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Books : un projet porteur d’enseignements

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Published : January 13th, 2012
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Le 25 novembre 2008, Olivier Postel-Vinay se lançait dans un pari osé mais salutaire en créant le journal en ligne www.booksmag.fr ainsi que le mensuel papier Books. L’usage d’un anglicisme n’était pas anodin dans l’esprit de son fondateur puisque celui-ci a avoué être « frappé par le contraste des idées traitées par la presse française et la presse anglo-saxonne ».


Plus précisément, il est agacé par le manque de curiosité et le déficit analytique de la presse française.


Les journalistes hexagonaux ne devraient pas prendre à la légère ces critiques d’Olivier Postel-Vinay. En effet, ce dernier n’ignore rien de ladite presse française puisqu’il a successivement travaillé au Monde, au Matin de Paris, au quotidien franco-africain Le Continent, aux Dynasteurs (ex-Les Enjeux-Les Échos), à Sciences & Avenir, au Courrier International et à La Recherche. Son constat est donc documenté.


Son objectif de base était de traiter l’actualité du monde et de la culture à partir d’une veille de livres, essais et articles internationaux. Preuve que, parfois, Internet peut, à sa manière, relancer le marché du livre et ne pas toujours lui faire concurrence.


Postel-Vinay souhaitait également fidéliser un lectorat large, refusant l’idée de s’enfermer dans une chapelle idéologique précise. A priori, de tels projets peuvent susciter des doutes quant à leur viabilité puisque, généralement, tôt ou tard, les querelles idéologiques font « exploser » ces belles intentions de départ. C’est aussi le cas d’un point de vue purement marketing puisque le lecteur demeure toujours plus proche de certaines idéologies que d’autres. Ainsi, un lecteur libéral préférera consulter des revues purement libérales de même que le lecteur socialiste lira des textes socialistes. Ensuite, en pratique, les livres ou journaux promettant un panel idéologique large sont souvent ceux qui confinent le plus au politiquement correct.


De ce fait, ce projet nourrissait la curiosité. Et nous n’avons pas été déçus. La revue a ainsi « secoué » une des idoles françaises, Michel Foucault, via un article d’Andrew Scull intitulé « Michel Foucault, crépuscule d’une idole ». De même, des auteurs de réputation internationale –  malheureusement ignorés dans nos frontières – y ont leur tribune, tel Mario Vargas Llosa. Enfin, malgré l’absence de ton idéologique dominant, Postel-Vinay explique clairement que l’intelligentsia française n’a pas voix au chapitre chez Books, ce qui est un signe fort et appréciable envoyé au lectorat potentiel.


Le but d’Olivier Postel-Vinay était, de toute façon, d’évoquer des auteurs et ouvrages dont la presse française ne parle pas, ainsi qu’il le dit dans cette interview à France Inter. D’où son intérêt pour les thèses « climato-sceptiques », telles que celle de Freeman Dyson.


On pouvait alors se poser la question de savoir si ce pari risqué allait marcher. Si on en croit le principal intéressé, les ventes progresseraient de façon continue. On peut néanmoins en douter si on se réfère aux statistiques de l’OJD.


Pour autant, toute la presse payante grand public traverse une crise profonde. De plus, le chiffre des ventes est loin d’être ridicule, ce qui explique sans doute pourquoi certains journaux de l’Hexagone – et ce, alors même que Postel-Vinay n’a jamais cessé de vilipender la presse française – comme Le Nouvel Observateur, Le Monde ou La Croix, se sont risqués à féliciter Books. En 2010, ce dernier a reçu le soutien financier d’un important investisseur, Jean-Jacques Augier, fondateur – entre autres – de la librairie Masséna à Nice. Par ailleurs, la revue papier s’étoffe de nouvelles rubriques.


Pourtant, beaucoup raillaient l’absence d’approche marketing d’Olivier Postel-Vinay dont le projet n’avait suscité initialement aucun intérêt en provenance de groupes de presse. Son développement est d’autant plus rafraîchissant qu’il montre qu’il existe, en France, un lectorat à capter et que, peut-être, le projet « Books » était beaucoup plus innovant et malin, stratégiquement parlant qu’il n’y paraissait au premier abord. De quoi rendre aussi un peu plus optimiste quant à l’ambiance intellectuelle régnant en France. Et ce, même s’il est sans doute hâtif de tirer des enseignements définitifs d’un projet pas encore parvenu à maturité et dont les ventes ne demandent qu’à progresser véritablement.


 

 

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Ronny Ktorza, diplômé de l'IEP d'Aix-en-Provence et d'HEC, est avocat depuis janvier 2011
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Toutes les initiatives destinées à dépoussierer la distribution de l'information sont les bienvenues. Les cartes sont en train d'être redistribuées, la question est que personne ne voit encore bien à qui.
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Je vous garantis que des que l'on verra à qui, une règlementation sera mise en place pour redistribuer lesdites cartes aux copains du pouvoir en place
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La presse française est comme les autres. Elle est en train de mourir du fait de son inadaptation aux besoins, de son processus de production et de distribution archaïque et syndicalisé, de son amour pour le pouvoir et de sa dépendance à ses prébendes, et de manière générale du manque de réflexion et de recul sur les évènements.

Mais où donc sont les grandes plumes d'antan ?
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la "presse française" se meurt surtout de son conformisme, de sa toute bien-pensance, de sa pensée unique, de sa grande médiocrité, de son béni-oui-ouisme, de son prêt-à-penser, de son sida mental, de se veulerie, de sa lâcheté, de ses comités de rédaction aux ordres et de ses journalistes cooptés, tous formatés et tout abreuvés de socialisme... il existe en réalité un déphasage de plus en plus profond entre ce qu' expriment les grands média français et ce que pensent et ressentent réellement la plupart des français ; personnellement, il y a bien longtemps que je la presse française ne m' intéresse plus.
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le flood par proxy interposé c'est mal.
sans doute, mais ça permet de relativiser la valeur des "notations".
Ce qui veut dire en français basique pour lecteur basique ?
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LOUIS L. - 1/16/2012 at 5:53 PM GMT
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