Les citations suivantes sont tirées de The Brass Check, qui a été écrit par le romancier Upton Sinclair en 1919.
Un brass check était un coupon acheté par un homme dans une maison close, qu’il donnait ensuite à la femme de son choix. Sinclair a su voir les intérêts financiers de son temps tenir dans leurs mains des brass checks avec lesquels acheter des politiciens, des journalistes et des éditeurs, et les penseurs de leur temps.
Je n’ai pendant vingt ans été rien de plus qu’une voix désolée dans la jungle de l’Amérique industrielle, priant pour une reconnaissance envers la classe ouvrière, priant pour l’honnêteté et la vérité, afin que nous puissions choisir le chemin à suivre avec sagesse, et avancer à petits pas vers un nouvel ordre industriel. Mais mes prières ont été ignorées et mon influence détruite. Et aujourd’hui, je vois la fierté obstinée et l’avarice démente de nos maîtres monétaires nous conduire tout droit vers le précipice de la révolution. Que devrais-je faire ? Que devrais-je faire si ce n’est continuer de crier un dernier avertissement en cette heure fatidique ? Il sera bientôt trop tard – et l’ignorance, la fausseté, la cruauté, l’avarice et la soif de pouvoir n’ont jamais été aussi présent dans les cœurs des classes dirigeantes de l’Histoire qu’ils le sont dans ceux des hommes qui composent le gouvernement invisible des Etats-Unis d’aujourd’hui. Imaginez, si vous le pouvez, la colère d’un ouvrier qui ouvrirait une copie du Wall Street Journal pour y lire ceci : ’Nous avons une opinion publique avachie qui se frotterait les mains d’impatience si nous prenions le chef du parti travailliste par le col de chemise, le plaquions contre un mur et lui faisions boire du plomb. D’autres pays qui se considèrent tout aussi civilisés que nous n’hésiteraient pas un instant de le faire ». D’année en année, le coût de la vie augmente, et les salaires, s’ils augmentent, le font très lentement, et après des mouvements de grèves désespérés. Au beau milieu de ces dissensions, le prolétariat tire des leçons. Il apprend à connaître l’armée de policiers et les baïonnettes et mitraillettes des soldats. De jour en jour, les maîtres monétaires des Etats-Unis s'éveillent à ce danger, ils développent une conscience de classe et deviennent plus agressifs. La première guerre mondiale leur a appris le pouvoir de la propagande, elle les a accoutumés à l’idée de campagnes capables de gagner les esprits de millions et de les plier à n’importe quels objectifs. La corruption politique américaine a consisté en l’achat des législatures et des assemblées pour les empêcher de respecter les désirs des citoyens et de protéger les intérêts du peuple, elle a permis aux exploiteurs de s’ancrer dans le pouvoir, à l’autocratie financière de détruire la démocratie politique. Par la cécité et la cupidité des classes dirigeantes, le peuple a été plongé dans une misère infinie, mais cette misère a son propre rôle dans l'ordre des choses. Il y a un peu plus d’un siècle, nous voyons des gens affectés par une misère similaire établir un nouvel ordre de société, se libérer des chaines de la monarchie héréditaire, et devenir les citoyens de républiques libres. Nous faisons face aujourd'hui à une nouvelle crise. Mais cette fois-ci, ce sera au monde de l’industrie d’abolir la loi de l’hérédité et d’établir un commonwealth industriel au sein duquel les droits d’égalité entre les Hommes seront reconnus par la loi.
Je n’ai pendant vingt ans été rien de plus qu’une voix désolée dans la jungle de l’Amérique industrielle, priant pour une reconnaissance envers la classe ouvrière, priant pour l’honnêteté et la vérité, afin que nous puissions choisir le chemin à suivre avec sagesse, et avancer à petits pas vers un nouvel ordre industriel. Mais mes prières ont été ignorées et mon influence détruite. Et aujourd’hui, je vois la fierté obstinée et l’avarice démente de nos maîtres monétaires nous conduire tout droit vers le précipice de la révolution.
Que devrais-je faire ? Que devrais-je faire si ce n’est continuer de crier un dernier avertissement en cette heure fatidique ? Il sera bientôt trop tard – et l’ignorance, la fausseté, la cruauté, l’avarice et la soif de pouvoir n’ont jamais été aussi présent dans les cœurs des classes dirigeantes de l’Histoire qu’ils le sont dans ceux des hommes qui composent le gouvernement invisible des Etats-Unis d’aujourd’hui.
Imaginez, si vous le pouvez, la colère d’un ouvrier qui ouvrirait une copie du Wall Street Journal pour y lire ceci :
’Nous avons une opinion publique avachie qui se frotterait les mains d’impatience si nous prenions le chef du parti travailliste par le col de chemise, le plaquions contre un mur et lui faisions boire du plomb. D’autres pays qui se considèrent tout aussi civilisés que nous n’hésiteraient pas un instant de le faire ».
D’année en année, le coût de la vie augmente, et les salaires, s’ils augmentent, le font très lentement, et après des mouvements de grèves désespérés. Au beau milieu de ces dissensions, le prolétariat tire des leçons. Il apprend à connaître l’armée de policiers et les baïonnettes et mitraillettes des soldats.
De jour en jour, les maîtres monétaires des Etats-Unis s'éveillent à ce danger, ils développent une conscience de classe et deviennent plus agressifs. La première guerre mondiale leur a appris le pouvoir de la propagande, elle les a accoutumés à l’idée de campagnes capables de gagner les esprits de millions et de les plier à n’importe quels objectifs.
La corruption politique américaine a consisté en l’achat des législatures et des assemblées pour les empêcher de respecter les désirs des citoyens et de protéger les intérêts du peuple, elle a permis aux exploiteurs de s’ancrer dans le pouvoir, à l’autocratie financière de détruire la démocratie politique.
Par la cécité et la cupidité des classes dirigeantes, le peuple a été plongé dans une misère infinie, mais cette misère a son propre rôle dans l'ordre des choses. Il y a un peu plus d’un siècle, nous voyons des gens affectés par une misère similaire établir un nouvel ordre de société, se libérer des chaines de la monarchie héréditaire, et devenir les citoyens de républiques libres.
Nous faisons face aujourd'hui à une nouvelle crise. Mais cette fois-ci, ce sera au monde de l’industrie d’abolir la loi de l’hérédité et d’établir un commonwealth industriel au sein duquel les droits d’égalité entre les Hommes seront reconnus par la loi.
