Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Avant de parler du dernier article de mon confrère économiste Jean-Luc Ginder qui l’a publié sur « Le cercle » des Échos, je souhaitais revenir, car l’histoire est trop belle, sur la première « sortie » d’Emmanuel Macron, notre ministre de l’Économie et accessoirement ancien banquier d’affaires. Bref, Macron est brillant, Macron est intelligent, Macron est un très gros bosseur, Macron est génial et tous les autres sont justement des illettrés… Le pire c’est que lorsqu’il a sorti cette terrible boulette, Macron était sûr et certain d’avoir tout bon. Il avait bossé avec les communicants, avalé des tonnes de notes et fiches de synthèse et il se ramasse comme le premier étudiant (de sa prof ?) venu à son premier oral. Je dois vous avouer que je me suis bien marré. D’abord, j’étais dans ma cuisine avec ma femme et la marmaille qui piaille en train de tenter de boire un café salvateur pour me réveiller. Bref, lorsque je l’ai entendu dire « illettrés » en parlant des salariés de GAD, j’ai tout de suite pensé « boulette le Macron et toc… ».
Il fallait donc que j’explique à nos zélotes des zélites que l’on peut travailler dans un abattoir et ne pas être… illettré. On peut être sans-dents, vider des entrailles toute la journée, penser à payer ses impôts (malgré l’épidémie de phobie administrative, d’ailleurs je note au passage que Thévenoud est toujours député selon les principes moraux de notre grande et si belle gôche), et du coup savoir lire et compter au moins pour remplir son chèque de tiers provisionnel et remplir sa déclaration d’impôts. Si, si Manu (Macron pas Valls), je t’assure, même le peuple sait lire et écrire… enfin, rassure-toi Manu, de moins en moins bien grâce à l’efficacité légendaire de l’Éducation nationale dont les résultats sont inversement proportionnels au coût pour la collectivité. Même que l’Éducation nationale, tu verras ça dans tes chiffres et budgets de fin d’année, c’est le premier poste de dépenses… (avec le remboursement de la dette mais ça, c’est sûr que tu le sais vu que tu es là pour veiller à ce qu’elle soit bien remboursée la dette…)
Le morale de cette première bévue et de taille, c’est encore une fois de nous montrer et de nous démontrer par leurs propres propos le mépris dans lequel ces gens qui se disent de gôche et sociâââliste aimant les pôvres tiennent le peuple, leur peuple.
Le peuple, mes chers zélites, c’est des forts et des faibles, des bien-portants et des malades, des futés et des crétins, des sans-dents et des avec dents, des blonds et des bruns (il y a même des noirs, des marrons, des jaunes et café au lait), il y en a qui savent lire et écrire et d’autres pas ou mal, et alors ? Le peuple devrait être votre priorité, votre seule préoccupation mais en réalité le peuple vous dégoûte profondément et vous n’en avez strictement rien à faire. D’Hollande et ses SMS de sans-dents à sa copine la Valoche après chaque réunion (n’oubliez pas que le Président n’a jamais dit qu’il ne l’avait pas dit vu que Valoche à les preuves… des dizaines de SMS où il se plaint à sa copine d’avoir encore dû partager un moment de merde avec des abrutis de sans-dents, c’est-à-dire nous, le peuple). Il faut aimer les gens pour ce qu’ils sont, pour ce que la vie a fait d’eux et souvent, la vie n’est pas tendre avec beaucoup. Il faut les accepter tels qu’ils sont même si parfois c’est difficile. Il faut aimer son peuple dans toutes ses différences pour essayer d’en sortir le meilleur et ne pas favoriser le pire.
Mais comme vous n’êtes plus là pour servir le peuple mais vos propres intérêts et ceux de la finance, vos propos trahissent votre pensée, vous êtes des êtres supérieurs, nous sommes des sous-hommes. Le jour viendra, et sans doute beaucoup plus proche que vous ne le redoutez, où les illettrés sans-dents viendront vous botter les fesses à coups de fourche, ce qui aura le mérite de vous rappeler que vous aussi pouvez souffrir du postérieur !
Justement, à propos de fourches et d’arrière-train sanguinolent.
Économie française : alarme à fond et rouge profond
Ce n’est pas de moi, et j’aime bien citer les articles qui ne sont pas de moi. Ce n’est pas pour vous que je le fais mais pour vos conjoints qui ne sont pas forcément contrariens, comme par exemple ma femme… Quand je dis quelque chose, elle ne me croit pas vu que je suis son mari… Quand c’est dit par quelqu’un d’autre, cela vaut beaucoup plus. Alors je cite les collègues… comme Jean-Luc Ginder.
Voilà ce qu’il nous raconte dans son dernier papier publié par « Le cercle » des Échos.
« La fin de l’année 2014 sera marquée par un sérieux risque d’implosion ce qui ne manquera pas de provoquer un conflit sociétal humain d’une violence extrême. » Traduisez par « ça sent les coups de fourches pour certains »… et vu que maintenant que l’on a Internet et que l’on vit dans un monde moderne, les fourches ont été remplacées dans certains endroits par les kalachnikovs qui, vous en conviendrez aisément, sont bien plus efficaces pour trouer les fesses de nos ministres.
Et notre Jean-Luc national pris d’une terrible crise d’angoisse continue de déverser sa mauvaise humeur, alors que môa (pas président) je pense à ma carrière, au prochain aïe-truc qui va sortir, aux soldes que j’attends avec impatience pour acheter plein de choses quoi…
« La croissance de la France est égale à zéro depuis sept ans et on constate une décroissance continue des gains de productivité depuis une quinzaine d’années. Le discours politique admet la crise et nous promet cependant un changement, voire une inversion des courbes pour un retour prometteur à la normale.
Le Président Hollande a confirmé cette tendance le mardi 9 septembre. En quoi est-il réaliste de penser qu’une situation qui dure depuis une quinzaine d’années serait une anomalie ? N’est-ce pas plutôt une réalité ? »
Oups… Jean-Luc… voyons, toi non plus tu ne vas pas te mettre à penser et, encore plus grave, à écrire qu’il n’y a plus de croissance depuis 10 ans et que les crétins qui l’attendent encore sont vraiment des illettrés économiques (hein Manu… Macron j’entends).
« La vérité est que le rythme du progrès technique a ralenti entraînant un ralentissement du rythme des gains de productivité qui entraîne alors le ralentissement du potentiel de croissance de la France.
Nos prévisions économiques s’appuyaient sur une prévision de croissance de 1,6 %, la vraie valeur était 0,4 % ou plus basse. Si mon raisonnement est exact, cela signifie qu’il nous faut repenser les équilibres futurs de la protection sociale, l’évolution des régimes de santé. Il nous faudra concevoir autrement les gains de pouvoir d’achat envisageables. »
Eh oui, la croissance tendancielle de chaque décennie depuis 40 ans est inférieure et très largement à la décennie précédente… Et là on est dans la décennie 0 croissance… C’est ballot quand tout le système économique est conçu autour… d’une seule variable : la croissance ! Par exemple, pas de remboursement des dettes sans croissance future et tout le système pyramidale de la dette repose sur les… revenus futurs !! Pas de revenus, pas de remboursement. Pas de remboursement = faillite… L’économie, je vous assure, c’est en réalité hypersimple (ne dites pas ça à Manu, il veut croire que c’est très compliqué, et que ce n’est pas à la portée des illettrés que nous sommes).
« Les dirigeants politiques devront savoir expliquer aux Français qu’ils vont avoir à s’habituer à recevoir moins de gains de productivité, s’habituer à une croissance moindre et donc connaître la stagnation des niveaux de vie futurs.
Je mesure mes mots quand je déclare que l’impact de la croissance zéro sur la dette de la France aura pour effet de diviser de moitié l’enrichissement global annoncé par les dirigeants du pays. Les conséquences seront dramatiques. »
Haa, mon Jean-Luc, tu mesures tes mots et tu pèses les maux de notre beau pays. Allez, dis-le, tu y es presque, non, allez je t’aide. Il veut dire en trois mots : « On est dans la merde. » Zut ! Ça fait 5 ! Mais alors vous n’avez pas idée… et de savoir que Manu Macron et Manu Valls sont aux manettes… eh bien, je ne suis pas rassuré.
La fin de l’État-providence
Décidemment en forme, le Jean-Luc poursuit son explication (par ailleurs parfaitement exacte) : « Il nous faut prendre conscience que la dérive naturelle des dépenses de la protection sociale correspond à 1 point du PIB. Cela signifie que la croissance future sera engloutie par les dépenses de protection sociale. La France a opté pour une politique de soutien de la demande, mais la réalité est qu’elle n’aura rien à redistribuer en pouvoir d’achat. »
Traduction de votre aimable serviteur : y a plus pognon, fini les allocations, les aides, les subventions, les soins gratis, la sécu, les Assedic, les APL, les pif, les pafs et autres caf… Fini, terminé, basta… Y a plus pognon. Bon, ce n’est pas faute de vous le dire et de vous le répéter, mais cela fait du bien de voir les autres finir par frémir en pensant enfin aux conséquences que la disparition de l’État-providence va provoquer dans un pays où tout le monde y est plus ou moins dépendant. Évidemment, c’est à cela qu’il faut se préparer et vite, et pas n’attendre que la prochaine période de soldes, même si je vous l’accorde c’est plus… « positif » comme dirait ma femme, un peu moins « pessismiste ». Mais je ne suis pas pessimiste, je suis un illettré qui ne maîtrise que deux opérations : le + et -. Et quand il y a beaucoup plus de – que de +, en général le résultat est pas bon…
Les réformes c’est du bidon, la situation est irrémédiablement compromise.
« C’est toute la politique économique qu’il faut remettre en cause et la plus touchée est la politique de protection sociale, de santé, de retraite si on ne peut pas passer à une politique de soutien de l’offre. Cela veut dire que la dernière réforme des retraites qui a été conçue sur des hypothèses de croissance à 1,6 % est à revoir complètement et en extrême urgence. Qui en aura le courage ? »
Eh oui mon Jean-Luc, c’est exactement pour cela que je disais qu’avec les deux Manu à la barre, je n’étais pas rassuré. Peu importe qu’on les aime ou pas les Manu, ils ne pourront rien faire, d’ailleurs le Macron l’a dit ce matin entre deux boulettes. Il a dit : « Je crois à l’addition de petites réformes… » Là, franchement, j’ai bien rigolé. C’est sûr, en faisant gagner un peu moins de sous aux notaires ou aux pharmaciens… on va créer de la croissance ! Hahahah quelle blague, quel humour ! C’est effectivement tout le cadre de notre système dans sa globalité qu’il faut revoir et ce n’est pas de la réformette qu’il nous faut mais une mutation totale, complète, radicale et elle devra toucher tous les pans de notre société. L’Éducation nationale, les régimes spéciaux, les retraites, l’immigration (eh oui, disons-le, il faut arrêter de vouloir faire croire qu’en laissant rentrer entre 300 et 500 000 nouveaux arrivants chaque année, on va réussir 1, à les intégrer et 2, à faire baisser le chômage), la politique sociale de redistribution, la fiscalité, le financement de la dette, la monnaie, notre appartenance à l’Europe ou à l’OTAN, bref, il faut tout revoir, tout repenser et justement nous ne le ferons pas, ou plus précisément nous ne pourrons pas le faire sans tout casser et quand on casse… ça fait mal, très mal même.
« Il existe une règle de base en économie qui explique qu’on ne sait pas gérer démocratiquement à moyen et court terme un pays sans croissance. La croissance est le moteur fondamental qui permet de supporter l’état social d’une nation. »
« La fin d’année 2014 sera dramatique pour la France, car de la crise sociale brûlante qui s’échafaude en ce moment naîtra une crise institutionnelle qui pousse à lancer un véritable cri d’alarme. Depuis 40 ans la France expérimente la même politique qui se résume à faire de la relance par la demande, mais cette politique creuse le déficit, augmente les impôts, concentre surtout les augmentations de l’impôt sur les entreprises accélérant la dégradation de la compétitivité donc de l’investissement et de l’emploi. »
« La situation est extrêmement grave. Le risque réel d’implosion fin 2014 du système économique français est sérieux. L’implosion annoncée pourrait entraîner un conflit sociétal humain source de violences physiques dans les zones urbaines où résident les Français aux ressources faibles et les classes moyennes inférieures.
Le danger est réel. Le danger est imminent. Les indicateurs sont dans le rouge. L’alarme s’est déclenchée. La fin de l’année 2014 pourrait vraisemblablement être la fin d’une période économique et institutionnelle. »
En fait, ce que veut vous expliquer Jean-Luc mais sans oser vous le dire, c’est que lorsque le robinet des aides sociales sera coupé par manque d’argent, alors le gouvernement Valls tombera et comme Raffarin le disait, le gouvernement Valls est le dernier qui nous sépare du chaos et croyez-moi, le chaos arrive à grand pas dans notre pays et toutes les fragilités, toutes les erreurs de décennies de démagogie, de mensonge, de politiquement correct absurde, d’idéologie, toutes nos fractures qui cisaillent notre société et que l’on ne veut pas voir en cachant tout cela sous des mots et une novlangue orwelienne, tout cela va rentrer en résonance pour le malheur de tous et c’est à ce scénario du pire que désormais vous devez vous préparer.
Préparez-vous et restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)