« Notre nation devient remarquablement apte à mettre ses citoyens les moins affluents la tête à l’envers et à les secouer jusqu’à ce que leur dernier sou soit tombé de leur poche. Et puis elle les encourage à s’endetter, pour pouvoir les secouer davantage. » Malcom McMichael
« Notre nation devient remarquablement apte à mettre ses citoyens les moins affluents la tête à l’envers et à les secouer jusqu’à ce que leur dernier sou soit tombé de leur poche. Et puis elle les encourage à s’endetter, pour pouvoir les secouer davantage. »
Malcom McMichael
Comme nous avons pu le voir aujourd’hui, les réjouissances qui ont fait suite à la « capitulation » de la Grèce ont été quelque peu prématurées, sinon fabriquées pour ce qui concerne les marchés financiers.
Les amateurs se sont peut-être perdus dans leurs propres théories et prédictions, mais les professionnels et les médias en savaient certainement plus long.
La Grèce a offert ce qu’elle a elle-même surnommé des « réductions budgétaires drastiques », et franchi quelques lignes rouges mythiques. Et je pense qu’elle était prête à payer gros. Qu’elle finisse vraiment par le faire est une toute autre question.
Ce que les gens ont tendance à oublier est que l’Union européenne ne concerne plus l’argent. Elle n’est plus qu’une question de pouvoir, et d’accumulation de pouvoir par les autorités centrales. Si elle était une question monétaire, une question de refinancement de banques européennes, elle aurait déjà été dissoute.
On a fait de la Grèce un exemple, au bénéfice de tous les autres. Le recours à la propagande et au terrorisme financier, le déchaînement des émotions des Européens à l’encontre des Grecs, rappellent le prélude des crimes qui ont hanté le XXe siècle.
J’espère que les non-Européens manqueront de s’en trouver confortés, parce que ce genre d’arguments et d’oppressions sont utilisés partout, chaque jour. « Nous ne pouvons nous permettre de payer un salaire à ces gens. Nous ne pouvons pas offrir une assistance médicale à tout le monde. Notre système légal ne peut pas traiter tout le monde de la même manière, et offrir à tous une protection identique face à la loi. Nous ne pouvons pas traiter les handicapés physiques et mentaux humainement, alors pourquoi ne les jetons-nous pas dans les rues et ne les laissons-nous pas s’en sortir par eux-mêmes ? C’est trop complexe, trop cher. Laissons les marchés s’en charger. Notre nouveau Dieu sera le juge ».
La crise grecque a autant à voir avec la monnaie que la demande de l’Allemagne d’annexer la Tchécoslovaquie avait à voir avec la protection des Allemands natifs, ou que l’invasion de l’Irak avait à voir avec des armes de destruction massive. Ce sont des actes qui ne visent qu’à l’accumulation de pouvoir.
La manipulation dont nous avons pu être témoins cette semaine sur les marchés de l’or et de l’argent ne visent qu’à vider les poches de ceux qui ont été assez fous pour acheter des options d’achat sur le Comex. Au vu du nombre d’appels enregistrés entre 1180 et 1220, les choses se sont sans doute passées comme prévu.
Qui donne encore de l’argent au Comex ? N’y a-t-il pas d’autre casino dans lequel jouer ? Le Pape a échauffé les débats en qualifiant d’hypocrites les Chrétiens qui investissent sur la fabrication d’armements et la vente d’armes dans le cadre de guerres d’agression. La répression et la fraude sont les conséquences de notre amour plus grand pour l’argent que pour nos voisins. Les corporatistes et ceux qui les soutiennent ne veulent pas entendre parler de ça. Les marchés sont leurs nouveaux dieux. Rien n’est jamais question de monnaie, mais de pouvoir et de la fierté qu’il fait naître.
Ceux qui participent volontairement à cette fraude sont aussi des hypocrites, même s’ils ne disent que profiter de la partie.
Ils n’ont pas agressé ce touriste ou cet étranger innocent. Ils n’ont fait que lui vider les poches après les faits. Ils n’ont rien fait de plus que parier sur les blessures de la victime. Un bras cassé ? Une commotion ? Mais ils n’ont rien fait pour l’aider. Comme l’a dit Czeslaw Milosz, « Le vrai opium du peuple est la croyance qu’il y ait le néant après la mort. Le grand réconfort de la pensée à l’effet que nos trahisons, notre cupidité, notre lâcheté, nos meurtres, ne seront pas jugés ».
Pour beaucoup, la situation se terminera mal. Notamment pour ceux qui pensent gagner.
Les temps changent. Mais pas assez vite.
