Les nouvelles réglementations concernant les métaux précieux

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Published : April 08th, 2014
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Juste avant de devenir Ministre de l’Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, Benoît Hamon s’est distingué dans le gouvernement précédent par la rédaction d’un projet de loi relatif à la consommation. En prenant l’exemple de l’optique correctrice (qui a été le plus discutée dans la presse nationale), le billet précédent avait montré comment, sous le couvert d’une déréglementation, la loi Hamon introduit en réalité de nouvelles réglementations. Mais la loi sur la consommation contient d’autres réglementations qui sont passées inaperçues, notamment en ce qui concerne les contrats d’achat de métaux précieux (d’or, d’argent et de platine, « sous quelque forme que ce soit »). Puisque ces réglementations comportent des conséquences économiques et sociales notables, il est important de les analyser.

La section 15 dans la loi Hamon commence par préciser la manière dont un professionnel qui propose l’achat de métaux précieux devrait afficher ses prix (sic !), et continue en spécifiant que toute opération d’achat de métaux précieux par un professionnel auprès d’un consommateur devra désormais faire l’objet d’un contrat qui doit mentionner, sous peine de nullité, des informations permettant d’identifier précisément l’acheteur et le vendeur ainsi que les biens ayant fait l’objet de la transaction.

Même si on laisse de côté l’étrangeté d’une loi qui va jusqu’à réglementer l’affichage des prix, l’on peut tout de même se demander : « comment donc l’obligation de fournir les coordonnés précises des acheteurs pourrait-elle les avantager ? » Si cette pratique commerciale avantageait réellement les consommateurs, pourquoi ne pas alors l’appliquer à tous les achats quotidiens ? Imaginons ainsi une loi qui imposerait la carte bancaire comme moyen de paiement unique afin de transcrire automatiquement sur les tickets de caisse toutes les informations relatives à l’acheteur.

Sans prétendre pouvoir prédire le comportement du consommateur, on peut cependant envisager deux situations. Au mieux, une telle réglementation n’influencera en rien la décision d’achat, et au pire, elle dissuadera certains acheteurs qui ne souhaiteraient pas rendre publics leurs achats. Ainsi on comprend mieux que cette loi n’a pas pour objectif d’avantager les consommateurs, mais de mieux les surveiller pour éventuellement les punir, car les peines encourues par les contrevenants vont jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende.

Cette disposition sur les métaux précieux avantage en réalité les institutions publiques qui pourront ainsi mieux surveiller l’épargne et les investissements, qui ne sont pas libellés en euros. Elle s’inscrit dans une démarche plus ample consistant à cartographier les détenteurs de métaux précieux sur le modèle de la propriété immobilière. Le véritable objectif de cette loi (censée, selon les déclarations publiques de ses auteurs, protéger les consommateurs) est de faciliter le durcissement de la fiscalité sur les transactions et la détention des métaux précieux. 

Quant aux conséquences économiques et sociales de cette loi (et de la démarche dans laquelle elle s’inscrit), il faudrait observer que l’un des derniers remparts qui protégeait l’épargne des particuliers pourrait être ainsi définitivement brisé. La loi Hamon efface ainsi l’un des attraits majeurs de l’achat et de la détention de métaux précieux à long terme, qui était la protection de l’épargne contre la dévaluation des monnaies papier et contre des faillites bancaires.

Somme toute, en se donnant les moyens de surveiller l’épargne des particuliers en métaux précieux, le gouvernement cherche à rendre cette épargne aussi volatile que les comptes bancaires tout en faisant un pas de plus vers une société-panoptique.

 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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hamon est trop con pour sortir cette loi, les fachos sont derrière et ils nous préparent une mauvaise surprise du genre : si vous ne voulez pas nous dire d'où vient l'or que vous essayez de vendre, on vous le confisque.
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hamon est trop con pour sortir cette loi, les fachos sont derrière et ils nous préparent une mauvaise surprise du genre : si vous ne voulez pas nous dire d'où vient l'or que vous essayez de vendre, on vous le confisque. Read more
Pierre70 - 4/8/2014 at 1:14 PM GMT
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