1. Dans L'avare, Molière fait dire à l'un de
ses personnages :
"Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger".
Et le propos fait sourire l'audience.
2. Etant donné le socialo-communisme ambiant en France (près de 60% d'un
PIB discutable), il conviendrait de se rendre compte qu'au cœur du
discours politique majoritaire, de celui qu'on entend en permanence -
n'est-ce pas Madame le ministre... -, ce n'est pas l'alimentation qui est
prise en considération comme centre de vie de chacun.
Ces dépenses, onéreuses depuis la nuit des temps, ne sont pas premières,
mais purement et simplement mises de côté.
Importent les dépenses médicales comme si ces dépenses étaient au départ
de la vie de vous et moi !
Ces dépenses, à coup sûr, n'existaient pas du temps de Molière, elles sont
récentes.
Et l'innovation qui leur a permis de voir le jour, n'a pas
procédé de l'intelligence des hommes de l'état, mais de celle de vous et
moi.
Elles ont explosé à partir de la seconde partie du XXème siècle.
3. Plus grave, ce ne sont pas non plus les dépenses médicales pour
soi qui sont en jeu, mais celles pour autrui.
La sécurité sociale maladie obligatoire, mise en place depuis 1945, a
réussi à faire oublier le déplacement contre nature de l'alimentation vers
les dépenses médicales.
4. Plus grave encore, ce n'est pas enfin que :
"Il faut payer les dépenses médicales d'autrui pour vivre",
c'est en définitive que :
"Il faut vivre pour payer les dépenses médicales d'autrui."
5. Saute aux yeux l'absurdité de la proposition
- qui sacralise le machin dénommé "organisation de la sécurité
sociale maladie" - quoiqu'il
n'en finisse pas d'être réformé et de s'effilocher -,
- qui identifie tacitement vivre et travailler - et dont l'analogue
premier écrit par Molière faisait sourire - et
- qui veut que vous payiez davantage.
Cette absurdité est le résultat des erreurs de l'application qu'est
l'idéologie socialo-communisme qu'on connaît aujourd'hui et des
véritables antagonismes dont elle est la déduction logique.
L'organisation de la sécurité sociale maladie (cf. ce texte
de mai 2012) n'a jamais rien inventé, ni innové, mais tout fait pour
rivaliser avec l'organisation qu'on dénomme "état".
6. L'idéologie n'est pas pourtant remise en question par le marché
politique.
Souvenez-vous, par exemple, de Henri Guaino qui se flattait,
ces dernières années, de la réussite qu'aurait constituée le conseil national de la résistance en 1943-44
.
7.
Le problème n'est plus celui de "mourir en bonne santé" à
quoi a eu l'occasion de faire allusion J.M. Keynes dans un autre
contexte.
Il
est celui de vivre pour que, à l'instant présent, l'organisation de
sécurité sociale maladie obligatoire ait des fonds pour payer en honoraires,
réglementés par ses soins, les activités des médecins ou, si vous préférez,
du personnel médical (selon la terminologie employée de l'idéologie), sans,
bien sûr, s'oublier au passage.
Nous
sommes en pleine folie.