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Relance mondiale : les pays de la zone euro refusent de suivre les Etats-Unis

"Nous ne sommes pas prêts à augmenter les plans conjoncturels que nous avons ficelés", a déclaré Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, lundi à Bruxelles.

Par Philippe Ricard

Publié le 10 mars 2009 à 13h53, modifié le 13 mars 2009 à 21h00

Temps de Lecture 2 min.

A trois semaines du sommet du G20, le 2 avril à Londres, les pays de la zone euro ont rejeté, lundi 9 mars, les appels venus des Etats-Unis et de Grande-Bretagne en faveur de nouvelles mesures concertées de relance au niveau mondial. "Les récents appels américains consistant à exiger des Européens un effort budgétaire supplémentaire ne nous conviennent pas dans la mesure où nous ne sommes pas prêts à augmenter les paquets conjoncturels que nous avons ficelés", a dit Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, à l'issue d'une réunion des ministres des finances de la zone, à Bruxelles.

Tandis que les Européens plaident au G20 pour la réforme du système financier, Washington veut amplifier, lors du prochain sommet, les efforts de soutien à la consommation : "Le G20 doit se concentrer sur la demande mondiale. Le monde a besoin de plus de demande, et d'une action extraordinaire des pouvoirs publics", a expliqué Lawrence Summers, le conseiller économique de Barack Obama, dans un entretien au Financial Times, lundi.

Les Etats-Unis ont décidé en février de consacrer 787 milliards de dollars au soutien de leur économie. En décembre, les Vingt-sept se sont mis d'accord pour dépenser jusqu'à 1,5 % de leur PIB. Mais leurs ministres des finances devaient diverger, mardi, sur l'opportunité d'aller plus loin. Les gouvernements "devraient être préparés à en faire davantage", écrit Alistair Darling, le ministre britannique des finances, dans une tribune au quotidien The Guardian, mardi. Avant toute nouvelle mesure, "nous devons déjà mettre en place ce que nous avons décidé", estime au contraire Peer Steinbrück, le ministre allemand des finances. Aux yeux de la plupart des Européens, les stabilisateurs automatiques jouent davantage en Europe qu'aux Etats-Unis, où l'Etat providence est moins développé. Compte tenu de ces dispositifs, la Commission européenne considère que les différents efforts engagés en Europe représentent de l'ordre de 3,3 % du PIB, soit quelque 400 milliards d'euros.

Les Européens ne pèchent pourtant pas par excès d'optimisme. Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a certes espéré lundi que la reprise pourrait survenir courant 2010 : "Nous disposons d'un certain nombre d'éléments qui laissent penser que nous approchons du moment où nous aurons un redressement", a indiqué M. Trichet. Mais ses propres services ont estimé la semaine passée que le PIB pourrait reculer entre 2,2 % et 3,2 % cette année. "Les effets de contagion entre l'économie réelle et les marchés financiers ne font qu'aggraver la situation. Les marchés financiers restent volatils et les canaux du crédit ne fonctionnent toujours pas correctement", indique un document préparatoire à la réunion des ministres des finances des Vingt-Sept, mardi. "La récession est profonde et dépasse en ampleur et en vigueur ce que nous avons vécu au début des années 1990", a reconnu M. Juncker.

De nombreux dirigeants européens ne souhaitent pas creuser plus des déficits budgétaires susceptibles de dépasser les 4 % du PIB en moyenne cette année. Des Etats, dont l'Allemagne, militent pour une stratégie de sortie de crise budgétaire, sans être capables de fixer la moindre date pour retour à l'équilibre. "Nous ne pensons pas qu'il faille ajouter des déficits aux déficits", a insisté M. Juncker. Une préoccupation que les Etats-Unis ne partagent pas.

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