Article de Zero Hedge, publié le 15 octobre 2015 :
« L’une des raisons principales expliquant pourquoi le BLS surestime
de façon industrielle les créations d’emplois depuis la crise de 2008 se
trouve du côté du modèle d’ajustement de création et de liquidation
d’entreprises. Il est responsable de l’ « addition » de 5,3
millions d’emplois qui n’existent pas, mais qui sont simplement
modélisés par le BLS qui continue de prendre en compte les dynamiques de
création et de disparition des entreprises qui existaient avant la crise. (…)
Voici ce que disait le CEO de Gallup, Jim Clifton, il y a quelques mois
concernant les créations et destructions d’entreprises aux États-Unis :
« Nous sommes à la traîne dans les créations d’entreprises
par habitant, il s’agit de notre problème économique le plus sérieux.
Pourtant, il semble être secret. On n’en parle jamais dans les médias, ni
même parmi les politiciens : pour la première fois depuis 35 ans, les
entreprises américaines qui disparaissent sont plus nombreuses que celles qui
naissent.
L’US Census Bureau rapporte le nombre total annuel de créations et de
destructions d’entreprises est passé pour la première fois en négatif depuis
qu’il est suivi. Je parle des entreprises qui emploient du personnel, au
moins un salarié, le véritable moteur de notre croissance économique.
Annuellement, 400.000 entreprises voient le jour aux États-Unis tandis que
470.000 disparaissent. »
Comme Clifton le précise, « vous n’avez probablement jamais vu ce
graphique nulle part ». Et ce n’est pas pour rien : il détruit
l’une des suppositions les plus sacrées du BLS et de certains économistes
enfermés dans leur tour d’ivoire, à savoir que le nombre d’entreprises qui
naissent dépasse le nombre de celles qui meurent. Ce n’est désormais plus
vrai.
Jusqu’en 2008, les créations d’entreprises étaient supérieures de 100.000
aux faillites. Mais durant ces 6 dernières années, les chiffres se sont
inversés. En ce moment, nous sommes à -70.000. Les données nous parviennent
très lentement, via la Small Business Administration de l’ U.S. Department of
Census, avec un écart de 2 ans.
Quelle est la cause de ce renversement historique ?
Plusieurs réponses peuvent l’expliquer. La plus évidente est que les États-Unis
ne sont jamais sortis de la dépression de 2007. (…) Mais le premier
coupable est à chercher du côté de la dernière bulle du crédit des
États-Unis, qui s’élève aux dernières nouvelles à 1,3 trillion de
dollars : les crédits étudiants.
Voici les conclusions de Gallup à propos de l’effondrement des créations
d’entreprises aux États-Unis :
« … Le pays ne peut plus compter sur les jeunes diplômés pour
renverser cette tendance car ils sont trop nombreux à être pieds et poings
liés par un crédit étudiant. L’indice Gallup-Purdue 2015, une étude sur plus
de 30.000 les diplômés universitaires américains, dresse un portrait
inquiétant de la relation entre le crédit étudiant et la possibilité pour un
jeune diplômé de créer sa propre entreprise.
Parmi ceux qui ont décroché leur diplôme entre 2006 et 2015, 63 % des
étudiants ont quitté l’école avec un crédit étudiant sur le dos. Parmi
ceux-ci, 19 % ont déclaré qu’ils avaient repoussé leur projet de créer
une entreprise en raison de cette dette. Ce pourcentage s’élève à 25 % parmi
les diplômés qui ont une dette supérieure à 25.000 $. (…) »
Sur base de ces statistiques, Gallup estime qu’environ 2 millions de
jeunes diplômés pourraient avoir reporté la création de leur entreprise en
raison de leur crédit étudiant. En admettant que ce pourcentage réel ne soit
que de 25 %, cela serait suffisant pour obtenir une balance nette
annuelle de 120.000 nouvelles entreprises en activité.
Cela signifierait aussi que le modèle du BLS serait à nouveau correct.
Cependant, au vu des chiffres atteints par les crédits étudiants en cours,
qui continuent d’augmenter de 100 milliards par trimestre, non seulement cet
ajustement création/destruction est erroné, mais sa
« contribution » aux chiffres des emplois créés devrait être
inversée… Ce qui permettrait de mieux refléter la situation réelle d’un
marché de l’emploi américain en piteux état. (…) »