La thèse comme quoi l'accumulation du capital proviendrait de l'abstinence d'acteurs économiques produisant eux-mêmes leurs propres richesses est le serpent de mer de la théorie capitaliste. C'est on ne peut plus faux : les grandes fortunes se sont toutes bâties sur la violence, sur la fraude ou sur la chance – ce qui finalement, n'est pas plus équitable... La richesse en elle-même (réelle) provient de la coopération et non d'une forme quelconque de compétition. Elle peut certes ensuite être détournée par les tricheurs et les criminels... La propriété infinie est une notion viciée qui se détourne délibérément de toute forme de cohérence rationnelle. Le monde qu'elle a façonné est d'ailleurs l'expression de l'instabilité et de la cruauté même. N'importe quelle chaîne de télévision, n'importe quel journal, même acheté jusqu'au trognon le démontre chaque jour...
C'est pourquoi l'on se doit de rectifier les erreurs de raisonnement contenues dans chacune des trois parties de ce beau discours, donneur de leçons si « profitables », et rétablir un discours plus conforme à l'observation des faits, tant historiques que quotidiens. Il aurait fallu écrire ceci:
I
(...) les auteurs en faveur de la propriété (c'est-à-dire capitalistes) veulent construire le cadre d'une société dans laquelle tous les hommes sont forcés d'obéir inconditionnellement aux ordres donnés par une autorité centrale, par un grand dieu appelé Banque, Réserve ou Goldman Sachs.
II
Le marché est le prototype de ce qu'on appelle une institution autocratique. Le pouvoir suprême est aux mains des gros acheteurs et les vendeurs ne réussissent qu'en satisfaisant du mieux possible les désirs de ces gros acheteurs. La propriété privée des facteurs de production force les propriétaires – les entrepreneurs – à servir les gros acheteurs. D'éminents économistes ont appelé le marché un régime de cens dans lequel la fortune donne le véritable droit de vote - et de moeurs.
III
(…) sur le chemin de l‘entrepreneuriat capitaliste, les conditions de vie de l'immense majorité se sont modifiées de manière spectaculaire, certes, mais la pensée unique d'un bonheur matériel indéfini - au détriment de toute initiative individuelle réelle, dans un monde archi-dominé par les plus grandes corporations, dont l'activité principale est le licenciement du personnel, la ponction répétée de dividendes arrachés au travail et le rachat de concurrents ruinés par des soins diligents et déloyaux– s'est imposée sans partage sur des masses intégralement trompées et trahies.
L'écart de niveau général d'éducation, de bien-être matériel et spirituel, entre les couches privilégiées et la majorité de l'espèce humaine augmente d'années en années.
Remarque: « Praxéologique » est l’archétype des mots qui ont connu tant d'usages abusifs et contradictoires qu'il ne veulent absolument plus rien dire et ne servent qu'à impressionner la galerie, en lieu et place de véritables arguments, signe infaillible d'un parti pris fort regrettable...
IV
« On peut même soutenir que la démocratie comme système de gouvernement (vote majoritaire, conduisant à la dictature de la majorité comme l'ont souligné de nombreux auteurs) n'est pas vraiment compatible avec le libéralisme. »
Nul besoin de corriger cette dernière phrase, qui révèle très clairement les objectifs sous-jascents de l'idéologie exposée tout au long de l'article et qu'on peut, à bon droit, dénommer « spoliatiologie »..
Pour finir, signalons à Monsieur Claude F, que Hollande n'a de « socialiste » que le nom, est financé par les mêmes groupements d'intérêts que ses adversaires et n'est, de son propre aveu, « pas dangereux » pour la finance... qui restera donc « libre » d'exploiter son prochain et démolir planète et économie jusqu'à plus soif ! Commented 3817 days ago |