Bon, j’espère que vous avez peur. Vous tremblez ? Vous flippez ? Vous avez acheté vos derniers sacs de riz pour la grande famine de 2017 ? Non parce que je ne sais pas si vous êtes au courant mais la Deutsche Bank va s’effondrer et le monde entier avec, le 32 septembre 2016 à 7h56 minutes et 76 secondes…
Bon je me moque, mais n’imaginez pas que d’un coup, d’un seul je sois devenu un éléphant rose… Enfin, si j’écoute ma femme, je suis bien devenu un éléphant… mais pas rose j’veux dire !!
Bien, soyons sérieux. La situation est grave. Devez-vous avoir peur?
P’têt ben qu’oui… P’têt ben qu’non…
Je m’explique avec la traduction des raisonnements tordus de nos dirigeants et de nos marchés financiers qui ne vacillent pas plus que ça, compte tenu du danger potentiel.
Comme la Deutsche Bank est d’une taille largement systémique, si elle tombe, le monde entier tombe, donc elle sera sauvée. Conclusion : plus c’est grave, moins c’est pire !
Oui mais on n’a pas les moyens de la sauver ! Bien sûr que si… Il suffit d’imprimer les billets nécessaires. Mario Draghi fait d’ailleurs déjà chauffer les machines en sous-sol.
Oui mais avec tous les produits dérivés quand même… C’est vrai, mais c’est du notionnel (des engagements potentiels comme une caution par exemple), en vrai c’est un peu moins pire. De combien ? Difficile à dire ! Mais on s’en fiche… On créera le pognon nécessaire.
Ou mais l’inflation… Pas de crainte ! Sur le court terme, ce n’est pas de l’argent qui « circule » en fait. Vous devez comprendre que pour que l’inflation existe, il faut que l’argent circule de plus en plus vite, qu’il y ait de plus en plus d’échanges et de transactions; bref, d’activités économiques ! Tant que l’argent créé sert à financer ou à combler des trous qui ont déjà été faits, cela n’aura aucun impact ou très mineur sur l’inflation. C’est ce que l’on appelle une « trappe à liquidité ». Plus clairement, la quantité de nouvelle monnaie créée sert à équilibrer des bilans mais rien de plus. À ce compte-là, la création monétaire peut être bien plus importante que ce que l’on pense.
Pire, il n’y a aucune raison pour que des banques centrales, qui n’ont pas hésité à mettre en place des taux négatifs, impriment les billets qui viendraient à manquer… et ne pas le faire équivaudrait à un suicide économique collectif.
En revanche, il y a un vrai problème politique pour l’Allemagne !
Haaaaa Angela… ma belle et douce Angela… enfin douce, pas tant que ça avec les pays qui ne gèrent pas bien leurs finances. Haaaa, notre Angela, celle qui serre les cordons de la bourse et veille à la bonne utilisation des deniers publics.
Imaginez Angela obligée de quémander à Mario Draghi, l’italien laxiste, et à François Hollande, le patapouf élyséen, 1 000 milliards d’euros pour sauver sa Deutsche Bank… Je ne suis pas sûr qu’elle y survive politiquement parlant, et surtout ce serait la fin de la rigueur germanique en Europe, tout le monde réclamant son trillard, mon trilliard, ton trillard !!
Impossible, et c’est là que le sauvetage inéluctable de la Deutsche Bank devient complexe.
Il est économiquement très simple. Politiquement beaucoup plus ardu.
Vers des problèmes des banques…. pas allemandes !
Pour s’en sortir la tête haute, le plus probable est de faire ressortir les difficultés de banques étrangères comme les espagnoles, les italiennes et évidemment une ou deux portugaises.
Face à la crise bancaire européenne et non pas uniquement « allemande », la BCE, appuyée par la grande mansuétude allemande et grâce à la bienveillance de la chancelière Angela, viendra sauver les banques européennes de la déroute à quelques semaines de la réélection du petit père du peuple François qui pourra proclamer : » J’ai sauvé l’Europe… c’est important l’Europe… »
Alors faut-il paniquer ?
Pas plus que d’habitude mais pas moins. Ce nouvel épisode vous montre à quel point rien n’est réglé, et à quel point vous devez vous débancariser et migrer au maximum vers des actifs tangibles. Or, terre, un peu de cash mais point trop et éventuellement vos biens professionnels sont les seules choses valables dans lesquelles investir. Enfin, n’oubliez pas quelques sacs de riz et boîtes de conserve. Cela ne vaut rien aujourd’hui ou presque rien.
Car si la Deutsche Bank devait s’effondrer, et tout le système avec… alors nous ne parlerions plus que de survie dans un chaos indescriptible. C’est la raison pour laquelle je pense qu’ils sauveront encore une fois les banques, a minima, et tout recommencera dans deux ans.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !