Imaginez-vous
ceci… De faux bons du trésor américains, d’une
valeur estimée à 134 milliards de dollars, sont
découverts. Tout le monde en parle, depuis les petits blogs que suit
régulièrement votre mère jusqu’au site internet de
Bloomberg. Tous disent que le marché des bons du trésor US, chaque
échange, chaque portefeuille d’investissement, est à
risque, et que leur prix est en passe de chuter fortement.
En
juin 2009, quatre ‘hommes d’affaires’ Japonais furent
arrêtés en Italie avec une mallette pleine de fausses
obligations Américaines. En conséquence, le prix des
obligations a tout d’abord chuté avant d’augmenter
à nouveau, poussant les rendements des obligations Américaines
à des niveaux bien inférieurs à ce qu’ils
n’étaient quelques jours auparavant.

Rien
de bien remarquable en soi. Et qu’en a-t-il été des 6
trillions de dollars découverts par la police Italienne en
février 2012, sous la forme, encore une fois, de fausses obligations Américaines?
Cela représente 42% des réserves totales d’obligations
émises par les Etats-Unis, s’élevant aujourd’hui,
grâce aux promesses de l’oncle Sam, à 14 trillions de dollars.
Comment
serait-il possible pour qui que ce soit d’apercevoir la
différence entre les vraies des fausses ! Les
contrefaçons, en de telles quantités, entraîneraient une
baisse significative de la valeur des obligations réelles, et
plongeraient dans le même temps le reste du monde dans l’abysse.
Aucun marché ne pourrait se permettre un tel degré
d’incertitude.
Mais
figurez-vous qu’une fois de plus, le prix des obligations
Américaines n’a fait que fluctuer légèrement,
à leur manière habituelle. Même à des prix bien plus
élevés qu’en 2009, les rendements des obligations sur 10
ans sont demeurés de 2%.
Observons
désormais ceci dans le cadre du marché de l’or, et des
barres d’or fourrées au tungstène qui auraient
été découvertes.
‘Vous
n’avez pas besoin d’être un théoricien
de la conspiration pour
trouver ceci inquiétant’, déclarait récemment Felix Salmon, résumant deux théories de
la conspiration en seulement quelques mots. ‘Une barre d’or
d’un kilo, certifiée avoir une pureté de 99,98% par tests
ultraviolets, semble avoir été perforée et
fourrée de barres de tungstène’.
Du
tungstène ! Dans une barre d’or d’un kilo !
Heureusement que je ne possède que des barres certifiées de 400
onces. Voyons ce qu’en dit Salmon…
‘Le
fait qu’aucune fausse barre d’or de 400 onces n’ait encore
été découverte peut être chose
inquiétante’, déclarait-il. ‘C’est une
indication que le marché de l’or a beaucoup de difficultés
à découvrir de telles contrefaçons… Dans tous les
cas, tout investisseur sur le marché de l’or est
aujourd’hui menacé’.
Un
risque, vous dîtes ? Pour tout investisseur sur le marché
de l’or ? Commençons par étudier les faits
concernant cette barre d'or fourrée au tungstène.
Le
21 mars dernier, le revendeur d’or Australien ABC publiait des photos
sur son blog présentant une barre d’or fourrée au
tungstène, qui lui auraient été envoyées par le
raffineur Suisse MKS. Sur les images, la barre d’or est coupée
en deux, et révèle cinq petites barres de tungstènes
cachées à l’intérieur. Selon le mail, cette barre
aurait été achetée par un acheteur de débris de
métaux britannique, qui aurait découvert qu’il
s’agissait d’une contrefaçon après avoir
noté une différence de deux grammes sur la balance.
Les
photos ne montrent pas comment les barres de tungstène ont
été insérées à l’intérieur de
la barre d’or. Il semblerait que les employés de MKS ne sachent pas non plus comment
ces photos ont pu être envoyées à ABC. Je ne sais
pas si la police a déjà été interrogée au
sujet de ces images, mais personne ne s’est encore posé la
question de savoir si toute l'histoire n'était pas un coup monté.
Mais
approchons les faits tels qu’ils se présentent à nous. Le
possesseur de cette fausse barre d’or n’aurait pas tenté de
la revendre à un professionnel, selon les informations dont nous
disposons. Il a préféré se tourner vers un acheteur de
débris de métaux, susceptible d’offrir en échange
de ce lingot un prix bien inférieur à sa valeur marché,
mais également moins disposé à déterminer si le
lingot est ou non une contrefaçon. Seuls les spécialistes sont
en mesure de déterminer si un lingot d’or est bel et bien un
vrai. C’est la raison pour laquelle les spécialistes
existent : ils contrôlent la qualité des produits, puisque
c’est quelque chose que le reste d’entre nous est incapable de
faire.
Juger
correctement la qualité des lingots est la clé même du
marché de l’or. Les spécialistes du marché de
l’or sont nés il y a plus de 250 ans. Les banques centrales,
utilisateurs industriels, compagnies minières, bijoutiers, et
institutions financières, ne prennent aucun risque. Ils tendent
à rester dans le cercle du London Godd Delivery – développé à Londres
au milieu du XVIIIe siècle, et fixant aujourd’hui les standards
du marché global de l’or physique – afin de
déterminer que le métal qu’ils achètent est bel et
bien de la meilleure qualité qui soit.
D’un
poids variant de 350 à 450 onces (il est rare qu’une barre contienne
exactement 400 onces de métal), les lingots du London Good Delivery sont utilisées par les investisseurs dans
le cadre de leur commerce de gros. Toutes les pièces, lingots
d’un kilo, lingotins et barres d’or et
d’argent sont présentés sous cette forme avant
d’être refondus sous la forme d’objets plus petits. Il en
va de même pour les dents en or, les feuilles d’or, et toute
autre forme industrielle de l’or – dont la demande
représente chaque année 15% de la demande totale en or. La
bijouterie représente également une importante part de la
demande en barres London Good Delivery, bien que
les débris d’or représentent également une
importante partie de sa demande.
Les
barres d’or Good Delivery sont produites par un
petit nombre de raffineurs approuvés par le London Bullion
Market Association. Elles
doivent être conformes à de stricts standards de finesse, de
poids, de forme et d’apparence. Vous aurez la possibilité d’en
savoir plus en visitant le site internet du LBMA. Les barres Good Delivery ne sortent pas du système de stockage
sécurisé avant d’avoir l’objet d’une demande
de livraison. Le statut Good Delivery d’une
barre d’or disparaît aussitôt qu’elle sort du système
de stockage sécurité (avec perte de valeur immédiate
estimée à 6%).Elles ne sont que très rarement
réintroduites dans le circuit sécurisé. Il en va de la
responsabilité du responsable d’un coffre que d’accepter
ou de refuser une barre d’or, indépendamment des désirs
de son client. Il a une responsabilité envers l’ensemble du
marché de l’or.
Cela
signifie qu’à l’intérieur du circuit
sécurisé, les barres d’or sont
‘intègres’. Il est possible de retracer la provenance de
toute barre Good Delivery jusqu’à son
origine – le raffineur ayant produit le lingot, ou la première
personne à l’avoir vérifiée. Il est difficile pour
un raffineur d’obtenir le statut Good Delivery,
et aucun de ceux ayant obtenu ce statut ne voudrait risquer de le perdre.
Aucun d’entre eux ne désirerait comparaître en justice
pour fraude. Afin de s’assurer de l’intégrité de ce
système, le LBMA contrôle le respect des standards
imposés par le London Good Delivery.
Le
marché de gros des barres Good Delivery
jouit donc d’une régulation naturelle. Les intérêts
propres de chacun de ses acteurs préservent les autres de toute forme
de fraude ou contrefaçon. Chaque possesseur de barres d’or est
enregistré dans un fichier reliant tous les acheteurs à leur
vendeur. Il est possible que de faux lingots circulent en dehors du circuit
sécurisé, comme nous le prouve l’affaire du lingot
d’or fourré au tungstène. Il est cependant très
improbable que de telles contrefaçons circulent à l’intérieur
du processus de stockage sécurisé. Si une barre
s’avérait être fausse, alors il serait possible de
remonter jusqu’à son raffineur.
C’est
la raison pour laquelle BullionVault et ses utilisateurs interviennent sur le
marché de l’or par le biais du processus sécurisé,
et stockent leur or à l’intérieur des coffres
accrédités par le London Good Delivery.
Il en va de même pour nos compétiteurs. Un acheteur d’or
n’est donc jamais exposé à une fraude telle que celle
relatée par ABC. Si une barre s’avérait être
contrefaite, la compagnie l’ayant introduite à
l’intérieur du circuit aurait à en payer les frais. Chez BullionVault,
nous garantissons la qualité de chaque gramme d’or acheté
par nos clients.
Il
est possible que des contrefaçons circulent à
l’extérieur du circuit sécurisé. Mais quand bien
même, ‘je suppose que même en dehors du circuit
sécurisé, il n’en existe que très peu’,
comme l’indique ABC au
sujet de l’affaire énoncée sur le site internet de la
société. ‘Les barres de deuxième main sont souvent
des barres ayant été refondues sous de plus petites tailles. Si
de telles contrefaçons étaient affaire courantes, nous en
entendrions bien plus parler’.
Et
nous n’avons pas besoin de blogs financiers pour savoir ça.
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