore devenus chose commune, bien que leurs promoteurs travaillaient déjà sur le projet avec beaucoup de zèle. Et
leurs efforts semblent avoir porté leurs fruits. Les jardins d’enfants font
aujourd’hui tout autant partie de la vie scolaire que la classe de cinquième.
J’ai par le passé écrit quelques articles et une série de
livrets sur le sujet de l’origine des écoles publiques, ou gouvernementales,
aux Etats-Unis. Ces ‘institutions de l’apprentissage’ ont une histoire qui
n’est jamais ouvertement discutée dans le détail. Nous voyons souvent les
noms des fondateurs et des promoteurs des écoles de l’éducation publique
mentionnés dans des articles et des essais, mais nous ne savons rien de ces
personnes ni de ce en quoi elles croyaient vraiment. Une majorité des
éducateurs ne veulent pas que nous le découvrions.
On nous dit qu’Horace Mann, le ‘père de l’école communale’,
faisait partie des plus zélés de ses promoteurs. On nous dit qu’il a
travaillé dur pour que l’école devienne obligatoire parce que le manque d’éducation
l’inquiétait beaucoup. Nous entendons parler de Robert Owen, un ‘philosophe
et pédagogue’ qui a promu l’éducation publique. C’est là tout ce que la
plupart des sources nous disent de ces hommes. Nous n’apprenons jamais
réellement pourquoi ils ont fait ce qu’ils ont fait. Et nous ne sommes pas
supposés demander.
La plupart des gens n’apprennent donc jamais qu’Horace
Mann était un unitaire qui niait le caractère divin de Jésus Christ, un homme
qui détestait l’influence que les écoles religieuses Calvinistes ont eue sur
la Nouvelle-Angleterre au point d’inventer un nouveau système d’éducation aux
antipodes de ce qu’elles enseignaient.
Beaucoup ne sauront jamais que Robert Owen, ‘philosophe et
pédagogue’, était un socialiste et un athéiste qui ne croyait pas en l’idée
que les péchés d’un homme puissent être à l’origine des problèmes de
l’humanité, mais que ces derniers proviennent de leur environnement. En
apportant un environnement scolaire adapté par le biais d’écoles publiques,
tous ces problèmes seraient réglés. Les unitaires et les socialistes
travaillaient main dans la main au développement d’un enseignement public et
s’opposaient à des écoles et une éducation religieuse. Et, malheureusement,
les Chrétiens ont acheté leur idée.
Pour ce qui concerne les jardins d’enfants, Wikipédia nous
apprend qu’Elizabeth Peabody a fondé, en 1860, les
premiers jardins d’enfants anglophones aux Etats-Unis après avoir visité
Watertown, dans le Wisconsin. Ce que cette source manque de mentionner est
qu’Elizabeth Peabody était la belle-sœur de
l’unitaire Horace Mann. Pourquoi madame Peabody
a-t-elle visité Watertown avant de lancer son jardin d’enfants ? Elle y
est allée parce que le premier jardin d’enfants du pays y avait été établi
par Margarethe Meyer-Schurz
en 1856. Les classes du jardin d’enfants de Watertown étaient conduites en
Allemand, mais la sœur de madame Schurz avait aussi
fondé le premier jardin d’enfant à Londres, en Angleterre. Si le nom de Schurz vous est familier, c’est parce qu’il le devrait. Margarethe Schurz était la
femme de Carl Schurz, l’un des révolutionnaires
socialistes venus s’installer aux Etats-Unis après qu’aient échoué les
révoltes socialistes en Europe en 1848.
Vous pourrez en apprendre plus sur son mari, Carl, dans le
livre Lincoln’s Marxists
(éditions Pelican), que Donnie
Kennedy et moi-même avons coécrit. Mr. Schurz était
l’un des plus proéminents ‘quarante-huitards’ à être venus s’installer aux
Etats-Unis à la suite de l’échec de la mise en place du socialisme en Europe.
Ces hommes sont venus ici pour accomplir ce qu’ils n’étaient pas parvenus à
accomplir en Europe. Avant la fin de sa carrière illustre, Schurz est devenu Ministre de l’Intérieur sous
l’administration Hayes. Comme vous pouvez le constater, aux Etats-Unis, le
socialisme paie !
Un article publié par Ann T. Allen sur http://www.ohio.edu/ indique que : ‘les
jardins d’enfants, bien qu’ils n’étaient au départ que peu populaires, ont gagné
l’intérêt des réformateurs libéraux qui, à la suite de la révolution de 1848,
cherchaient de nouvelles méthodes d’enseignement. 31 jardins d’enfants furent
fondés dans des villes Allemandes, bon nombre par des organisations de
femmes, entre 1848 et 1852. Les femmes qui s’occupaient de ces institutions
exprimaient l’esprit utopique de l’époque en se dévouant à un combat contre
les différences sociales… Le mouvement des jardins d’enfants a aussi
influencé l’expérience la plus radicale en matière d’éducation des femmes de
la période révolutionnaire’.
Le vrai élan du mouvement des jardins d’enfants est venu
de Friedrich Froebel (1782-1852). R. J. Rushdoony, dans son livre intitulé The Messianic Character
of American Education, dit de Froebel que ‘la
tête de tout cela, Friedrich Froebel, bien avant
Darwin, non seulement croyait en l’évolution cosmique mais percevait
l’éducation comme un élément majeur de la continuité de ce processus. Pour
lui, l’univers tout entier était un organisme vivant, dont l’unité est
appelée Dieu’. Voici une idée bien unique pour l’un des principaux
déclencheurs du mouvement des jardins d’enfants – un évolutionniste d’avant
Darwin ! L’univers, et son évolution, est Dieu ! Vous ne pensez
tout de même pas qu’une telle idée aurait pu être transmise à un élève ou un
professeur…
Sans surprises, le mouvement des jardins d’enfants a fini
par être associé en Europe avec les mouvements féministes radicaux qui
étaient eux-mêmes liés aux révoltes socialistes de 1848 en Europe (voir
Addendum III, Socialist
Influence on Feminism, page 307 de Lincoln’s Marxists). Avec un
tel bagage socialiste, il ne devrait pas nous surprendre qu’en Prusse, le
gouvernement qui a étouffé les révoltes de 1848 ait mis en place une loi dès
1851 qui interdisait les jardins d’enfants inspirés par Froebel.
Karl von Raumer, Ministre
Prusse de la Culture et de l’Education, condamnait l’idée des jardins
d’enfants comme promouvant un ‘centre de subversion athée et socialiste’. Je
me demande où il a déniché cette idée. Les autres états Allemands ont
rapidement suivi l’exemple de la Prusse.
Puisqu’il ne leur était plus possible de promouvoir les
jardins d’enfants en Allemagne, les ‘quarante-huitards’ les ont exportés aux
Etats-Unis pour y développer leur agenda socialiste, et nous les avons
finalement acceptés de la même manière que nous avons accepté le reste du
système scolaire publique.
Ne soyez pas surpris de voir que vos livres d'histoire
manquent de mentionner tout ça. Vous n’êtes pas supposé le savoir, et nos
‘dirigeants de l’enseignement’ préfèreraient que vous ne le sachiez jamais.
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