Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Comme tous les mardis j’étais l’invité de l’émission Ecorama et vous trouverez la vidéo à la fin de cet article.
Pour celles et ceux en particulier qui sont dans les transports je vous livre un petit résumé de nos échanges car il s’agit d’une actualité économique brûlante notamment pour les bourses.
Nous avons donc parlé des charges sociales et des marchés qui dévissent !
Commençons par les marchés !
Comme vous le savez sans doute, parce que c’est ce qu’on vous répète à l’envie, la bourse c’est le meilleur placement… bon dans la réalité c’est un peu plus compliqué que cette simple affirmation dont je vous invite à vous méfier grandement.
Prenons donc un peu de recul sur les performances du meilleur placement au monde, que dis-je de l’univers…
Depuis le 1 Janvier la bourse gagne 1.66% pour le moment ce qui est nettement mieux il est vrai que le Livret A sauf que la bourse elle, elle peut baisser ce qui arrive actuellement.
Bon depuis une semaine c’est pas la même histoire parce que celui qui a acheté ses actions il y a 7 jours en est de sa poche à hauteur de 1,91% de perte.
Sur 1 mois c’est -6.65%, sur 3 mois -10.80% et sur 6 mois -14.55% sur 5 ans en revanche votre placement aurait monté de 16.23%… C’est bien certes, mais c’est loin d’être phénoménal surtout que si vous avez investi en 2000 au plus haut, vous êtes 15 ans après toujours nettement perdant.
Donc attention aux marchés boursiers, encore une fois, rarement les particuliers sont gagnants sur le long terme. Cela ne veut pas dire que les actions ce n’est pas bien, cela signifie simplement que votre répartition patrimoniale doit-être équilibrée.
Pensez également à couper certaines positions quand le vent se lève et c’est le cas actuellement.
Pourquoi les marchés baissent ? Pour deux grandes raisons.
La première c’est que les taux vont monter, enfin c’est ce que dit la FED la banque centrale américaine et quand les taux montent il y a moins de bénéfices pour les entreprises et des cours de bourse plutôt orientés à la baisse.
Mais ce n’est pas l’essentiel. Le plus important c’est que les marchés ont, comme qui dirait, de méchants doutes concernant la réalité de la reprise économique et de la croissance mondiale. On vous dit que c’est « la faute à la Chine », mais ce n’est pas vrai.
La Chine reste un géant des exportations. Si la croissance de la Chine cale c’est parce que ses clients calent… et qui achète tout plein de chinoiseries aux Chinois ? Nous évidemment, enfin, nous les européens et « nous » les américains puisque l’Europe est le premier client de la Chine et les USA le second.
Lorsque les exportations chinoises baissent ce n’est pas parce que la demande s’est effondrée au Bhoutan mais bien parce que les américains et les européens ont quelques menus problèmes de croissance, bien que François Hollande voit la reprise à chacune de ses allocutions du 14 juillet depuis 3 ans.
Il ne faut pas non plus oublier que l’économie c’est des cycles en général de 7 ans et ça tombe bien, depuis la dernière grande crise de 2007 (que nous n’avons jamais quitté en réalité) il vient de s’écouler 7 ans… nous sommes donc techniquement en « fin de cycle de reprise »… Vous avez aimé la crise de 2007 ? Vous allez adorer celle de 2016 !
C’est évidemment tout cela que les marchés commencent à anticiper.
Attention néanmoins, car les bourses mondiales ne prennent pas en compte pour le moment le risque d’insolvabilité généralisé en raison d’un endettement mondial stratosphérique.
En France nos cotisations sociales sont trop élevées !
En France, les cotisations sociales représentent 16,9 % du PIB alors que la moyenne européenne tourne autour de 12,3 % selon un rapport de la Commission de Bruxelles sur les réformes fiscales dans l’UE. Un tel écart est-il justifié ?
A priori non, mais évidemment comme d’habitude tout dépend ce que l’on met dans chaque calcul. Force est de constater que les modalités de calcul, quoique l’on en dise, varient d’un pays à l’autre et c’est exactement la même chose pour le taux de chômage.
Bon oui le modèle social français est trop coûteux. En fait non, il n’est pas trop coûteux, car son coût est le fruit d’un choix démocratique d’allocation de nos dépenses… non le problème n’est pas le coût de notre modèle social (et on peut être pour ou contre).
Le problème c’est de financer ce modèle social sans avoir recours à l’endettement !
Alors avec un coût du travail moins élevé il n’y aurait plus de chômage ? Et bien non, c’est entièrement faux. Le problème n’est « presque » plus le coût du travail. Pourquoi ? Parce que quand la Société Générale annonce la fermeture de 20% de ses agences ce n’est pas une question de coût du travail (et toutes les autres banques vont suivre) c’est une question d’encaissement des gains de productivité.
Il faut comprendre que l’on peut remplacer les « bonhommes » par de la technologie, de l’informatique, de la robotique ou même un petit Chinois qui lui n’a aucune protection sociale du tout… rien, donc être compétitif par rapport à un Chinois ne nécessite pas de baisser notre protection sociale mais de tout simplement la supprimer.
Bref, le niveau d’emploi n’est plus directement lié au coût du travail. C’était vrai il y a 20 ans, mais cela ne l’est plus du tout aujourd’hui.
C’est toute l’économie qui est en pleine mutation en pleine transformation et si jusqu’à présent la « super structure » n’a pas fondamentalement bougé, je peux vous assurer que dans les mois et années qui viennent tout sera profondément bouleversé.
Alors, en attendant, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Charles SANNAT
Insolentiae signifie impertinence en latin
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