|
Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Bon, je dois vous avouer que je suis fatigué… Enfin, entendons-nous bien, aller à la rencontre des apiculteurs c’était vraiment un bon bol d’air et je vous remercie pour vos très nombreux messages et courriels suite à cet article.
Non je suis fatigué d’avoir raison et d’être pourtant regardé comme un hurluberlu. Cela fait des mois que j’explique que la reprise américaine, qui n’a jamais été bien vive surtout eu égard aux tombereaux d’argent tout fraîchement imprimés par la banque centrale et déversé dans l’économie, n’est pas très dynamique et c’est un euphémisme ! Cela n’a pas produit grand-chose. Néanmoins, depuis plusieurs mois, ce qui est palpable ce n’est pas une accélération mais bien une inversion de tendance et un retour vers une récession, ou si nous voulons être optimiste vers une croissance proche de zéro.
Nous avons appris, Ô surprise, que « la production industrielle aux États-Unis a de nouveau reculé en mai, à raison de 0,2%, alors que les analystes espéraient un rebond, après avoir déjà reculé plus que prévu en avril à -0,5 %, selon des chiffres de la FED »…
Eh oui, techniquement cela porte le nom de « récession ». D’ailleurs, il n’y a bien qu’en France que l’on se tortille dans tous les sens pour ne pas nommer les choses parce qu’aux USA, les choses sont dites clairement par Marketwatch, l’un des plus importants sites financiers outre-Atlantique.
Sinon, à part ça, Mario Draghi à l’air super « optimiste » sur les banques grecques…
« À ce stade, les grandes banques grecques sont solvables et les collatéraux qu’elles apportent sont adéquats », et de rajouter… « Bien sûr, la situation est en évolution et nous allons devoir suivre de très près la suite des événements. »
Alors je traduis, pour ceux qui ne veulent toujours pas comprendre. Les banques grecques sont solvables… mais ça ne va pas durer longtemps parce que pour la suite des événements, ça risque de secouer un poil. Donc si vous êtes grecs avec un compte en Grèce, moi je vous conseille des billets en euros et aussi quelques piécettes d’or et d’argent, histoire d’être prêt au cas où pour le stade d’après qui consisterait à ce que les banques ne soient plus solvables.
Enfin, pour terminer sur la Grèce qui est sans conteste en faillite, l’agence de notation S&P vient de me faire beaucoup rigoler en déclarant, sans rire et le plus sérieusement du monde, que le non-remboursement de ce que la Grèce doit à la BCE ne serait pas un défaut de paiement… Hahahahaha, puisque on vous dit que la Grèce n’est pas en faillite, même quand elle l’est, et même quand elle ne rembourse pas, eh bien tout va très bien, c’est même sans doute une bonne nouvelle. Et quand elle ne va pas rembourser les dizaines de milliards qu’elle doit à la France… ce sera encore une bonne nouvelle. Et quand vos impôts vont augmenter, faudra sourire mes amis, ce sera une bonne nouvelle.
S&P: le non-paiement de 6,7 mds EUR à la BCE ne constituerait pas un défaut
« L’agence de notation Standard & Poor’s a indiqué lundi que le non-paiement de 6,7 milliards d’euros dus par la Grèce à Banque centrale européenne en juillet et en août ne constituerait pas à ses yeux un défaut.
D’une manière générale, S&P tout comme l’agence de notation Moody’s ne considèrent pas qu’un État fait défaut s’il manque un paiement auprès de ses créanciers publics, comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale ou une banque centrale ».
Bon voilà, la Grèce fera faillite mais ne fera pas faillite… Là, même pour moi, l’économie devient compliquée mais il y a un truc qui est super simple et quand tout semble confus, je me reporte à mes cours d’économie appliquée donnés il y a fort longtemps par mon pépé paysan.
« Petit, quand il y a plus de sous… il y a plus de sous, et pour que tu ne sois jamais sans le sou, un sou qui rentre est un sou qui ne doit pas sortir. » Finalement, l’économie c’est très simple.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
(pour m’écrire, charles@lecontrarien.com)
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
| |