Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
C’est une dépêche de l’AFP abondamment relayée comme avec cet article de Challenges.
Le sujet ? Une immense, une grande, que dis-je une « Kolossale » surprise avec une croissance du PIB US qui n’a progressé que de 0,2 % en rythme annualisé au premier trimestre 2015.
Autant dire qu’avec 0,2 % de croissance, les États-Unis d’Amérique sont loin, très loin même de la surchauffe économique que craindrait Janet Yellen, la mamamouchette de la FED, qui a les doigts sur la détente, prête à augmenter les taux d’intérêt… Enfin ça c’est pour la rhétorique parce que, encore une fois, nous, les contrariens, ne sommes pas du tout surpris loin de là, et ce n’est pas faute d’en parler dans ces colonnes.
USA : la croissance du PIB cale à 0,2 % au premier trimestre
« La croissance de l’économie des États-Unis a sévèrement calé au premier trimestre, plombée par l’hiver, le dollar fort et la chute des prix de l’énergie, selon la première estimation du département du Commerce mercredi.
Le Produit Intérieur Brut américain (PIB) n’a progressé que de 0,2 % au 1er trimestre en rythme annualisé, contre 2,2 % au 4e trimestre 2014. »
Il n’y a pas à dire, j’adore que les analystes analysent que l’hiver il fait froid (que l’été il fait chaud, et que même qu’on vend plus de glaces que l’hiver alors que l’hiver on vend plus de soupes que l’été vu que tout ça c’est à cause de la météo quoi…). Bref, avec ce genre d’analystes, on apprend que l’eau mouille et le feu brûle mais alors de façon tellement hyper sérieuse qu’on se dit que s’ils nous l’avaient pas dit, on n’y aurait pas pensé par nous-même… Remarquez, il y en a un paquet qui, ces derniers temps, ont cessé de réfléchir et de penser…
Et évidemment, les « zanalystes » sont surpris comme à chaque fois, c’est à la fois épuisant, navrant et réjouissant…
« Ce chiffre est bien en dessous des attentes des analystes qui tablaient sur un ralentissement moindre avec une expansion de 1 %… »Haaa… les « zattentes » des « zanalystes »… Tout un poème.
Je vous rappelle que la croissance US devait être géniale !!
Pour mémoire, avec la baisse du pétrole qui redonnait du pouvoir d’achat aux Américains, la reprise en Europe, la croissance chinoise et toussa et toussa, la croissance US allait repartir de plus belle…
Sauf que comme les Américains n’ont plus de chômage mais qu’ils n’ont plus non plus de consommateurs solvables vu que la population active baisse, les chômeurs ne chômant plus officiellement mais disparaissant dans un trou noir statistique, eh bien il n’y a plus de croissance.
Tous les chiffres sont mauvais
Les investissements, qui sont les emplois de demain, sont en baisse.
La consommation des ménages… est en baisse.
Les exportations US sont en baisse.
Quand on regarde de plus près les chiffres d’ailleurs de ce PIB US, on se rend même compte que sans les stocks (à qui l’on fait dire ce que l’on veut), il serait même en baisse de 2,1 %, mais chuuuut !!
Bref, tout est mauvais et encore une fois il n’y a pas de dynamique de croissance forte, autonome, saine et durable aux USA. Il n’y a pas eu de reprise.
Attention aux bulles
Mais il y a partout la formation de bulles financières multiples basées sur des taux d’intérêt à zéro ou négatifs.
Bulle immobilière, bulle boursière, bulle de l’endettement, bulle du gaz de schiste, bulle des dettes étudiantes, bulle obligataire, bref, partout les bulles enflent, aux USA comme ailleurs dans le monde, sans que la croissance future soit de nature à atténuer les effets dévastateurs des explosions qui arrivent.
Du coup, finalement, on commence à nous expliquer que la FED risque de ne pas pouvoir augmenter ses taux d’intérêt aussi vite que prévu… Et avouez, vous êtes surpris non ? Il est impossible que l’on augmente les taux dans une économie mondiale sans croissance et totalement surendettée sans créer toutes les conditions d’un effondrement cataclysmique ! Et ce n’est pas faute de dire et de répéter que la FED ne peut pas augmenter ses taux… ou alors d’une manière juste très symbolique, mais le reconnaître publiquement va créer de gros problèmes économiques, car que vaut l’argent sur le moyen terme dans ce cas-là ? Et nous en revenons encore et toujours au même point. L’effondrement par l’insolvabilité généralisée ou l’effondrement monétaire par la perte de valeur de la monnaie (et de l’épargne). Dans tous les cas, il n’y a plus aucune solution sans douleur. CQFD.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)