Mes chères contrariées, mes chers contrariens
!
Vous trouverez ci-joint les pourcentages de variation du PIB
communiqués par Eurostat que l’un de nos camarades contrariens Bruno Arfeuille me
faisait passer hier. Si la récession en France est de 0,1 % d’un
trimestre sur l’autre elle est de 0,4 % par rapport au même
trimestre de l’année précédente. L’Allemagne
signe une performance de de - 0,3 %, à peine « moins pire
» que la nôtre.
À
propos du premier trimestre 2013 en Europe :
Pourcentage de variation du PIB par rapport au même trimestre de
l’année précédente :
Hongrie : - 0,3 %.
Allemagne : - 0,3 %.
France : - 0,4 %.
Belgique : - 0,5 %.
Pays-Bas : - 1,3 %.
République tchèque : - 1,9 %.
Finlande : - 2 %.
Espagne : - 2 %.
Italie : - 2,3 %.
Portugal : - 3,9 %.
Chypre : - 4,1 %.
Grèce : - 5,3 %.
Le
débat sur l’austérité en France
La France fait-elle face à une austérité massive
? La réponse est non, et c’est sans ambiguïté.
L’aile gauche de la « Gôche
» peut râler, tempêter, crier à
l’austérité inhumaine, il faut être clair et
honnête. L’austérité est très molle en
France. Pour le moment, la réduction des dépenses n’est
pas vraiment drastique puisque, jusqu’à présent, ce qui a
été décidé par le gouvernement c’est
surtout une suite sans fin ou presque d’augmentations
d’impôts.
Alors bien sûr, baisser les dépenses ou augmenter les
impôts, cela revient souvent presque au même en termes
d’effets macro-économique de court terme (sur le long terme la
différence est très importante) puisque cela signifie moins
d’argent injecté dans le circuit économique. Mais pour le
moment, nous devons accepter de dire que l’austérité
actuelle est loin, très loin d’être massive, or les effets
sur la croissance sont délétère. Imaginez donc une
véritable austérité à la grecque ou à
l’espagnole.
On ne peut donc qu’arriver à la conclusion que
l’économie française et l’économie
européenne ne sont pas en mesure de supporter
l’austérité allemande, ce qui est certainement la raison
fondamentale du délais accordé à la France par la
Commission européenne qui nous explique que nous avons deux ans de
plus mais que dans deux ans, on verra ce qu’on verra.
Pourtant, il est fort à parier que nous ne verrons pas
grand-chose et que le gouvernement fera tout pour obtenir délais
supplémentaires et prorogation, quitte à accepter un
traité de libre-échange transatlantique peu favorable à
l’exception française au sens large, ce qui nous permettra
d’introduire dans notre régime alimentaire du bon bœuf bien
goûteux rempli d’hormones de croissance.
Pendant ce
temps, Normal 1er est en conférence de presse
Je l’ai écouté attentivement notre
Président. Il n’y a pas à dire, il est normal et vraiment
fort sympathique. C’est un « bon gars » et je dois avouer
que j’aime bien l’homme et son sens de l’humour.
Pour le reste, et comme sa seigneurie est à la tête
d’une baronnie (la France n’est plus un pays mais une baronnie
européenne), la démocratie s’arrête là
où l’Europe commence. Ce qui tombe bien puisqu’il semble
décidé à saisir la main tendue de la comtesse Angela von Merkel afin de nous donner
encore plus d’Europe.
Le léger soucis que je vois
dans ce plus d’Europe n’est pas tant qu’il y en est plus ou
moins, après tout, tout n’est qu’une question de choix et
de débat… démocratique. Justement c’est là
que la bât blesse dans la mesure où
notre seigneurie, fort sympathique au demeurant, semble franchement
fâchée avec l’idée de consultation du petit peuple,
c’est-à-dire nous.
Si l’on veut plus ou moins d’Europe, compte tenu de
l’importance du sujet, l’adhésion du peuple est
essentielle. Nous en sommes arrivés à un stade où le
peuple doit être consulté. Pourtant, ce ne sera pas le cas et
notre Président continuera son numéro de clampin en entonnant
son couplet sur l’Europe c’est tellement beau, l’Europe ne
peut pas reculer, l’Europe, l’Europe, l’Europe qui sera
d’ailleurs bientôt un simple vassal des USA.
D’ailleurs, le Président a bien redéfini le rang
de notre pays en parlant d’un pays trait-d’union
entre les pays du Sud et les pays du Nord, entre les riches et les pauvres.
La France reléguée au rang de simple trait d’union, de
passeur de plat d’une baronnie à l’autre. La France, trait
d’union qui a oublié définitivement tout trait de
génie dans sa façon d’être, toute grandeur dans sa
façon de se comporter et qui est dirigée par des « zélites » de Gôche
» comme de « Drôate » qui
ne croient plus aucunement en l’avenir de notre destin national.
C’est donc sur l’Europe que le François Hollande a
fait des ouvertures importantes fermant définitivement l’avenir
de la France.
Pour tout le reste, nous sommes restés sur des propos
lénifiants du type « la crise financière est
derrière nous je vous le confirme »,et
il avait l’air d’en être sûr notre bon bougre. Personne
pour lui expliquer tout ce qui se cache dans les comptes des grandes banques
françaises, que le feu couve mais ne se voit plus, ce qui n’a
rien à voir avec un incendie qui ne représenterait plus de
danger.
Pour lui, maintenant nous affrontons une récession qui ne
semble rien à voir avec les phases précédentes
d’une même et unique crise. La crise ne se découpe pas.
Elle se compose de différentes phases. Crise des subprimes,
crise bancaire, crise financière, crise économique,
récession, puis la prochaine étape logique une crise
monétaire à laquelle nous ne pourrons pas échapper. On
voit donc à travers les déclarations de notre mamamouchi en
chef une méconnaissance complète de la complexité et de
la continuité de cette crise. Je crois vraiment qu’il n’a
pas compris ce à quoi nous sommes confrontés.
Je ne veux
pas que l’on me remonte le moral, je veux un projet pour mon pays !
Je n’en peux plus de ce cucul-gnangnantisme
infantilisant. Je veux un projet pour mes concitoyens et pour notre pays. Je
suis, et j’en suis convaincu, comme tous les Français
d’accord pour souffrir même si ce ne sera pas agréable. Je
veux bien payer encore plus d’impôts, j’accepte
d’avoir moins d’allocations familiales, vous pouvez même me
les supprimer complètement (ce qui ne m’empêchera pas de
faire la tête avec ma femme), j’accepte de réduire mon
train de vie, de consommer moins, de moins partir en vacances,
j’accepte de me serrer la ceinture très fortement s'il le faut.
Mais je n’accepterai tout ça que s’il y a un projet
politique derrière ces efforts demandés et une vision de
l’avenir. Je n’accepterai cela que si dans 15 ans nous
n’avons plus de dettes et que mes enfants peuvent remonter dans
l’ascenseur social et que l’on est capable de leur proposer un
avenir.
Or gôche comme droâte,
il n’y a aucun projet enthousiasmant capable de mobiliser nos
énergies vers un objectif commun et pourtant il y aurait vraiment de
quoi faire !
C’est assez logique puisque comme l’a si bien
expliqué notre président de la République, nous ne
sommes plus au mieux qu’un trait d’union.
Un pays dont le Président donne cette
définition-là de lui-même est un pays condamné
à s’effondrer.
Le Président Hollande, malgré toute la sympathie que je
porte à l’homme, sera sans doute le président de
l’effondrement de la France et je pense sincèrement qu’il
ne l’a toujours pas compris.
Alors non Monsieur le Président, la France n’est pas un
trait d’union, la France est un grand pays, millénaire, à
l’histoire riche, avec des apports au monde majeurs eu égard
à sa « petite taille », la France est un pays rempli
d’énergie et de talents, de gens brillants,
d’intellectuels, de créatifs, de courage aussi, la France est ce
pays ambigu capable du pire et aussi du meilleur, et cette France-là
commence à se réveiller. C’est une bonne nouvelle. Mais
cela non plus le Président ne l’a pas compris.
Charles SANNAT
Editorialiste et rédacteur du Contrarien
Matin
Directeur des Études Économiques Aucoffre.com
http://www.lecontrarien.com/
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reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin
est un quotidien de décryptage sans concession de
l’actualité économique édité par la société
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études économiques. Merci de visiter notre site. Vous
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