C’est un très bon article de La Tribune, dont vous trouverez le
lien source tout en bas de ce billet comme il est d’usage, sur lequel je
souhaite revenir. Voilà l’essentiel :
« «Un référendum sur l’Europe» : c’est ainsi que Pierre Moscovici a
présenté lundi le deuxième tour de l’élection présidentielle qui opposera
Marine Le Pen à Emmanuel Macron. En apportant, sans surprise, son soutien au
candidat de En Marche !, le commissaire européen en charge de l’euro et
prédécesseur d’Emmanuel Macron au ministère français de l’Économie, concède
également que s’il est élu, Emmanuel Macron, tout pro-Européen qu’il est,
devra faire des propositions pour préciser la position de son pays sur les
changements à apporter au fonctionnement de la zone euro. »
Cette affirmation de Moscovici n’est pas fausse et la stratégie du système
bien-pensant et européiste-mondialiste va consister justement à axer la
campagne sur le « pour » l’Europe de la paix (gnagnagnagna)
incarnée par Macron en opposition à l’Europe des nations portée par Marine Le
Pen.
Faire peur, obtenir un résultat pour Macron de plus de 60 % et en conclure
donc que ce n’est pas seulement un référendum pour l’Europe mais un
plébiscite !!
Pour autant, et même si nous avons déjà commencé à avoir droit aux
éléments de discours d’usage sur « les générations futures »,
« nous devons léguer la paix à nos enfants », ou encore
« l’Europe c’est la paix depuis 70 ans », sans oublier les
« sans l’euro ce serait la misère, l’enfer, et la damnation
éternelle », toute cette manipulation et cette propagande
n’exonéreront pas les dirigeants présents et futurs – qui seront exactement
les mêmes, car Macron va juste diriger avec les mêmes socialistes que
Hollande et une petite touche de Bayrou qui ne représente plus grand-chose au
centre si ce n’est une tête d’affiche – de faire face aux problèmes majeurs
qu’affronte l’Europe.
Et d’ailleurs, même le journal La Tribune (qui je vous rassure ne
roule pas pour le FN) se pose la question de la façon suivante.
Zone euro : les questions auxquelles Emmanuel Macron devra
répondre
« S’il est élu, Emmanuel Macron, tout pro-Européen qu’il est, devra
faire des propositions pour préciser la position de son pays sur les
changements à apporter au fonctionnement de la zone euro.
S’il est élu président, la négociation qui attend le leader d’En Marche !
dans les mois à venir s’annonce particulièrement difficile car l’espace
politique européen pour réformer la zone euro n’est pas à la mesure des
appels au changement ou des critiques exprimées dimanche par les Français.
Or le sujet ne divise pas seulement en France, mais un peu partout
ailleurs en Europe. Et surtout, il met face à face les gouvernements
nationaux et les institutions européennes. »
Quel sera donc le projet européen de Macron ? On le connaît pour le
moment c’est du genre « je veux une Europe qui rassure, je veux une
Europe qui protège, je veux une Europe du bonheur et tous ensemble, oui mes
amis, tous ensemble, osons le printemps car c’est notre projet »…
Bon, une fois ces inepties prononcées plusieurs fois à la télé, le
président Macron risque d’apparaître pour ce qu’il est, à savoir « tout
nu » en terme d’idées et de projets.
Le cœur du problème de l’avenir de l’Europe ? Vers le saut
fédéral ou le retour aux nations !!
« Force est de constater que, côté français, la capacité de
proposition a reculé ces dernières années, conséquence implicite de la
faiblesse budgétaire du pays. En 2012, Jean Pisani-Ferry, l’actuel conseiller
économique d’Emmanuel Macron, qui dirigeait à l’époque un think-tank
bruxellois, rappelait dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde
les trois options sur la table :
- la constitution d’un budget ad hoc avec des ressources
propres;
- un mécanisme de stabilisation sans ressources propres
mais auquel les pays contribueraient et feraient appel successivement,
selon leurs besoins ;
- et enfin une capacité d’endettement supplémentaire, à
travers des eurobonds.
Or comme le rappelle très justement La Tribune, « on imagine mal
l’Allemagne s’engager aujourd’hui sur la voie d’un super-budget, pas plus que
les pays qui, comme la France, l’Espagne et l’Italie, continuent de flirter
avec les seuils de déficit ou d’endettement du Pacte de stabilité européen.
L’idée des «eurobonds» est pour l’instant écartée. L’adversaire
social-démocrate d’Angela Merkel, Martin Schulz, qui s’était dit favorable à
ces obligations européennes quand il présidait le Parlement européen, s’est
bien gardé de remettre cette idée sur la table depuis qu’il s’est lancé dans
la course à la chancellerie. Et les travaux de la Commission européenne sur
des «safe bonds», destinés à faciliter le refinancement des pays en
difficulté, sont menés pour le moins dans une très grande discrétion, car peu
du goût de Berlin ».
S’il n’y a pas de possibilité d’aller vers plus d’Europe pour rendre
fonctionnel et techniquement viable le fonctionnement actuel des institutions
européennes, alors nous serons contraints, par la force des choses, d’aller
vers de moins en moins d’Europe et de privilégier évidemment l’échelon
national qui d’ailleurs reste le seul susceptible d’assurer réellement un
fonctionnement démocratique.
Quelle est donc la représentativité pour un français du Parlement
européen ? Aucune bien évidemment !
La campagne du second tour risque de se jouer sur les enjeux de
la politique européenne
L’Europe va mal parce que les divergences entre les économies sont une
réalité trop niée.
L’Europe va mal parce que l’euro, sa monnaie, est dysfonctionnel.
L’Europe va mal parce qu’il n’y a pas de gouvernance commune et
cohérente.
L’Europe va mal parce que le projet européen est entre deux eaux, et que
sur le chemin de plus d’intégration, à un moment, il va falloir choisir entre
abandonner toute sa souveraineté – ou ce qu’il en reste – ou la reprendre en
totalité.
Nous sommes collectivement au milieu du guet.
Nous devrions faire un choix politique historique, avec un débat
démocratique exemplaire.
Ce débat nous a été ôté.
Le système tentera d’expliquer que la victoire de Macron, c’est la
victoire de l’idée européenne. Que les Français veulent encore plus d’Europe.
Une chose est sûre : le temps presse. « Si rien ne bouge, il n’y a plus de
zone euro dans dix ans », avait déclaré Emmanuel Macron au Figaro en
septembre 2015. Avant d’ajouter : « L’absence de proposition est un choix :
c’est la sortie de la zone euro »…
Macron le sait. Beaucoup parmi nous le savent aussi. Nous sommes à la
croisée des chemins et tout peut arriver.
Celles et ceux qui veulent se préparer à ces temps difficiles peuvent
s’abonner à ma lettre
STRATEGIES. Vous aurez ainsi accès aussi à toutes les archives, et aux
rapports spéciaux concernant la manière de survivre à l’explosion de la zone
euro, ou encore celui consacré à l’Assurance vie au Luxembourg, etc, etc!! Plus
de renseignements ici
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !