Oh, ce bruit sourd que vous
avez pu entendre résonner ce matin n’était autre que les vomissements des
marchés européens des actions suite aux plus récents tests de stress infligés
aux banques – un autre exercice de prétendu mené par les autorités
financières qui comprennent, elles, la crédulité sans fond des médias grand
public et la mystification totale du public en matière d’affaires monétaires.
Ce bruit sourd pourrait bientôt rivaliser avec celui des chutes du Niagara, à
une heure où les marchés américains sont eux-aussi pris de violentes
convulsions. Le problème, c’est que contrairement aux victimes de l’Ebola, on
ne peut pas les mettre en quarantaine.
La fin de la réduction par la
Fed de ses achats d’obligations est proche, commodément à une semaine des
élections présidentielles aux Etats-Unis. Si la Réserve fédérale, est
politisée, son endoctrinement a dû être mené par les Trois Compères. La
banque centrale des Etats-Unis n’a jamais expliqué la différence entre le
programme de réduction de ses achats d’obligations et leur arrêt complet. Je
suppose que c’est parce qu’elle a d’autre astuces interventionnistes en
réserve. Une routine de bonneteau avec rachats inversés… des achats directs
de stocks… la mise en place de compagnies comme Maiden Lane pour envelopper
les titres dans un arôme piquant de carpe pourrie. Qui sait ce qui viendra
ensuite ? Il est impressionnant de voir ce qui peut être fait avec de
l’argent dans une politique désespérée composée d’une douzaine de couches
superposées.
Il y a bien entendu le
problème solennel qu’est de savoir ce qui adviendra désormais des nouvelles
obligations et des nouveaux billets du Trésor. Seront-ils empilés sur le
bureau de Jack Lew à côté de sa figurine d’Obama ? Les Russes n’en
veulent pas. Les Chinois en ont déjà plusieurs trillions dont ils se
débarrasseraient volontiers contre de l’or. Les Européens les plus riches
pourraient par peur placer un peu de leur argent sur du papier américain pour
éviter bail-ins et autres confiscations – mais cela pourrait-il représenter
plus de quelques milliards par mois au mieux ?
Que font les marchés des
actions sans ces 85 milliards de dollars par mois à la recherche de sombres
recoins où se cacher ? Les sociétés américaines peuvent-elles maintenir
le niveau des marchés en rachetant leurs propres actions tels des serpents se
mordant la queue ? Cela n’est-il pas du passe ? Et comment la
suppression des taux d’intérêt pourra-t-elle se poursuivre si personne
d’autres qu’une poignée de réfugiés fiscaux français veulent racheter de la
dette américaine ? Je ne pense pas que quiconque ait une réponse à ces
questions, et les scénarios sont trop abscons pour ceux qui sont payés pour
écrire des commentaires réfléchis pour les restes sclérosés de la presse.
Certaines choses ne font aucun
doute, bien qu’elles soient gardées loin des oreilles du public par des
gardes intéressés. La première est que les économies occidentales ont perdu
leur capacité à générer du capital réel que nécessite leurs systèmes
monétaires basés sur la dette pour poursuivre leurs opérations (comme le
paiement de leurs intérêts sur d’anciennes dettes). Nous sommes entrés dans
une ère liminale où le faux capital se fait passer pour du vrai. La raison
principale en est bien évidemment l’incapacité des producteurs d’énergie du
monde d’augmenter significativement leur production de manière à ne pas
aspirer plus de capital hors du système que le système soit capable de
régénérer. Mais cette conversation a aussi été tue dans les Etats-Unis
saoudiens.
Le sujet forcera son chemin
vers la conscience nationale, alors qu’une société après l’autre dans les
régions productrices de pétrole pondra un bilan sur lequel apparaîtra une
pénurie de capital d’investissement disponible. C’est à ce moment-là que le
capital travesti sera perçu pour ce qu’il est vraiment : une formation
de capital boiteuse. Le mécontentement qui en naîtra se propagera au travers
de la société toute entière.
Mais en attendant, les
distractions se feront nombreuses. L’Ebola peut sembler avoir été contrôlé
aux Etats-Unis, les pays d’Afrique dans lesquels il se propage se disloquent,
et les mouvements démographiques d’économies en faillite comme celles du
Libéria suggèrent une terrible dynamique de propagation du virus dans la
région. L’EIIL (ou quel que soit leur nom) crée une diversion sur la
frontière turque, mais toute l’action se déroule à Bagdad, et devrait s’y
faire poignante à l’approche de Noël, quand les