Newt Gingrich, candidat aux primaires républicaines, a mentionné lors d’un débat la semaine dernière qu’il faudrait peut etre envisager la remise en place d’une « Commission Or », comme celle qu’avait mise en place le président Ronald Reagan au début des années 1980 et dont l’objectif était d’envisager la faisabilité d’un retour à l’étalon or. Inutile de mentionner qu’à l’époque, le débat avait été cloturé rapidement.
Cette mention par Newt Gingrich pourrait n’avoir aucune signification, ou n’être autre qu’un moyen pour le candidat de se distinguer sur un problème qui touche profondément les conservateurs de Caroline du Sud, plutôt que l’indicateur d’une réelle volonté de réformer le système monétaire. Il n’en est pas moins que la tendance est là : l’or est de plus en plus largement reconnu comme monnaie légitime et désirable. C’est une tendance plus évidente encore parmi les citoyens ordinaires que parmi l’élite économique et politique – qui continue encore généralement de s’opposer avec virulence à l’utilisation de l’or comme monnaie.
Mais même parmi l’élite, on aperçoit des fissures dans le consensus : fin 2010, Robert Zoellick, président de la banque mondiale, tenait un discours en faveur de la considération de l'or en tant que point de référence international afin de mesurer l'inflation, la déflation et les valeurs de devises, alors que la banque d'Angleterre publiait un rapport en décembre dernier, faisant état des faibles performances de notre système monétaire en comparaison à celui de Bretton Woods. N’ayant rien à voir en termes de ‘pureté’ avec l’étalon or qui était de rigueur avant 1914, celui de Bretton Woods fixait tout de même les taux de change entre devises – avec 35 dollars pour une once d’or.
Le monde monétaire change… lentement…
