In the same category

Bitcoins : la leçon de la faillite de MtGox

IMG Auteur
Published : March 11th, 2014
626 words - Reading time : 1 - 2 minutes
( 12 votes, 4.7/5 ) , 1 commentary
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
0
Send
1
comment
Our Newsletter...
FOLLOW : Bitcoin Mf Global
Category : Editorials

 

 

 

 

La première « panique bancaire virtuelle » semble avoir eu raison de l’une des plus importantes plates-formes d’échange de Bitcoin, MtGox. Basée à Tokyo, celle-ci s’est en effet déclarée en faillite le vendredi 28 février dernier. Quelques 750'000 bitcoins appartenant à ses clients – et 100'000 bitcoins de la firme elle-même – auraient ainsi disparu, estimés à près de 500'000 millions de dollars.


Cette faillite risque à premier abord d’augmenter la méfiance vis-à-vis de la nouvelle « monnaie virtuelle ».


Car de deux choses l’une. Soit MtGox s’est fait irrémédiablement dérober ces bitcoins, représentant tout de même environ 7% de ceux en circulation, « à cause d’une faiblesse dans le système », comme l’a évoqué son PDG. Dans ce cas, le fait qu’une plate-forme spécialisée a pu être victime d’un vol d’une telle ampleur, n’est certainement pas pour rassurer l’investisseur ou l’épargnant qui hésite encore à investir dans la monnaie virtuelle. Pour l’instant les autres plates-formes d’échange de bitcoin ne semblent cependant pas en être affectées.


Soit une autre possibilité : le vol ne serait qu’un prétexte et il s’avère que MtGox aurait en réalité utilisé – d’une manière ou d’une autre – les bitcoins déposés par ses clients, et à leur insu. Bref, MtGox serait l’équivalent d’un MF Global.


Quel que soit le cas, la faillite de MtGox paraît être la conséquence de la négligence, ou éventuellement de la fraude, d’un intermédiaire jouant le rôle de dépositaire qui n’a pas su garder intacts les dépôts qu’on lui a confiés. Il s’est donc logiquement retrouvé dans l’impossibilité de les restituer aux clients quand ceux-ci en ont fait la demande.


Or, à cet égard, le bitcoin ne semble pas réellement désavantagé par rapport aux « monnaies-papier » officielles telles que le dollar ou l’euro. Le fait est que les (gros) dépôts bancaires traditionnels en ces monnaies souffrent des mêmes risques de perte. Pourquoi ?


Car d’une part, tout comme MtGox, les banques n’ont en réserve qu’une fraction des dépôts de leurs clients. La seule différence est que dans le cas de MtGox cette situation a été le résultat d’un « accident », alors que dans le cas du système bancaire il s’agit de son principe de fonctionnement-même (système dit à réserves fractionnaires). En cas de panique bancaire ou de problème majeur, les déposants – tout comme les utilisateurs de bitcoins – peuvent donc se retrouver dans l’impossibilité de récupérer leurs avoirs. C’est ce qui est par exemple arrivé à Chypre en mars 2013, les dépôts des clients n’étant pas disponibles, ayant servi pour acheter, entre autres, de la dette grecque.


Mais ce n’est pas tout. Car si la faillite de MtGox poussera sans doute la communauté bitcoin à sécuriser davantage leur système, la situation est toute autre en ce qui concerne les dépôts bancaires. En effet, des dispositions au sein de l’UE, mais aussi ailleurs, prévoient au contraire de légaliser la « chyprisation » des comptes bancaires notamment pour les montants dépassant 100'000 euros.


Des risques de confiscation pèsent donc comme une épée de Damoclès sur la tête des épargnants et des investisseurs, alors que ces derniers subissent par ailleurs les risques inflationnistes des politiques d’assouplissement quantitatif et de taux d’intérêt bas des banques centrales. Peu présents dans le débat public, tous ces risques sont importants et seront ainsi abordés lors d’une série de conférences organisée prochainement à Genève.


L’impact de la faillite de MtGox sur la poursuite de la « démocratisation » de la monnaie virtuelle – qui va de la multiplication des fonds d’investissement aux projets d’installation d’automates de bitcoins – demeure, certes, incertain. Une chose est cependant sûre : cette faillite n’est pas une raison pour se « réconforter » et ignorer les risques qui pèsent sur les monnaies-papier et les dépôts bancaires traditionnels.


 

 

<< Previous article
Rate : Average note :4.7 (12 votes)
>> Next article
Valentin Petkantchin détient un doctorat ès sciences économiques et est diplômé du Magistère média et formation économique de l’Université d’Aix-Marseille III. Il a été chercheur au Centre d’analyse économique et enseignant d’économie au sein de cette même université. Entre 2004 et 2006, il a été le directeur de la recherche de l’Institut économique de Montréal. Il est l’auteur d’un livre sur l’histoire de la pensée économique et l’œuvre d’Adam Smith, intitulé Les sentiments moraux font la richesse des nations. Il est actuellement chercheur à l’Institut économique Molinari et analyste à la société de gestion Overlord France Finance.
WebsiteSubscribe to his services
Comments closed
  All Favorites Best Rated  


mdr!!

De toute manière que ce soit la monnaie fiduciaire ou bien virtuelle; il y aura toujours des requins pour jouer les magiciens!!

La vraie monnaie c'est l'or et l'argent; un point c'est tout!!
Les seuls que vous pouvez garder, échanger, donner, transmettre!!

Rate :   4  0Rating :   4
EmailPermalink
Latest comment posted for this article
mdr!! De toute manière que ce soit la monnaie fiduciaire ou bien virtuelle; il y aura toujours des requins pour jouer les magiciens!! La vraie monnaie c'est l'or et l'argent; un point c'est tout!! Les seuls que vous pouvez garder, échanger, donner, t  Read more
EMP - 3/10/2014 at 8:28 AM GMT
Rating :  4  0
Top articles
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS