L’annonce
faite la semaine dernière par Tesla quant à sa nouvelle ligne de batteries
destinées aux entreprises, aux particuliers et aux réseaux électriques, change
la donne pour l’industrie toute entière. Aujourd’hui, lorsque des entreprises
ou des particuliers ont besoin d’énergie de secours, ils ont souvent recours
à des générateurs. Des batteries à la durée de vie plus longue changeraient
la donne, puisqu’elles permettraient une séparation entre la génération d’énergie
et l’usage d’énergie produite de manière écologique grâce aux technologies
solaire ou éolienne.
Le problème que
représentent aujourd’hui les énergies solaire et éolienne est qu’elles ne
sont utiles qu’au moment où elles sont produites et que, parce qu’une société
ne peut pas modifier sa génération d’électricité pour correspondre à ses
besoins, tout excès d’énergie doit être revendu sur le marché pour être
immédiatement utilisé. Les nouvelles batteries Tesla pourraient résoudre ce
problème. Il y a des chances que Solar City, entre autres, soit intéressé par
une adaptation de cette nouvelle technologie aux maisons d’habitation.
La technologie de Tesla
n’est pas ici l’unique différentiateur. La société développe certes une
technologie de pointe, mais ce qui rend la production de ces batteries
faisable est les économies d’échelle que Tesla prévoit de capturer dans sa
production de batterie. La nouvelle usine géante de Tesla sera une énorme
infrastructure de production, qui devrait générer jusqu’à 50 GWh de
production annuelle de batteries. Un tel niveau de production devrait
permettre une production de batteries en masse, pour une fraction du coût
actuel.
Au-delà de Tesla, ces
économies d’échelle pourraient bénéficier à d’autres firmes de l’industrie.
Les capacités de production de Tesla pourraient créer une nouvelle demande en
composants, ce qui pourrait faire baisser le coût de production des batteries.
A mesure que les coûts diminuent, les prix baissent, et la demande des
entreprises et des particuliers augmente.
Pour expliquer les
choses différemment, quand Edison a inventé l’ampoule, la méthode de
production d’ampoules de verre était très différente de celle que nous avons
aujourd’hui. Produire une ampoule traditionnelle consomme énormément de temps
et d’argent. Il fallait auparavant plusieurs heures de travail pour produire
une ou deux ampoules traditionnelles. Lorsque la demande est devenue
suffisamment élevée, le processus de production a été industrialisé et le
coût par ampoule a chuté jusqu’à atteindre quelques centimes. Le même principe
s’applique à la production de batteries, chose qui fait déjà saliver les
compétiteurs.
Les batteries sont déjà
bien plus profitables que vous pourriez le penser. Si Tesla parvient à ouvrir
d’autres marchés à ses produits, les revenus de la société pourraient
flamber. Ses profits dépendront bien entendu de nombreux facteurs, mais si
Tesla parvenait à vendre ses batteries en fonction de leur capacité de
charge, ses profits pourraient être astronomiques. Tesla a récemment fait
grimper le prix de l’un de ses véhicules de 4.000 dollars et porté la capacité
de sa batterie à 10 KWh.
Voilà qui implique que
la société pense qu’1 KWh de capacité de batterie vaut environ 400 dollars. 1
GWh représente un million de KWh, et la nouvelle usine Tesla devrait produire
50 GWh par an. Voilà qui représenterait 20 milliards de dollars de revenus
annuels. Bien entendu, ce chiffre diminuera fortement dépendamment de la
taille des batteries et de leur usage, mais les chiffres restent très
importants et suggèrent un potentiel très large. Même si Tesla finissait par
vendre sa capacité de batterie pour un dixième de cette somme, elle pourrait
en tirer des profits considérables.