Le rythme de l'actualité ne ralentit pas.
Pour George Soros, l'Allemagne doit mener la
zone euro ou la quitter :
Selon George Soros lors
d'une interview donnée dans le quotidien Financial Times "l'Allemagne
doit, soit jouer à plein son rôle de leader de la zone euro, en
faisant tout pour aider les pays en difficulté, soit quitter la
monnaie unique européenne".
"Diriger ou quitter: c'est une
décision légitime que doit prendre l'Allemagne".
"Soit il faut lier son destin au reste de
l'Europe, prendre le risque de couler ou de nager ensemble, soit il faut
quitter l'euro, car, en partant, les problèmes de la zone euro
s'arrangeront".
George Soros est
très critique vis à vis de "l'attitude allemande" et
son attachement à une politique d'austérité.
Pour le milliardaire, le raisonnement est simple
et soit dit en passant économiquement élégant.
Le problème de l'euro c'est l'absence
d'union de transfert. Voilà ce que dit entre les lignes l'un des
spéculateurs les plus connus de la planète.
Prenons l'exemple de l'Italie (c'est le plus
flagrant). L'Italie du nord est l'une des régions les plus riches et
les plus industrielles du monde. L'Italie du Sud l'une des plus pauvres.
Malgré les péripéties politiques, globalement l'Italie
du nord paie pour l'Italie du Sud. C'est que l'on appelle une union de
transfert.
A partir de ce moment
là, tout peut fonctionner.
Cela ne règlera pas le problème de
la croissance, mais au moins cela aiderait à éviter les
défaillances d'états à court terme.
Le problème c'est que les allemands ne
semblent pas particulièrement emballés à l'idée
de payer pour le reste de l'Europe.
Finalement la crise n'est peut-être pas
finie !!!
D'ailleurs,
Les discussions sont ardues entre la Grèce et la troïka
La Grèce a reconnu le 10 septembre avoir
du mal à convaincre ses créanciers internationaux d'avaliser
son plan d'austérité de près de 12 milliards d'euros sur
deux ans, nécessaire pour obtenir une nouvelle tranche d'aide.
Les inspecteurs mandatés par l'Union
européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds
monétaire international ont émis de sérieuses
réserves sur le plan.
En clair la Troïka réclame encore
plus d'austérité, le gouvernement grec lui au bord de
l'explosion demande plus de temps. Or le temps c'est de l'argent.
"Nos partenaires européens doivent
réaliser que le peuple grec n'en peut plus", a
déclaré Fotis Kouvelis,
leader de la Gauche démocratique
Les manifestations s'enchainent, la
révolte populaire ne faiblit pas. La Grèce sans doute sortira
de l'euro, retrouvera sa devise nationale, dévaluera massivement et au
bout du compte pourra commencer à retrouver un semblant de
compétitivité.
Nous aurons perdu cinq ans et 350 milliards
d'euros (ce qui n'est pas rien) en reculant pour des raisons politiques et
idéologiques une décision économique inéluctable.
Entre temps les élections américaines seront passées et
Barack Obama aura été réélu. La Crise III pourra
commencer.
Finalement la crise n'est peut-être pas
finie !!!
En France les choses ne vont guère mieux.
La France dans le cercle vicieux de la non
croissance et de la rigueur :
"La révision en nette baisse des
espoirs de croissance annoncée dimanche par François Hollande
impose à la France, pour réduire son déficit, des
efforts supplémentaires qui à leur tour vont freiner
l'activité du pays et augmenter le chômage, estiment certains
économistes".
Sans blague. Depuis le temps que nous le
disions!!
Le projet de budget pour 2013 (qui doit
être présenté à la fin du mois), serait bâti
sur une prévision de croissance "réaliste",
"sans doute 0,8%" contre un 1,2% escomptés jusque-là.
Réaliste signifie se rapprocher de la réalité et non de
tenir totalement compte de la réalité, puisque le risque de
récession (c'est à dire de croissance négative sans
rigueur pour s'exprimer convenablement selon les nouveau us et coutumes de la
novlangue économique) est plus que réel.
Une baisse de l'activité économique
entraine une baisse des rentrées fiscales, une augmentation des
dépenses sociales et donc des déficits, ce qui nécessite
une augmentation importante des impôts, qui entraîne à son
tour une forte baisse des dépenses et donc baisse de l'activité
économique.
Cela ressemble fichtrement à ce qui s'est
d'abord passé en Grèce (mais ils l'avaient bien cherché
souvenez-vous), puis en Espagne et en Italie. Maintenant c'est à notre
tour de connaitre la rigueur et l'austérité deux mots que l'on a pas le droit de prononcer.
Le président François Hollande a
ainsi annoncé 20 milliards d'euros de nouvelles hausses d'impôts
l'an prochain, moitié à charge des ménages et
moitié à celle des entreprises, soit un effort historique pour
réduire le déficit public à 3% du produit
intérieur brut (PIB) contre 4,5% cette année.
Je peux vous annoncer déjà que cela
ne fonctionnera pas. Pas sans attaquer dans le dur l'état providence,
n'en déplaise à tous ses partisans. Economiquement la
solidarité à pour limite la richesse taxable. Or si vous taxez
trop, les riches s'en vont...
Nous faisons le choix de sauver le système.
Voilà le débat essentiel. Doit-on
sauver à tout prix ce système qui prend l'eau de toute part?
Doit-on payer nos dettes malgré le
coût exorbitant pour tenter d'y parvenir alors que ceux même qui
essaient désespérément échouent lamentablement?
Pour le moment on a fait le choix
désastreux, de sauver les banques (le système financier au sens
large), et les épargnants, pour beaucoup des retraités
électeurs.
Pour le moment personne n'a vraiment perdu
d'argent à la banque, je parle des comptes courants et des comptes
d'épargne, pas des "placements en bon père de
famille" vendu par votre banquier du coin de la rue.
C'est une question vertigineuse certes. Mais
c'est l'essentiel. Tout le reste n'est que l'écume des choses.
Alors, je crois que l'on peut affirmer sans trop
se tromper, que la crise, est loin, très loin d'être finie.
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