Le Bitcoin, la monnaie 2017 ?

Si le bitcoin est marqué par le sceau de la volatilité, il n’en demeure pas moins une monnaie qui rencontre un succès grandissant. Est-ce pour autant une bonne monnaie ? Que peut-on en attendre ? A quel usage peut-il être dédié ? Je reviens sur les raisons des récentes hausses et baisses du cours du bitcoin dans un court laps de temps et sur ce qu’est une bonne monnaie.

Les raisons du succès

Pour la première fois depuis 2013, le bitcoin a dépassé les 1000 dollars début janvier, représentant une hausse alléchante de 125% sur un an et attirant les investisseurs.

Les raisons de cette hausse sont à chercher du côté du côté de la Chine, de l’Inde, du Royaume Uni et aussi des Etats-Unis. Dévaluations successives du yuan, suppression des grosses coupures de roupies, chute de la livre, dollar incertain… Le bitcoin semble être devenu une alternative face à l’affaiblissement des monnaies d’Etat. Le succès du bitcoin est en fait un aveu d’échec pour toutes les devises officielles.

Certes, le bitcoin est une monnaie “libertarienne” qui repose sur un logiciel open source et décentralisé (l’est-il vraiment d’ailleurs ?), mais de là à parler de nouvelle valeur refuge, il y a un pas… C’est même complètement antinomique pour une monnaie virtuelle spéculative.

Pour rappel, le premier bitcoin a été créé en 2008 par une communauté d’utilisateurs via le système de blockchain et a émergé au plus fort de la crise des subprimes.  Fin décembre 2016, la monnaie “open-source” la plus populaire s’échangeait déjà 903$ contre 380$ en novembre 2015 (extrait de l’infographie “Most Traded Currencies in 2016”).

Le problème des monnaies virtuelles, c’est que comme elles ont des frais de transactions quasiment nuls et qu’elles sont très liquides, elles sont de plus en plus tradées et donc très très volatiles. Mais le graph ci-dessus ne remonte qu’à janvier 2015.

Une monnaie frappée du sceau de la volatilité

Après s’être envolé en quelques jours seulement au-delà de 1 000 dollars début janvier, le bitcoin a perdu 20% de sa valeur en à peine deux heures dès le 05 janvier… pour se reprendre un peu. Une histoire qui se répète dans le temps.

C’est une enquête menée par la banque centrale chinoise au sein des grandes plateformes de bitcoins qui est à l’origine du mini-krach.

Depuis sa création, le bitcoin en a connu d’autres. Si l’on observe le cours du Bitcoin depuis 2011, on constate que la crypto-monnaie a subi d’importants revers, notamment en décembre  2013, février et avril 2014 ou encore janvier 2015 (source abcbourse.com).

C’est le problème inhérent aux monnaies virtuelles qui sont par nature spéculatives. Je vous invite à lire à ce sujet le dossier très instructif d’Omar Amrani publié sur La Nouvelle Tribune et en particulier le dernier paragraphe concernant le Trading et volatilité des monnaies virtuelles.

A titre de comparaison, le prix de l’once d’or cotée en bourse (elle-même relativement volatile) est beaucoup plus stable et globalement haussier sur la même période.

Si la spéculation sur le Bitcoin peut rapporter, les pertes peuvent tout aussi importantes et soudaines. Alors que l’or agit plus comme un protecteur en préservant de la valeur dans le temps. Une vraie monnaie n’est pas une valeur spéculative et son intérêt est de pouvoir être utilisée par le plus grand nombre, ce qui n’est pas le cas du bitcoin.

Un usage limité du bitcoin

Selon cette étude, il y aurait 5 millions d’utilisateurs en 2019 mais pour un usage paradoxalement limité. Les entreprises se montrent encore prudentes et la monnaie virtuelle est surtout utilisée par une catégorie de personnes. Selon une enquête de CoinDesk relayée par Les Echos, sur 3.515 utilisateurs de bitcoins, 90% sont des hommes, localisés aux Etats-Unis (1 sur 2), de moins de 35 ans (60%) et de moins de 45 ans (80%). Bref, la généralisation du bitcoin n’est pas pour demain.

Ce qui est vraiment intéressant avec le bitcoin, c’est sa création avec le système de blockchain. Utiliser la blockchain pour créer une crypto-monnaie, pourquoi pas, mais l’intérêt est plutôt à mon sens de s’en servir pour sécuriser les transactions, c’est particulièrement pertinent pour une monnaie complémentaire comme le VeraCash, adossée à de vraies valeurs refuges comme l’or, et pas une monnaie électronique ou une crypto-monnaie spéculative.

A mon sens, la blockchain bitcoin comporte de grosses incertitudes sur son avenir en raison de son appropriation par quelques opérateurs chinois, ce qui remet en question la décentralisation même du bitcoin.

L’intérêt de la blockchain est de réellement rendre le pouvoir aux utilisateurs, c’est selon moi sa première et vraie vocation.