Comment les banques centrales manipulent le marché de l’or

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From the Archives : Originally published January 01st, 2011
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La remonétisation de l’or, le rapport de Paul Mylchreest de Chevreux (une filiale du Crédit Agricole) décrit en 2006 la manipulation du marché de l’or.

 

« Les banques centrales possèdent de 10 à 15 000 tonnes d’or de moins que les 31 000 tonnes de réserves officielles affichées dans leurs comptes » annonce le rapport de Chevreux. « Cet or a été prêté aux banques qui agissent sur le marché physique de l’or, les bullion banks, et à leurs consœurs et a déjà été vendu pour en faire des bijoux, etc.  Les non-producteurs d’or représentent la majeure partie de ces emprunts et ils seront peut-être incapables de couvrir leurs positions à découvert sans provoquer une augmentation du prix de l’or ».


En d’autres termes, « les ventes cachées (via les prêts des banques centrales) ont artificiellement déprimé le prix de l’or pendant 10 ans [et une] forte augmentation du prix de l’or pourrait avoir des conséquences sévères sur la politique monétaire américaine et le dollar US».

 

 

Pour ce qui est des autres banques centrales du monde, il semble qu’elles se soient très mal débrouillées pour dissimuler leurs « ventes à découvert » depuis le début des années 2000. Aujourd’hui, le prix de l’or a fortement augmenté pour les investisseurs et les épargnants américains, et il en a fait presque autant pour les détenteurs d’or en Européens et en Grande-Bretagne. Au Japon, les prix de l’or se sont envolés.

 

Comment cela se fait-il ? Quelles que soit la réalité de la manipulation active et cachée, les banques centrales du monde ont jusqu’ici bel et bien contrôlé le prix de l’or. 


Comme l’a déclaré en 1993 l’ancien gouverneur de la Réserve Fédérale, Wayne Angell :

 

 « Nous déterminons grandement le prix de l’or…Mais l’impact majeur sur le prix de l’or, c’est le coût d’opportunité de la possession de dollars US… Nous pouvons contenir le prix de l’or très facilement ; tout ce que nous avons à faire, c’est de faire en sorte que le coût d’opportunité en termes de taux d’intérêt et de bons du Trésor américain rendent la possession d’or non rentable ».

 

En faisant passer les taux d’intérêt sous le taux d’inflation entre 2003 et 2005, la Fed de Greenspan a garanti un marché haussier de l’or. En diminuant les taux d’intérêts une nouvelle fois à la fin de l’année 2007, même lorsque les prix du pétrole et des céréales battent de nouveaux records, la Fed de Bernanke semble également décidée à faire augmenter les prix de l’or.

 

En effet, un rapport de Citigroup, la plus grande banque des Etats-Unis, se range aux conclusions du Crédit Agricole. « Les banques centrales ont été obligées de choisir entre une récession globale et le sacrifice du contrôle de l’or », déclarent John Hill et Graham Wark, de Citigroup, « et [elles] ont choisi ce qui semblait être le moindre mal. »

 

 « Nous pensons que la résolution politique de la situation critique dans laquelle se trouve le crédit prendra la forme d’un « sauvetage reflationniste » dans un nouveau cycle, au niveau mondial, de création de crédit et de dévaluations concurrentielles de la monnaie. Il est possible que cela  emmène l’or à 1000 $ l’once, davantage peut-être ».

 

De plus, les ventes massives d’or par les banques centrales au début 2007 ont été « clairement réalisées au meilleur moment pour plafonner le prix de l’or», poursuivent-ils. Mais si le but des banques centrales était effectivement de limiter la hausse du prix de l’or, cela n’a été que très peu efficace. Il vient juste d’atteindre son prix le plus haut depuis 27 ans par rapport au dollar, et depuis 16 mois, il atteint chaque jour des prix jamais vus pour les investisseurs européens.

 

Les allégations selon lesquelles les grandes banques centrales mondiales travaillent activement ensemble à étouffer le prix de l’or ont été appuyées en 2004, quand Paul Volcker, président de la Réserve Fédérale en 1980, au moment où l’or battait tous ses records , a écrit dans ses mémoires que « permettre à l’or d’atteindre 850 $ l’once était une erreur » à propos du dernier grand marché haussier de l’or.

 

Lors d’un des meetings conduits par Volcker à la fin 1979, la commission de la Réserve Fédérale nota la menace de l’ « activité spéculative » sur le marché de l’or. Cette activité spéculative se répercutait sur les prix des autres matières premières. Un représentant du Trésor américain déclara que cette ruée vers l’or était « le symptôme d’une inquiétude grandissante à propos de l’inflation mondiale ».

« Nous devions nous occuper de l’inflation » a déclaré Volcker dans une interview pour PBS en septembre 2000, « il y avait une pression spéculative importante ».

« C’était les années où tout le monde voulait acheter des pièces de collection de New York. Le marché était en plein boom, tout comme les autres marchés de produits physiques car les gens avaient le sentiment que les prix des biens subissaient une inflation et qu’il n’y avait aucun moyen de l’arrêter ».

 

Mis à part brandir un pistolet devant d’anxieux détenteurs d’or, il ne semblait y avoir aucun autre moyen pour empêcher les spéculateurs de profiter, ou plutôt de se défendre contre la mort du dollar.

 

Cette autre solution, c’est l’augmentation des taux d’intérêt. La Fed de Volcker a augmenté les taux d’intérêt américain à 19 %...faisant passer le coût réel des dollars à un peu plus de 9 % après ajustement à l’inflation. Le prix de l’or s’en est trouvé presque divisé par deux en l’espace d’un an.

 

Parce que,  comme le dit Wayne Angell, le prix de l’or est réellement déterminé par les banques centrales. Elles le maîtrisent très facilement…  en faisant simplement en sorte que le coût d’opportunité, en termes de taux d’intérêt et de bons du Trésor américain, rende la possession d’or non rentable ».

 

Cependant, pour y parvenir, il leur faut augmenter les taux d’intérêt bien au-dessus du taux d’inflation. Si vous pensez que Ben Bernanke n’a pas les moyens d’augmenter les taux d’intérets, et que les banques centrales du monde entier poursuivront encore longtemps leur politique de taux à 0%, vous devriez envisager d’acheter de l’or aujourd’hui même.

 

 

 

 

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