Epargne, investissement et Keynésianisme

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From the Archives : Originally published December 20th, 2012
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Category : Fundamental

 

 

 

 

Les économistes néoclassiques sous-estiment l’importance du lien entre épargne et investissement. Ces deux éléments devraient être observés comme étant liés : l’épargne est nécessaire à l’investissement et assure la production future.


Cela ne semble pas soucier énormément les économistes traditionnels. Ils ne cessent de répéter que l’épargne devrait soutenir les dépenses gouvernementales plutôt que de servir à rembourser la dette des consommateurs. Ils interprètent cette dernière option comme étant une pure folie entraînant la récession. Ils sont persuadés que l’investissement doit être stimulé par des taux d’intérêts maintenus très bas grâce à l’intervention du gouvernement. Dans la plupart des économies développées, la crise a mené à une séparation de l’épargne et de l’investissement industriel, ce qui est une décision très peu sage.


Une économie saine dépend d’un équilibre entre demande et capital d’investissement. Les biens et services aujourd’hui disponibles finiront par devenir obsolètes, et toute entreprise laissant de côté l’investissement de capital finira par voir ses ventes s’effondrer de plus en plus rapidement. Elle devra continuellement investir et innover sa production, un processus qui peut éventuellement être repoussé à plus tard en des temps d’incertitude économique, mais qui ne devrait jamais être abandonné. Cependant, plutôt que d’être disponible au financement de la production, l’épargne est aujourd’hui redirigée vers le financement des déficits du gouvernement. C’est ce que les Keynésiens privilégient face à l’investissement de l’épargne en vue de favoriser la production future de rendements sur le long terme.


Ceux qui s’imaginent qu’il s’agit ici uniquement du résultat des circonstances économiques actuelles sont très généreux. En réalité, c’est la méthode d’intervention recommandée par Keynes dans son livre Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. A la fin du chapitre 12, il écrit : ‘J’espère voir un jour croître la responsabilité de l’Etat à tel point qu’il devienne responsable direct de l’organisation de l’investissement’. Il est clair que les gouvernements interventionnistes ont toujours été prêts à mettre en place une telle chose. Mais plutôt que de s’interposer entre les épargnants et l’industrie, leurs déficits absorbent désormais plus que ne peuvent financer les épargnants.


Les banques centrales remplacent cette épargne avec de la nouvelle monnaie que l’on pourrait qualifier de low-cost et sont surprises de voir que cela n’encourage pas l’investissement. Elles s’imaginent que le seul critère justifiant de l’état de l’investissement est le coût de l’emprunt. La raison à cela, c’est que les gouvernements, tout comme leurs conseillers économiques, peuvent uniquement comprendre l’économie telle qu’elle est. En d’autres termes, leurs points de vue et hypothèses sont statiques. Les économies statiques, telles les entreprises négligeant leur capital d’investissement, finissent doucement par dépérir. C’est ce qui est arrivé au communisme. La raison pour laquelle une économie progresse réside en sa dynamique : les consommateurs recherchent constamment de nouveaux produits, et c’est le travail des entrepreneurs que de les anticiper. Si vous disiez à un consommateur surendetté d’hypothéquer son futur au gouvernement, vous verriez le dynamisme économique pourrir à même la vigne. 


Tant que les gouvernements penseront pouvoir remplacer l’épargne réelle par la création monétaire et l’expansion de crédit, ils empêcheront toute forme de progrès économique. Toute preuve actuelle de croissance n’est que statistique, et ne reflète que la création de monnaie par l’Etat. Un PIB gonflé par l’augmentation de la masse monétaire ne doit pas être confondu avec une économie stagnante.


La conclusion est simple : supporter une économie statique aux dépens d’une dynamique alternative de laisser-faire ne nous mènera pas au Salut.



 

 

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