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Le rapatriement de l’or Allemand soulève les inquiétudes

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Published : February 06th, 2013
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Category : Gold and Silver




La semaine dernière, la Bundesbank (la banque centrale Allemande) surprenait les marchés des quatre coins du monde avec l’annonce du rapatriement d’une grande partie de ses réserves d’or placées en France et aux Etats-Unis. Pour beaucoup, la nouvelle témoigne d’une perte de confiance entre les banques centrales majeures, possiblement alimentée par des objectifs politiques divergents. Les Allemands ont tenté de tempérer les réactions en mettant l’accent sur les raisons logistiques, pratiques et historiques qui rendent leur décision tout sauf extraordinaire. Mais les quantités d’or représentées par ce rapatriement me poussent à en tirer des conclusions plus stratégiques.

A une époque où les banques centrales sont supposées coopérer, la décision de l’Allemagne de rapatrier des milliards de dollars de lingots d’or ne pouvait que faire se froncer certains sourcils. Aujourd’hui, l’Allemagne dispose de 3396 tonnes d’or. 1500 tonnes de ce total sont placées auprès de la Réserve Fédérale de New York, et 374 tonnes auprès de la Banque de France à Paris. D’ici à 2020, l’Allemagne rapatriera 674 tonnes d’or – 300 depuis la Fed (d’une valeur de 17,9 milliards de dollars), et l’intégralité des 374 tonnes d’or placées à Paris (d’une valeur de 22,3 milliards de dollars). Bien que des personnages financiers de renom tels que Ben Bernanke aient décrété que ‘l’or n’est pas une monnaie’, et que des investisseurs tels que Warren Buffet l’aient qualifié de ‘relique barbare’, le retour de l’or Allemand semble avoir un impact émotionnel important. Une telle réponse est-elle justifiée ?

A la suite de la seconde guerre mondiale, la menace d’une éventuelle invasion de l’Europe par l’Union Soviétique a poussé de nombreuses nations Ouest Européennes à placer leur or à l’étranger, tout particulièrement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Aujourd’hui, l’Allemagne ne détient que 31% de ses réserves d’or dans les coffres de sa banque centrale. 45% de son or est placé auprès de la Réserve Fédérale, 13% auprès de la Banque d’Angleterre, et 11% auprès de la Banque de France. Puisque la Russie ne représente aujourd’hui plus une menace militaire, les Allemands ont décidé de réévaluer cette distribution.

Des décennies durant, les banques centrales se sont montrées très peu transparentes quant à leurs réserves d’or. Seules très peu de personnes ont jusqu’à présent mis en cause les réserves d’or inscrites sur leurs bilans. Mais voilà qu’aujourd’hui, des voix se font entendre quant à l’or supposé se trouver dans les coffres des banques centrales et des banques commerciales. Pour le plus grand étonnement du public Allemand et des observateurs du monde entier, la Bundesbank admettait il y a quelques années qu’elle n’avait pas organisé l’audit de ses réserves d’or placées à l’étranger depuis des décennies (voir mon précédent commentaire à ce sujet).

Les nations développées de notre monde ont adopté une forme de Keynésianisme et ont créé un monde noyé sous des océans de devises fiduciaires dévaluées eux-mêmes supportés par des montagnes de dettes. Il paraît donc tout à fait normal que les Allemands aient demandé à ce que l’or de leur nation rentre chez eux. Et leur sentiment pourrait se répandre. Un parti Hollandais a déjà demandé à ce que les 612 tonnes d’or de son pays soit rapatrié depuis les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada.

Certains se demandent si ces interrogations finiront par provoquer une pénurie d’or dans les coffres de certaines banques centrales. Dans un monde où la confiance envers les banques centrales se tarit, les banques centrales elles-mêmes pourraient finir par ne plus avoir confiance les unes envers les autres.

Dans le même temps, les banques centrales des pays en développement, et tout particulièrement celles de la Chine et de l’Asie du Sud-Est, accumulent de l’or. C’est également le cas de la Turquie, de la Russie et de l’Ukraine. La Chine est désormais le plus important producteur d’or de la planète. Elle n’exporte pas sa production d’or domestique et achète de l’or produit à l’étranger sur le marché libre. Elle poursuit ses acquisitions dans le même temps que les banques centrales majeures semblent de plus en plus réticentes à vendre. La désastreuse vente d’or de la Banque d’Angleterre au début du siècle dernier, lors de laquelle elle se débarrassait de centaines de tonnes d’or pour moins de 300 dollars l’once, en est sans aucun doute le facteur dominant.

Comme nous le prouve le rapatriement de son or par l'Allemagne, les banques centrales ne désirent plus aujourd’hui être séparées de leur métal. Cette nouvelle attitude contraste avec la politique qu’elles menaient dans les années 1970 et 1980, alors qu’elles faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour démonétiser l’or – ce qui ne pouvait être fait que par la vente de leur métal. Cette transformation traduit-elle une perte de confiance généralisée envers les devises fiduciaires ?

Le rapatriement d’une partie de l’or Allemand, d’autant plus s’il est suivi du rapatriement de l’or d’une autre nation comme la Hollande, doit nous mettre la puce à l’oreille. Aujourd’hui, aucune banque centrale ne risquerait de faire se renverser le bateau du système bancaire central. Mais à mesure que les économies Keynésiennes glissent vers le désastre financier, une augmentation des vagues de rapatriement traduirait clairement les inquiétudes des plus grands des insiders – les banques centrales.

L’un des aspects les plus intéressants de l’annonce de l’Allemagne, qui a été largement ignoré, est le temps que prendra le rapatriement de son or. Les 300 tonnes qu’elle rapatrie depuis New York ne représentent que 5% des 6700 tonnes qui devraient se trouver dans les coffres de la Fed. Pourquoi la Fed aurait-elle besoin d’autant de temps pour effectuer ce qui devrait être un retrait raisonnable ?


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C'est assez pitoyable que des experts du marché de l'or n'osent pas dire clairement que si les USA mettent si longtemps à rapatrier les malheureuses 300 tonnes d'or à l'Allemagne, c'est tout simplement parce qu'ils sont bien loin d'avoir tout l'or qu'ils prétendent posséder.
les Allemands sont moins patients vis à vis du rapatriement d'or depuis la France....
Et que dire des statistiques de la banque chinoise concernant son stock d'or : 1054 Tonnes.(inchangé depuis 2009). Pourquoi ne pas dire : Non communiqué.
les Chinois préparent leur avenir d'autant plus facilement qu'ils ont affaire à des gouvernants et des peuples occidentaux dont l'idiotie n'a d'égal que l'arrogance.
Nous vivons une époque formidable : les changements qui se préparent sont la conclusion bienvenue. Ce qui est pourri doit tomber.
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En langage clair cela se traduit par: LA SEULE CERTITUDE, C'EST QU'ON VA DROIT DANS LE MUR!

Le même texte, en langage trouillomètre, ça s'écrit ainsi: En considérant que par rapport à la logique qui voudrait que "peut être", le risque est plus grand qu'il n'y parait, ou en tous cas de celui auquel on voudrait nous faire croire, il n'est pas impossible dans un avenir proche ou lointain, que nous nous dirigions vers un problème qui se verrait crucial majeur, voire incontournable!
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" A une époque où les banques centrales sont supposées coopérer... les banques centrales elles-mêmes pourraient finir par ne plus avoir confiance les unes envers les autres. ... l’or de leur nation rentre chez eux. Et leur sentiment pourrait se répandre... Cette transformation traduit-elle une perte de confiance généralisée envers les devises fiduciaires ? ... doit nous mettre la puce à l’oreille ... banques centrales majeures semblent de plus en plus réticentes à vendre ... la Bundesbank admettait ... une augmentation des vagues de rapatriement traduirait clairement les inquiétudes ..."
Décidément ce qui frappe dans cet article c'est que tout est au conditionnel. L'auteur non seulement n'apporte rien de foncièrement nouveau mais en plus il est d'une langue de bois insupportable. Il emploie un langage hyper prudenciel à chaque phrase. Ce " guy " est un handicapé de l'affirmation de soi, à moins qu'il ne soit un trouillard à nul autre pareil ! Alors que tout le monde sait que les institutions ne se font plus confiance entre elles, cela fait des années que les médias nous le dise et nous le démontrent... Ce style mièvre, tiède et niais est juste crispant, puisque que les arguments sont archi vérifiés, difficilement contestés et contestables. Dernier exemple sa dernière phrase: " Pourquoi la Fed aurait-elle besoin d’autant de temps pour effectuer ce qui devrait être un retrait raisonnable ? ". Il aurait pu répondre et dire même de façon très condensée ce que l'on sait largement, à savoir que la Fed ne peut pas et ne veut pas restituer l'or, parce qu'elle a à faire face à un début de " goldrun " (problèmes politiques de différentes natures, problème de confiance inter-institutionnelle, conjoncture économique et financière mondialisée désastreuse, doutes de plus en plus confirmés sur la quantité et la qualité d'or détenus par la Fed et la Banque d'Angleterre, etc..). Bref cet article est rempli de conditionnels, d'insinuations, de questions qui ne sont que des affirmations, qui plus est le style n'est même pas pédagogique... Cela fait un moment que l'on débat sur l'or rapatrié par les Banques Centrales, les causes, les mobiles, tout le monde est déjà au courant... Bref, le type a dû sauter du train quelque part... !

_ " Il y a trois types d'hommes. Ceux qui voient, ceux qui voient quand on leur montre, et ceux qui ne voient pas. " Leonard de Vinci
_ " Les conséquences de la lente érosion de notre système seront catastrophiques. " Ron Paul
_ " Nous devons combattre une crise de confiance. " Bundesbank, Banque Centrale Allemande ; nov. 2012 ; Source : Wealthcycles.com
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C'est assez pitoyable que des experts du marché de l'or n'osent pas dire clairement que si les USA mettent si longtemps à rapatrier les malheureuses 300 tonnes d'or à l'Allemagne, c'est tout simplement parce qu'ils sont bien loin d'avoir tout l'or qu'il  Read more
lisedespatis - 2/7/2013 at 10:04 AM GMT
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