Aussi incroyable cela puisse-t-il être, il y a en France, actuellement, comme une solide envie de changement, un vrai besoin de renouvellement de la vie politique et du système social français.
On l’a vu avec les primaires de la droite et la victoire de Fillon qui s’était alors placé en décalage avec un Sarkozy interventionniste en diable et un Juppé si social-démocrate que sa différence avec un socialiste devenait diaphane. On le voit encore actuellement avec l’ascension fulgurante et quasi-suspecte de Macron qui, lui aussi, se positionne ouvertement (et avec beaucoup d’aplomb pour un blanc-bec de l’ENA) comme « anti-système ». A contrario, on le voit aussi avec la mobilisation mollassonne qu’entraînent les primaires de la gauche et les scores presque rigolos de ses candidats qui affichent, malgré tout, leur désir d’avenir, alors que leurs programmes proposent l’inverse presque mathématique de l’évolution auquel semble aspirer la société française.
Cependant, ni Fillon, ni Macron et, à plus forte raison, ni la brochette de clowns tristes du parti socialiste ne peuvent prétendre apporter ce puissant changement que le peuple semble attendre. Certes, Fillon, une fois élu, apporterait quelques aménagements de telle ou telle législation, dans telle ou telle démarche administrative, et permettrait peut-être la réduction de l’une ou l’autre taxe qui fait braire ceux qui la paient. Certes, Macron, une fois élu, rajeunirait sans mal un échiquier politique jusqu’alors composé de vieux croûtons et d’apparatchiks indéboulonnables, mais ce serait pour l’offrir à toute une clique de néosocialistes inavoués et politiquement sans boussole, dont les idées n’ont aucune différence factuelle avec celles de ceux qu’ils remplaceraient à grands bruits. Quant aux autres agités de l’extrême-droite ou de l’extrême-gauche, l’absence presque totale de toute proposition de libération de la société française, même microscopique, garantit de façon certaine que le changement opéré, s’il existe, serait pour le pire.
Bref, cette fois encore, ceux qui chercheront un gain de liberté à la prochaine élection en seront pour leurs frais. On devra, fort tristement, se contenter d’en limiter la perte. Et si l’on pouvait viser une stabilisation de la situation économique française au lieu d’entretenir sa dégradation comme tous les gouvernements depuis 40 ans, ce serait déjà un progrès.
Pourtant, à proprement parler, sur le papier et en théorie, une réforme n’est pas hors d’atteinte.
En recentrant l’État sur ses fonctions régaliennes (à 2% du PIB par mission de gestion de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice, de la Diplomatie et des administrations qui vont autour), en accordant même 10% du PIB à l’État-Providence et ses redistributions plus ou moins heureuses, on passerait de 57% du PIB consacré à l’État et ses minions à un plus décent 20%, libérant par là plus de 35 points de PIB à la société française.
Dans un précédent billet, j’avais ainsi esquissé quelques mesures phares qui transformeraient durablement l’économie puis la dynamique sociale du pays. Bien évidemment, ces mesures sont inenvisageable dans l’état actuel du pays tant les crispations sont devenues grandes, tant l’inculture économique s’est répandue, tant l’État s’est insinué partout qui a transformé tout un peuple jadis attaché à sa liberté en paquets de moutons serviles d’une ferveur religieuse dès qu’il s’agit de ponctionner les autres, et transis d’effroi à l’idée de devoir compter d’abord sur lui-même.
Mais si descendre ainsi la place de l’État français omniprésent à celle qu’il devrait normalement occuper dans un pays non-communiste dans un temps trop court est impossible en pratique, on peut tout de même envisager de diminuer son empattement des 57% actuels à 40%, ce qui redonnerait indéniablement un souffle que l’économie français n’a plus connu depuis des décennies.
Or, pour que la société française puisse regagner ces quelques points de PIB sur un État devenu obèse, étouffant et impotent, quelques mesures simples et de bon sens sont envisageables.
Dans l’ordre, on pourrait par exemple proposer simplement aux jeunes générations, celles qui commencent tout juste à rentrer sur le marché du travail, de choisir leur mode de cotisations sociales : rester dans le giron douillet d’une sécurité sociale que le monde nous envie (mais, prudent, ne nous copie jamais), ou, au contraire, opter pour l’une ou l’autre mutuelle intégralement privée. Le système actuel, qui est si bon et si performant, n’aura de toute façon aucune crainte à avoir de cette nouvelle concurrence, qui ne pourra jamais rivaliser avec les tombereaux de bienfaits que seule l’étatisation d’un secteur est capable de produire. De surcroît, on parle bien de ces nouveaux entrants qui, s’ils ne coûtent pas bien cher à la sécu (car tombant peu malades), ne lui rapportent rien non plus (tant ils sont peu payés ou leurs cotisations largement subventionnées par l’État).
On pourrait ensuite continuer en libérant certains secteurs pour lesquels les masses gluantes de législations, de normes et de contraintes (fiscales, environnementales, que sais-je encore) empêchent pour le moment toute création franche d’emplois et de richesse. L’immobilier, l’instruction ou les transports sont autant de domaines où redonner de la marge de manœuvre au privé, aux associations, aux coopératives entraînerait immédiatement une création de richesses : la demande en terme d’éducation est extrêmement forte, celle en terme de logement fait régulièrement la une, et les problèmes de transports occupent une part importante du temps de nos compatriotes.
Laisser les gens s’éduquer comme ils l’entendent (et arrêter de stigmatiser les expériences alternatives), laisser les gens se déplacer comme ils le veulent (et arrêter de freiner ceux qui tentent de se déplacer, en car, en voiture ou en train), laisser les gens construire, acheter et vendre comme ils l’entendent (et arrêter de ponctionner, taxer, verrouiller ceux qui s’y essayent), voilà qui favorise clairement d’énormes marchés pour lesquels les Français sont, d’ores et déjà, prêts à investir, payer et faire fonctionner l’économie.
Ces deux mesures, une fois en place, donneraient en quelques mois des effets positifs sur l’intégralité de la société française qui pourrait alors envisager sereinement une refonte des droits du travail, du droit des contrats, de la fonction publique et quelques unes des autres mesures qui, elles, prendront des années à se formaliser et à être acceptées par une société qui, actuellement, n’est plus composée que d’individus en attente permanente de l’État.
Mais voilà, ces simples propositions rappellent aisément que la prochaine élection présidentielle ne donnera aucun espoir d’amélioration pour le pays : tous les candidats ont à cœur de vouloir aider tout le monde mais aucun n’explique d’où va bien pouvoir venir l’argent nécessaire pour ce faire (pas de leur poche en tout cas !). Pire : la liberté est devenu un gros mot, gentiment chuchoté dans le programme de Fillon mais difficile à traduire dans les faits, et surtout, absent de tous les autres.
L’optimisme ne sera pas chose facile.
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