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Ordonnances : Macron tiendra-t-il ?

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Published : September 01st, 2017
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Category : Editorials

Voilà, ça y est, on connaît (enfin) le contenu des ordonnances de la réforme du droit du travail esquissée par Emmanuel Macron pendant sa campagne. Pas de doute : c’est une véritable déferlante de libéralisme qui s’abat sur le pays.

Enfin… C’est un ouragan du point de vue d’une gauche qui frise l’apoplexie : avec la France Insoumise qui parle, en toute modération, d’« agression contre le Code du travail » et d’une généralisation de la précarité, un PCF (oui, ça existe encore !) qui évoque un « grand recul social » et « l’absolutisme libéral » de Macron, et un Parti Socialiste (ou ce qu’il en reste) qui pleurniche sur « un déséquilibre dans la relation entre les employeurs et les salariés » (à l’avantage de l’employeur, bien évidemment), on comprend que ces ordonnances déclenchent déjà de puissants prurits sur la couenne sensible des collectivistes et thuriféraires du tout-à-l’Etat dans lequel barbote le pays depuis plusieurs décennies.

Du reste, les spécimens collectivistes qui siègent à droite ont aussi des réactions épidermiques assez caractéristiques ; notons cependant que là où la gauche n’en peut déjà plus de voir certaines règles assouplies, le Front National semble s’inquiéter du trop grand pouvoir que vont récolter les syndicats avec la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche.

Bref : chacun joue ici une partition qui ne surprendra personne. Et puis bon, c’est la rentrée, après tout ! Que serait-elle si elle n’avait pas en elle, comme à peu près toutes les rentrées précédentes, tous les germes de frétillantes confrontations sociales dont le pays a le secret ?

En réalité, sur le plan pratique, on constate qu’en fait de tempête de néolibéralisme turbo-capitaliste ultra-en faveur des patrons, on trouve surtout quelques ajustements objectivement nécessaires dans une sorte de ménagement chouchèvresque typique de la tendance globale : de petits pas, un peu timorés, dans une direction qu’on sait bonne (le rééquilibrage du Code du travail entre salariés et entrepreneurs) mais avec ce rythme si mesuré qui amène la France à faire ce que tous ses grands partenaires ont fait avant elle… il y a 20 à 40 ans.

On pourra ainsi apprécier à sa juste valeur l’assouplissement de certaines règles concernant la procédure générale de licenciement qui est, en France, l’une des plus complexes du monde occidental et qui donne, tous les jours, son lot de procès aux Prud’hommes et impose à chaque entrepreneur de réfléchir aussi longtemps que possible avant toute nouvelle embauche, qui se traduit souvent pour lui par un mariage forcé dont toute tentative de divorce lui coûtera très cher.

Dans les prochains jours, le monde des jacassants reviendra en détails (et lourdement) sur le plafonnement des indemnités prud’homales : il lui sera facile de s’appesantir sur tous les cas qu’il ne manquera pas de dénicher montrant à quel point ce plafonnement est à la fois inique, outrageusement favorable aux (méchants) patrons et un véritable recul social sans précédent.

Pourtant, si ce dernier enlève une partie de l’insécurité financière que toute nouvelle embauche entraînait jusqu’à présent, ce n’est à mes yeux pas le point le plus important ; en réalité, on devra apprécier à leur juste valeur d’autres articles, ceux qui réintroduisent le principe de bonne foi de l’employeur et lui permettent d’établir un licenciement correctement motivé sans créer un véritable champ de mine juridique pour l’entreprise.

En somme, sans être la révolution qu’on aurait pu attendre et dont le pays a véritablement besoin, on devra se contenter d’un toilettage bienvenu d’une partie du Code du travail, nettoyage qui réintroduit un peu de bon sens dans le contrat de travail. Il était temps.

Cependant, le plus dur n’est pas ce qui vient d’être fait, mais bien ce qui sera mis en place effectivement.

Et là, quelques soucis risquent de se faire jour…

D’une part, il va falloir savoir gérer les syndicats dont une partie s’est montrée ouvertement hostile à ces ordonnances et qui ne se priveront pas de le rappeler bruyamment dans les semaines à venir.

D’autre part, il va aussi falloir calmer le jeu des collectivistes (ceux de gauche avec les Zinsoumis, et ceux de droite avec les Frontistes) qui vont se sentir pousser des ailes en appelant vociférant à la rue ; pour eux, c’est évident, le Grand Souar semble à portée et moyennant quelques merguez-parties, une ou deux manifestations et leurs inévitables échauffourées, tout ceci devrait se terminer, comme souvent dans ce pays, par des chansons et un retrait de tout ce qui les gratouille un peu dans le texte.

Du reste, les plans sont déjà prêts (ils l’étaient bien avant que les textes complets soient connus ce qui donne une idée précise de la bonne foi de certains en la matière).

Mais bon : vu la violence des réactions de l’opposition s’opposant avec force opposition, pour le même prix, le gouvernement aurait pu y aller bien plus franchement et introduire beaucoup plus de souplesses dans ce qui reste, au départ, un contrat définissant une relation commerciale entre individus a priori doués de raison et qui a été, jusqu’à présent, consciencieusement vitrifié par des années de négociations syndicales à sens unique, d’abandons en rase campagne et de perte de repères flagrante.

En pratique, on aura les cris, les grincements de dents, les agressions olfactives de saucisses grillées sur les boulevards parisiens, les échauffourées et les débordements pour un aimable paquet d’ajustements que l’air du temps, une économie en déroute et 20 ans de retard sur l’Allemagne ont rendu indispensables.

Or, maintenant, pour le gouvernement Philippe et pour son patron derrière, il va falloir tenir bon. Comme l’ont amplement prouvé tant de leurs prédécesseurs, passer le texte de loi n’est pas, loin s’en faut, la partie la plus délicate. Le président l’a-t-il compris ? Peut-être si l’on tient compte du récent appel d’offre pour l’achat d’un gros paquet joufflu de grenades par la Gendarmerie et la Police nationales.

Malheureusement, ce n’est pas ce qu’on a observé depuis que le petit gars est arrivé au pouvoir. Ainsi, le retrait totalement piteux du projet de diminution des APL a donné un aperçu pathétique de la détermination et du courage réels que cette fine équipe semble capable de rassembler.

Prenons ce qui vient. Souhaitons le meilleur. Préparons-nous au pire.

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Source : h16free.com
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H. Seize rédige sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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", terrorisez l’État et les banques centrales en utilisant Bitcoin"

LOL, certains état ont interdit le bitcoin. Il juste toléré tant qu'il ne représente pas une grosse cap.
C'est la grenouille qui veut se faire plus grosse que le boeuf.
Si ce n’était que du code du travail, mais il y a beaucoup à faire.

L'Hexagone dépense plus de 31 % de son PIB dans les prestations sociales publiques, selon l'OCDE.
Championne toutes catégories. En seize ans, la France est devenue le pays le plus dépensier du monde pour sa protection sociale, avec des dépenses publiques qui dépassent 31 % de son PIB, juste devant la Finlande. C'est ce que montrait une note publiée il y a presqu’un an par l'OCDE. Si l'on ajoute les dépenses privées (complémentaires santé...) et les effets des impôts (crédits d'impôt, taxation de certaines allocations...), la France est aussi numéro un. Et comme la France cumule déficits sur déficits, cela se fait à crédit.
La France a également un des taux de marge bénéficiaire des sociétés non financières parmi les plus bas d’Europe avec près de 30% contre 40% pour la moyenne Européenne.
Faisons un comparatif avec l’Allemagne qui se situe dans la moyenne (40%) :
Le poids des salaires bruts, avant paiement donc des cotisations salariés, sont proches des deux côtés du Rhin. 48,2% côté allemand et 49,7% côté français.

C'est le surcroît d'impôts sur la production et de cotisations patronales qui contribue à l'essentiel de l'écart de plus de 10 points de taux de marge entre les deux pays. Plus précisément, 5,6 points relèvent des cotisations patronales et 4,7 de la myriade d'impôts sur la production, côté français. Notamment la, la cotisation sur la valeur ajoutée CVAE, la taxe sur les salaires dans certains secteurs, autant d'impôts qui n'ont pas d'équivalent côté allemand... et enfin la taxe foncière CFE supérieure en France.Et on s’étonne des écarts entre le taux de chômage français et le taux allemand...

Moins de cotisations sociales en Allemagne. Mais beaucoup plus de distribution des bénéfices aux salariés à travers l'épargne retraite, salariale, ou l'intéressement...
L'Allemagne a baissé la voilure de son pilier de retraite par répartition à partir de 2002, modéré aussi les salaires pour les troquer contre des formules d'épargne retraite et salariale... résultat, la redistribution des bénéfices représente 19,6% de la valeur ajoutée de l'autre côté du Rhin entre 2009 et 2013, contre 5,5% en France en 2013 (désolé, ce sont les chiffres les plus récents que j’ai trouvé pour le comparatif. Peu de choses ont changées depuis).
C'est de l'épargne drainée vers les entreprises, mais qui a un coût. Cet argent n'est pas mis à disposition gratuitement. Ces formules de rémunération exercent un très fort prélèvement sur la valeur ajoutée des entreprises.
En contrepartie, les entreprises allemandes peuvent se désendetter. D'autant que leur effort d'investissement est moindre que celui des sociétés françaises. On le voit clairement dans le ratio de dette financière des entreprises, rapportée à leur valeur ajoutée.
Résultat, la balance des intérêts reçus sur les intérêts versés est positive en Allemagne, pour 0,2 point de valeur ajoutée quand elle est négative pour 2,8 points de valeur ajoutée en France. Prenons enfin le poids du prélèvement de l'impôt sur les sociétés. Il est similaire de part et d'autre du Rhin. Et si l'on arrêtait là le décompte, l'Allemagne disposerait de 19,7% de sa valeur ajoutée pour investir et la France de 19,2%.
L'autofinancement allemand représente 20,9% de la valeur ajoutée allemande contre 17,6 en France. Plus de 3 points d'écarts. Lié au jeu de divers transferts. Mais lié aussi, pour près de moitié, à la balance des profits réinvestis sur le territoire par les multinationales nationales et étrangères.
Ha! Mais l’Allemagne, c’est germinal! comme le dit H16.
On ne se pose pas la question pourquoi les entreprises allemandes, qui investissent pourtant partout dans le monde, ne délocalisent pas comme les entreprises françaises.
Qui peut croire que les choses peuvent changer en France? Ce gouvernement fera comme les autres, il reculera face à la France rouge qui sortira dans la rue et se trainera les pieds jusqu’à l’échéance électorale.
L’état français est un état prédateur et la mentalité socialiste française veut nous faire croire que c’est pour notre bien. Oui l’état veut notre bien, et il le prend!

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Bel article et apparemment fort pertinent.
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Mélenchon pour ne pas le nommer a affirmé qu'il faut une déferlante dans la rue pour contrer le Gouvernement. Personne ne devrait le sous estimer avec l'appui de la CGT qui est vent debout.
les français ont oublié ce qu'il est advenu à Juppé en décembre 1995.
Le Gouvernement cédera. Ce n'est plus une affaire de Parti politique quand Jospin contraignait et faisait l'unanimité à gauche.
Aujourd'hui on change de décors, c'est le peuple tout entier qui va montrer sa détermination; Quand il dépasse Hollande dans les sondages à 100 jours et qu'il veut faire passer sa réforme, il lui faudra plus de crédit qu'on ne pourra lui en accorder. Beaucoup pense que les français sont léthargiques, en apparence oui, mais méfions nous de l'eau qui dort. L 'aura du Gouvernement a eu sa période de feu de paille, Monsieur 16% ne tiendra pas 15 jours.
Entre les manifs du 12 à celle du 23 , on aura droit sans doute à des choses surprenantes.
D'ailleurs Macron l'a bien dit, "la meilleure façon de s'acheter un costard c'est de travailler"! Pour les avisés, il aurait du dire le contraire mais cela ne serait même pas passé ! Le costard est synonyme de "patron" et pour les "exécutants" qui forment le plus gros contingent des travailleurs, c'est un mot qui ne passe plus. Une erreur de casting, Monsieur 16%.
Allez dire cela à des chômeurs, ou à des gens qui travaillent en tee shirt. Il y a une fracture mais personne ne la voit.
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Les indemnité prud’homales devraient être au prorata du CA d'une entreprise. On ne peut pas flinguer une boîte comme on casse des plateaux au ball-trap! Allez expliquer ça à un "juge" cégétiste...
Embaucher c'est risquer la peau de son entreprise. Pas besoin d'être devin pour deviner pourquoi l'embauche ne se fait qu'au compte-goutte et avec circonspection. Et encore, pour ceux qui osent!
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"Agression contre le code du travail"!!! Quelle foutaise: c'est bien le code du travail qui est une agression contre les entreprises! Faudrait voir à ne pas inverser les rôles!!!
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Macron tiendra-t-il ? Quelle question ! Evidemment, qu'il tiendra. Absolument rien, ni personne, ne s'y oppose et ne s'y opposera... et surtout pas les Français.

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...Il faut bien dire aussi que cela fait déjà belle lurette que la majorité des Français ne s'opposent plus à grand'chose... si ce n'est pour certains, à ce à quoi la propagande permanente d'Etat indique qu'il est convenu de "s'opposer"
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ce n 'est que la première partie du package, le reste est tout aussi important: la formation,( gigantesque fromage ), et les retraites, l'assurance chômage et la fiscalité en général. Le Gouvernement craint de faire sauter des verrous qui sont arbitraires : Pourquoi 50 employés et pas 100, ou 150 ou plus ? Pourquoi un smig ( la lutte contre le CPE de De Villepin, qui était un cadeau inespéré aux jeunes n'accédant pas au premier emploi montre la toxicité de ce chiffre) ? Pourquoi 35 heures ? Pourquoi un statut spécial des fonctionnaires, à durée permanente ? Pourquoi un âge limite à la retraite ?
De plus, le Gouvernement entend manifestement pénaliser l'immobilier au profit des investissements dans l'industrie et les services. Quand on voit que l'actionnaire d'Areva depuis sa création a perdu la moitié de son investissement en 20 ans, il n'est pas près de convaincre. On ne cesse de vilipender les actionnaires avec leurs dividendes "injustifiés" à longueur de discours socialistes contre le vilain "capital" mal acquis évidemment.
Enfin, ce n'est pas que les Prud'hommes qu'il faut réformer: c'est toute la Justice, sa lenteur, son formalisme, son mépris du vulgum pecus. Assistez aux audiences du Tribunal administratif ! C'est une caste qui siège ...Mettez le doigt dans la gestion des tutelles... et c'est la fin des haricots... Exemple: 2 magistrats à mi temps pour 3 postes à plein temps. Résultats: 3 mois d'attente pour la moindre demande et le découragement total...
Nous sommes dans un carcan de plus en plus pesant ...
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Vous avez entièrement raison. Le plus triste est qu'une bonne majorité de français croient encore que la France joue dans la ligue des grands et qu'il ne faut rien changer.
On dit que Sarko agira comme conseillé... Peut de choses risquent de changer.
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samideano - 9/5/2017 at 11:48 AM GMT
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