Un peu plus tôt ce mois-ci, Eric Sprott faisait circuler un article, qu’il a co-écrit, selon lequel les banques centrales Européennes auraient considérablement moins d’or physique qu’elles voudraient nous le faire croire. Il démontre que depuis l’an 2000, une augmentation de 2268 tonnes de la demande en or a été enregistrée, et conclut qu’une partie de cet or, en-dehors de celui extrait par les mines du ‘monde libre’, provient certainement des banques centrales – parce qu’il ne peut exister aucune autre source.
Tout cela est lié à la suppression du prix de l’or qui vise à le démonétiser. Ainsi, bien que l’intérêt des investisseurs pour l’or soit mineur en Occident, les ventes de banques centrales et la liquidation de bijoux (d’environ 1000 tonnes par an) fournissent l’Asie en or à des prix très faibles, ce qui peut être décrit comme un transfert de richesses.
Nous ne savons pas exactement l’ampleur que cela prend réellement, parce que les statistiques qui sont à notre disposition ne nous racontent qu’une partie de l’histoire. Le Conseil Mondial de l’Or ne dispose de données relatives à la demande qu’à compter de 1992, et une partie de ces données n’est estimée que grâce à un échantillon d’échanges. Plus important encore, aucune statistique ne capture le changement de propriétaire d’or qui ne sort pas des coffres. Il semblerait toutefois que l’or ait changé de main depuis la fermeture du guichet de l’or en 1971.
En 1971, l’achat d’or physique était interdit aux Etats-Unis (à l’exception de pièces étrangères), et les investissements en or de la Grande-Bretagne et de certains autres pays se concentraient presque uniquement sur les pièces. Les pièces d’or en existence représenteraient aujourd’hui 3,500 tonnes de métal.
La crise pétrolière des années 1970 a poussé les riches nations du Proche-Orient à acheter de l’or, une pratique qui s’est poursuivie tout au long des années 1980 et 1990. Les gestionnaires d’investissement Suisses, qui étaient alors les plus importants propriétaires d'or physique, furent remplacés par une nouvelle génération de gestionnaires.