Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
La crise que nous traversons a officiellement commencé et débuté à l’été 2007. Au début, elle s’appela simplement « crise des subprimes ». Nous sommes en 2014. Cela fait bientôt 7 années que nous vivons avec cette crise qui, au fil des ans, a changé de nom. Elle est devenue crise boursière, puis crise bancaire, puis on vous parle de crise économique ou encore de crise de l’euro.
7 ans ! Il faut comprendre qu’à ce niveau de durée, ce que nous traversons n’est pas un simple cycle économique, un passage à vide conjoncturel ou encore une simple crise.
Pourtant, certains n’hésitent pas à dire que ceux qui pensent que cette crise est d’une profondeur historique jamais égalée même en 1929 font du « catastrophisme »…
Qu’est-ce que le catastrophisme ?
Évidemment, ce n’est pas un compliment. Pour le Larousse, le catastrophisme est le « comportement de celui qui voit partout des catastrophes, qui envisage toujours le pire »…
Alors disons-le, si vous n’êtes pas atteint de Moscovicite aiguë, pathologie inverse du catastrophisme, puisqu’il s’agit d’un optimisme béat tendance benêt du village (fut-il global), effectivement vous êtes un catastrophiste.
Si vous êtes lucide vous êtes un catastrophiste, pas tant parce que vous voyez partout des catastrophes, comme l’explique la définition un peu plus haut, mais parce que se profile de façon incontestable une catastrophe financière phénoménale que rien ne semble pouvoir arrêter.
Où en sommes-nous après 7 ans de crise ?
Parlons de la France, notre si beau pays. Regardez notre taux de chômage en 2007 et ce qu’il est devenu en 2014. La catastrophe sociale est bien en cours.
Regardez notre taux de croissance économique en 2007 et ce qu’il est devenu en 2014. La catastrophe sociale est bien en cours.
Regardez notre déficit public en 2007 et ce qu’il est devenu en 2014. La catastrophe est bien en cours.
Regardez notre taux d’endettement en 2007 et ce qu’il est devenu en 2014. La catastrophe est bien en cours.
Regardez nos taux d’imposition en 2007 et ce qu’ils sont devenus en 2014. La catastrophe fiscale est bien en cours.
Regardez nos taux d’inflation depuis 2007 et celui de l’évolution des salaires… La catastrophe du pouvoir d’achat est bien en route !
Regardez la notation de la France en 2007 et ce qu’elle est devenue aujourd’hui…
Regardez l’évolution du nombre de repas servis par les Restos du Cœur, la progression du nombre de nos concitoyens inscrits au RSA (le nouveau RMI), l’augmentation du nombre de médicaments déremboursés par la Sécu, l’augmentation de vos impôts et de vos charges sociales qui, sans augmentation de 2 à 3 % par an, font en réalité baisser votre salaire net, regardez, regardez encore avec lucidité et je peux vous assurer que la situation n’est pas bonne, et que la « trajectoire », pour employer un mot cher à notre ministre de l’Économie, mais, mais….
Mais la catastrophe n’a pas encore eu lieu. La seule, la vraie, celle vers laquelle nous nous dirigeons et qui est l’effondrement du système.
Personne ne souhaite la catastrophe… mais ne pas la vouloir peut au mieux en reculer le moment !
Notre pays est un grand pays, avec des administrations solides, une économie forte, une capacité à exporter ou à innover. Nous avons pour un petit pays en nombre d’habitants de très nombreux atouts nous classant parmi les premières nations de la planète.
À ce titre, nous avions ce que l’on appelle des « marges de manœuvres ». Il y a, dans notre économie, dans notre système, plusieurs forces de résistance et il faut en être heureux et satisfait car personne de censé ne peut souhaiter une catastrophe.
Nous nous sommes endéttés encore plus pour compenser la faiblesse de notre économie. En 2013, nous avons réalisé 0,3 % de croissance du PIB en empruntant… 4,2 % de ce même PIB ! Nous sommes sur la trajectoire de la faillite et seule une croissance forte permettra de remettre les pendules à l’heure.
La question de fond depuis 2007 tourne autour des mécanismes économiques qui nous permettraient de retrouver une dynamique de croissance forte (3 % du PIB par an) et durable (au moins une dizaine d’années)… Il n’y en a pas ! Nous sommes dans de la croyance et dans de l’incantatoire. Nous faisons la danse de la croissance comme d’autres faisaient la danse de la pluie. Depuis 7 ans, nous ne voyons rien venir. Mais pourtant la catastrophe n’a pas eu lieu au niveau national.
Pour le moment, il n’y a pas de catastrophe globale… mais des catastrophes individuelles !
Une situation binaire et manichééenne
Soit vous avez un travail ainsi que votre conjoint. Et la crise, quelle crise ? Soit vous avez perdu votre emploi, vous n’en retrouvez pas et la crise vous la vivez tous les jours… surtout si vos indemnités chômage, qui durent 23 mois, ont pris fin et que vous avez basculé dans les minima sociaux avec le couple RSA/CMU.
Il faut comprendre que pour le moment, la crise vous touche directement ou pas. Vous pouvez aller au resto… ou il ne vous reste plus que les Restos du Cœur.
Vous pouvez acheter une voiture au prix bradé en promotions multiples parce que cela ne se vend pas et la crise c’est presque une bonne chose… ou pas !
Si vous êtes un retraité, vos pensions sont versées tous les mois (c’est une expression) et le niveau des retraites de nos jeunes seniors est très élevé (en moyenne). Pour nos retraités, il n’y aura pas de crise tant que les retraites seront versées… jusqu’au jour où la catastrophe se produira ! Alors pour eux, quelle crise ?
Soit vos enfants ont du travail et quelle crise ? Soit ils n’en ont pas et vous la vivez dans ce cas tous les jours car il faut subvenir à leurs besoins.
Soit votre salaire augmente, soit vous êtes à un bon poste, dans une belle boîte et tout va vraiment bien. Soit votre salaire est gelé ou très faiblement augmenté, et alors techniquement et factuellement en réalité, il est en baisse… mais comme vous avez un salaire qui ne vient de perdre que quelques pour cent… finalement cela n’est pas si douloureux. Changeons moins de téléphone portable, arrêtons la cigarette et nous compensons pour le moment cette baisse légère… mais jusqu’à quand ?
Je pourrais multiplier les exemples encore et encore pour vous montrer et démontrer qu’il n’y a pas de catastrophe globale pour le moment mais des catastrophes individuelles. Pour le moment, nous sommes tous seuls face à la crise et soit la chance nous en met provisoirement à l’abri, soit la vie a fait que nous sommes directement touchés. Cela est comme la maladie. Injuste. Il n’y a ni gentil ni méchant, il n’y a rien de « personnel », cela n’a strictement rien à voir avec les capacités de chacun. Des brillants sont touchés aussi indistinctement que des abrutis et des crétins voient leurs salaires augmenter alors que pour d’autres, certainement plus méritants, c’est particulièrement difficile.
Le catastrophisme… « l’insulte » du chanceux de la crise !
Je le dis avec une réelle bienveillance à l’égard de ceux et de celles qui me disent que nous faisons du catastrophisme. Dire de l’autre qu’il est catastrophiste me semble être un peu l’insulte du chanceux face à un destin que nous ne méritons pas forcément et je trouve que cela manque profondément d’empathie et d’humilité face aux vicissitudes de la vie.
Je dis cela car j’ai remarqué que ceux qui utilisent ce terme en réalité sont toujours, mais alors toujours du bon côté de la barrière. Ils ont de belles retraites ou de beaux salaires, ils ont de la visibilité professionnelle, bref, ils ne peuvent pas voir la crise s’ils n’observent que leur petit nombril. Alors lorsque la crise c’est les autres, c’est que les autres… l’ont quelque part un peu cherché.
Nous pouvons débattre de tout cela mais soyons honnêtes entre nous. Si la crise dure encore, alors nous serons de plus en plus à être touchés directement. Si la crise empire alors cela sera pire pour tout le monde. Pourtant, il y aura toujours un « riche » pour me dire… la crise, quelle crise, pour môaaaa, tout va bien !
Une crise réelle, une catastrophe à venir, mais quand ?
Tous nos paramètres économiques sont au rouge. La réalité est celle d’une crise de système profonde. On peut tous espérer que cela ne sera pas le cas. Je l’espère. Mais je ne nie pas le risque et je m’y prépare. Et se préparer est long.
La catastrophe avec un effondrement économique global est sur le point de se produire. Quand ? Je ne sais pas. Modestement, je ne sais pas. Je sais que nous dansons sur un volcan. Je sais que cela sera une période très difficile. Je sais que dans l’histoire humaine et économique cela se passe régulièrement, c’est une constante. Je sais qu’il faut essayer de se préparer au mieux et de diversifier aussi bien ses actifs que ses compétences pour être plus résilient, le plus solide possible et s’en sortir au mieux.
Je sais que sans croissance économique, et cela fait 7 ans que nous n’en avons pas, nous sommes condamnés à cette catastrophe. Je sais également que le système fait tout pour ne pas mourir… mais les organismes naissent, grandissent et meurent, ainsi va le cycle de la vie, des nations, des empires et de toutes les constructions humaines depuis la nuit des temps.
Alors je ne sais pas quand, mais nous n’avons pas 10 ans devant nous. Je ne sais pas comment et quel sera l’élément déclencheur de cette grande catastrophe financière. Je ne sais pas alors vraiment quelles en seront les conséquences… mais on peut raisonnablement penser qu’elles ne seront pas agréables. Je ne sais pas quel placement vous protègera au mieux mais on peut là encore penser raisonnablement que si vous avez de l’or et de l’argent, des terres agricoles ou une maison de campagne avec un potager, des stocks devant vous, alors vous serez en meilleure position que ceux qui n’ont rien préparé du tout et je peux vous dire qu’ils sont une réalité, l’immense majorité.
Pour cette majorité, nous sommes, nous les contrariens, des « catastrophistes »… hier nous étions des « pessimistes » et avant-hier des « déclinologues ». Pourtant, nous avons raison. Les chiffres nous donnent raison. La Grèce nous donne raison, Chypre nous donne raison, l’Espagne, le Portugal, l’Italie nous donnent raison… mais point encore d’effondrement de ces pays. Il n’y a qu’un effondrement individuel et des centaines de milliers de pauvres gens qui préfèrent se suicider.
Alors je dis la même chose à chaque fois, je ne suis pas un catastrophiste mais un optimiste bien informé ! Je veux protéger les miens et ceux que j’aime, je tente de faire de la pédagogie et d’informer ceux qui le veulent bien et de leur faire prendre conscience de la réalité. Je vends de l’or et de l’argent et j’en suis particulièrement fier et cela ne m’empêchera jamais de dire que l’or et l’argent ne sont qu’une assurance et pas la panacée universelle, qu’il ne faut pas chercher à s’enrichir sur le dos des autres et qu’une maison à la campagne s’avèrera également très utile et je n’ai de cesse que de le répéter… même si cela me fait vendre moins d’or !
Nous sommes dans des temps d’immense confusion morale, économique, politique. Au bout du chemin, le destin, la vie, ou Dieu pour les croyants se chargera de faire le tri. Alors en réalité, je revendique le fait d’être un catastrophiste et je vous annonce sans hésiter une grande catastrophe économique. Ce n’est pas une prédiction, ce n’est pas une vision, ce n’est pas un délire. Les faits parlent d’eux-mêmes. Nous sommes face à un mur de dettes et de fausse monnaie. Nous sommes à la fin d’un cycle. Nous sommes à la fin d’un modèle. Ce ne sera pas la fin du monde, mais la fin d’un monde. Vous pourrez dire, j’ai vu finir le monde ancien… et le jour se lever sur le nouveau monde, mais la nuit sera sans doute bien noire et bien longue. Alors encore une fois, préparez-vous. Un homme averti en vaut deux et un averti préparé en vaut 4 ! En ces temps de politiquement correct, je rappelle juste que c’est une expression… évidemment, cela fonctionne pour les femmes et nos tendres épouses qui ont le courage de supporter les horribles contrariens que nous sommes.
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »