A l'aube du XXème
siècle, l'or était encore majoritairement utilisé comme
monnaie d'échange aux quatre coins du monde. La livre anglaise
était le nom donné à une unité monétaire
contenant 7,32 grammes d'or pur. Le dollar américain, quant à
lui, contenait 1,505 gramme d'or; le peso mexicain en contenait 0,75…
et ainsi de suite, tout autour du globe.
C'est au XXème siècle
qu'est également née l'idée qu'un Etat se doit
d'être responsable de la prospérité et de la croissance
économique de son pays, système également appelé
Etat Providence. Cet Etat Providence a par nature des besoins financiers bien
supérieurs aux ressources qu’il est en mesure de se procurer par
l’impôt.
Les systèmes bancaires du
monde entier ont apporté leur collaboration afin de fournir
à leurs états respectifs de la monnaie bancaire (des
dépôts), c'est-à-dire de la monnaie crée à
partir de rien.
Initialement, la monnaie
créée par le système bancaire était échangeable par son détenteur
contre une quantité d'or précise, et le système fut
respecté jusque dans les années 30.
A cette époque, la demande
de conversion de billets de banque contre en
or atteint des niveaux si
élevés qu'elle entraina une banqueroute générale,
les banques ayant émis trop de papier par rapport à l’or
dont elles disposaient. Depuis cette crise, plus aucun billet de banque ne
fut échangeable contre la quantité d'or indiquée par sa
valeur nominale.
Le dernier lien existant encore
entre la monnaie-papier et l'or à la fin de la deuxième guerre
mondiale se vit anéanti suite à la signature en 1944 du
traité de Bretton Woods.
Seules les banques étrangères ayant en leur possession des
dollars américains étaient autorisées à les
échanger contre de l'or, leurs propres systèmes
monétaires étant basés sur la confiance portée en
cette relation qu'avait le dollar avec l'or.
Le 15 août 1971, les demandes
de rachat d'or américain grâce aux dollars que
possédaient ces banques se virent rejetées. Nixon ferma le guichet de
l’or, ce qui libera le dollar, ainsi que
toutes les autres devises, de toute contrainte qu’aurait pu causer
l’accroissement de l’endettement: on estima alors que la dette pouvait être
remboursée par la dette, et ce ad infinitum.
Cette situation économique
réjouit les banquiers internationaux, enfin libérés de
cette embêtante limite qu'était l'or! Ils se virent dès
lors capables, à leur seule discrétion, d'augmenter les
crédits et de créer de la monnaie à l’infini. Les
décennies qui s'en suivirent furent un vrai paradis pour banquiers!
De manière générale,
et quelles qu'en aient été les conséquences
économiques, cette nouvelle monnaie-papier, bien que n'étant
plus échangeable contre de l'or, connut un immense succès.
Au fil des décades, les gens oublièrent peu à peu le rôle
originel du papier-monnaie qui était de représenter une
quantité d'or réelle. Ils
commencèrent à penser que leur monnaie papier était une
véritable monnaie, alors qu’elle ne l’est d’aucune
manière. La monnaie papier n’est que la représentation de
l’or en laquelle elle devrait être convertible.
Si chaque billet de banque se voit
aujourd'hui doté d'un chiffre, c'est parce qu'autrefois ce même
chiffre représentait la quantité de métal contre
laquelle un billet de banque pouvait être échangé. Le
système économique actuel à désormais tout
oublié de cela, chacun considérant maintenant un billet de
banque comme étant de la monnaie, et le chiffre qu'il arbore comme
étant sa valeur monétaire.
La monnaie est aujourd'hui perçue dans le monde comme
étant une suite de nombre ne représentant rien de
réellement concret. Plus vous êtes en mesure d'aligner des
chiffres, plus vous êtes riche! A l'échelle du monde, la monnaie
n'est plus qu'un système numérique.
Le problème que connait le système de
monétisation gratuit de l'or est qu'il n'est viable qu'en tant que
support d'un système monétaire basé lui-même sur
l'utilisation de l'or. Pour parler simplement, imaginez un système
monétaire sous la forme d'un canard, avec le monnayage gratuit de l'or
comme étant son plumage. L'un ne pourrait pas exister sans l'autre.
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