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Aggravation
des peines pour les « fraudeurs », création d’un
délit de fraude fiscale en bande organisée, allongement du
délai de prescription de trois à six ans, autorisation de
l’usage de tous types de preuves y compris les preuves illicites, mise
en œuvre de « techniques spéciales
d’enquêtes » telles que la surveillance,
l’infiltration, l’interception de communications
téléphoniques, la sonorisation, la fixation d’images de
lieux et de véhicules, la captation de données informatiques,
quatre jours de garde à vue en cas de fraude aggravée au lieu
des 2 jours que la loi autorise… Les dénonciateurs, pardon il
faut dire les « lanceurs d’alerte », sont encouragés
et les repentis auront tout intérêt à la collaboration
avec l’État. Tout ce qui est illégal sera autorisé
pour que le fisc traque, trouve, trace les contribuables qui cherchent
à sauver un peu de leur argent.
Ce pays qui se
prépare à passer dans sa législation des mesures aussi
liberticides n’est pas le Belarus, ce n’est pas non plus la
Chine, ni même Cuba. C’est la France ! C’est la France
du changement, de la justice sociale, de la générosité
nationale, bref, c’est la France de François Hollande. Et ces
mesures sont inscrites dans la loi sur la « délinquance
économique et financière » actuellement en discussion au
Parlement.
Le crime qui
consiste à essayer de sauvegarder une partie de sa
propriété privée sera sévèrement puni.
Qu’on se le dise une fois pour toute : la propriété
privée ne se justifie que par son utilité à la
collectivité. Pour François Hollande, la
propriété devient de plus en plus une notion de tutelle
qu’un citoyen détient mais uniquement dans le seul
intérêt de la collectivité.
Le Conseil
national des barreaux s’insurge devant les pouvoirs exorbitants et
liberticides qui sont tout d’un coup donnés à
l’administration fiscale. Ces pouvoirs exceptionnels sont autant de
tentations totalitaires. Les bolchéviques justifiaient leurs exactions
contre les personnes, les emprisonnements, les interdictions de
déplacement ainsi que les saisies de propriété,
d’argent, de biens, par cette expression ridicule et vide de sens : la
dictature du prolétariat. Aujourd’hui, François Hollande
et son gouvernement ont remplacé le prolétariat par une expression
toute aussi tragiquement ridicule : la
« justice sociale ».
Tout se passe
comme si l’argent des contribuables, mais aussi l’argent des
entreprises, étaient l’argent de État.
L’optimisation fiscale, l’exil, l’expatriation sont
vilipendés comme s’ils mettaient en danger la nation. Remettons
les choses en ordre.
Tout
d’abord, depuis le Traité d’Amsterdam, nous sommes en
premier lieu citoyens européens et ensuite nous sommes citoyens
d’un pays. L’Union européenne a été
instaurée pour favoriser la libre circulation des biens et des
citoyens. Il est étrange de voir François Hollande ainsi que
tous ses camarades socialistes, d’habitude pourfendeur du nationalisme
et promoteur de l’universalisme, faire preuve du nationalisme fiscal le
plus étriqué à tel point que la liberté de
circulation poserait bien un problème. Mais nous sommes d’abord
et avant tout citoyens européens. En toute logique, si l’un
d’entre nous veut s’installer en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni
ou en Espagne, c’est son droit le plus strict. Et tant pis pour
François Hollande et son gouvernement s’ils sont incapables de
retenir les citoyens européens nés sur ce territoire que
l’on désigne du nom de « République
française » et qu’ils préfèrent aller dans
d’autres territoires. En tant qu’Européens, c’est
notre droit de profiter de ce que l’Union nous offre.
Ensuite,
l’argent de l’État est celui des contribuables et des
entrepreneurs. Les Français ne doivent rien à l’État,
rien au gouvernement, rien à François Hollande. Ce sont eux qui
doivent rendre des comptes sur la gestion de l’argent pris aux
citoyens, pas le contraire. Rappelons l’article 14 de la
déclaration de droits de l’homme et du citoyens de 1789 :
« Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou
par leurs Représentants, la nécessité de la contribution
publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et
d’en déterminer la quotité, l’assiette, le
recouvrement et la durée. » Soulignons l’expression
« consentir librement ». C’est bien l’État
qui est sous surveillance, pas le contraire.
Enfin,
c’est le gouvernement qui met en danger les Français. Son
intervention forcenée dans tous les domaines sociaux et
économiques l’entraîne dans des dépenses publiques
inconsidérées. Le danger est objectif : toujours plus d’intervention
de l’État se traduit par toujours plus de déception
s’il ne réussit pas à satisfaire les Français qui
ont cru en ses promesses. François Hollande aurait dû entendre
l’avertissement donné par l’économiste
Frédéric Bastiat dans son texte sur La Loi : « Mais si le
gouvernement se charge d’élever et de régler les salaires
et qu’il ne le puisse; s’il se charge d’assister toutes les
infortunes et qu’il ne le puisse; s’il se charge d’assurer
des retraites à tous les travailleurs et qu’il ne le puisse;
s’il se charge de fournir à tous les ouvriers des instruments de
travail et qu’il ne le puisse; s’il se charge d’ouvrir
à tous les affamés d’emprunts un crédit gratuit et
qu’il ne le puisse; si l’État se donne la mission
d’éclairer, de développer, d’agrandir, de
fortifier, de spiritualiser, et de sanctifier l’âme des peuples,
et qu’il échoue; ne voit-on pas qu’au bout de chaque
déception, hélas! plus que probable, il y a une non moins
inévitable révolution ? » Toujours plus
d’intervention de l’État nous mène donc vers
toujours plus d’impôts, mais également vers toujours plus
d’instabilité sociale…
Pour rester en
France ou y revenir, il faudrait une sérieuse incitation. Or il
n’y en a pas. La pression
fiscale ne baissera pas, bien au contraire. La loi sur la «
délinquance économique et financière », si elle
est votée en l’état, met en place une véritable
police fiscale qui fliquera les contribuables au-delà du bon sens.
Mesures liberticides, surveillance accrue, plus de pression fiscale : la
France de Monsieur Hollande n’aura bientôt plus rien à
envier au paradis que fut l’URSS.
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