|
La
politique étrangère joue un rôle significatif dans
l'économie et dans la valeur d’une monnaie. Une politique
étrangère militariste et impériale ne peut être
supportée par des impôts directs. Sous la discipline de
l'étalon-or, les Américains ne sauraient tolérer que les
impôts servent à payer directement des guerres à
l'étranger. Emprunter et créer de la monnaie est bien plus
acceptable politiquement : cela cache et retarde les coûts
réels de la guerre, et le peuple s'endort dans la complaisance,
d'autant plus que les guerres menées sont présentées en
termes de patriotisme, de promotion des idées de liberté, de
limitation du terrorisme.
Guerres
inutiles et monnaies fiduciaires vont de pair, tandis qu'un étalon-or
encourage une politique étrangère sensée.
Le
coût de la guerre est extrêmement néfaste. Il contribue de
manière significative à l'instabilité économique
du pays en accélérant les dépenses, les déficits
et l'inflation. Les fonds ponctionnés pour la guerre sont ceux qui
auraient pu demeurer dans l'économie productive afin d'élever
le niveau de vie des Américains qui se retrouvent à
présent au chômage, sous employés ou tout simplement en
marge de la société.
Cependant,
ces solutions pour financer la guerre sont peut-être
préférables à d'énormes augmentations
d'impôts. La raison à cela, c'est que bien que les dollars
fiduciaires soient théoriquement sans valeur, de la valeur leur est
conférée par à la confiance de la communauté
financière mondiale. Mais la confiance subjective dans une devise peut
prévaloir que pour une période limitée.
La
force économique et la puissance militaire contribuent à la
confiance dans une devise, et dans le monde d'aujourd'hui, la confiance dans
le dollar américain n’est pas méritée. Elle est
donc fragile. L'histoire du dollar, lié à l'or jusqu'en 1971,
contribue à maintenir artificiellement le dollar à une valeur
plus haute que celle qu'il ne mérite.
La
politique étrangère contribue à la crise lorsque les
dépenses réalisées pour maintenir les engagements
militaires mondiaux deviennent prohibitives et que les pressions
inflationnistes augmentent. Mais la vraie crise surviendra lorsque le monde
réalisera que le roi est nu, c'est à dire que le dollar n'a pas
de couverture. Les Etats-Unis risqueront alors un échec militaire bien
plus grand que celui qu’ils essuient actuellement en Iraq. Nos amis
pourraient se transformer rapidement en ennemis déclarés une
fois que sera lancée l'attaque sur le dollar.
Une
confiance erronée dans le dollar nous a été utile
autrefois, mais la panique et le rejet de ce dernier se transformeront en une
vraie crise financière. Les Etats-Unis n’auront alors d'autre
choix que de se serrer la ceinture, de retourner travailler, de cesser
d'emprunter, de commencer à épargner et à reconstruire
leur base industrielle, tout en s'adaptant à un niveau de vie bien
plus bas pour la plupart des Américains.
Contrefaire
de la monnaie est un crime dans la plupart des pays. Les Fondateurs
étaient extrêmement inflexibles lorsqu'il s'agissait
d'éviter le chaos,
l'inflation et la destruction associés au dollar Continental.
C'est pour cela que la Constitution Américaine dispose clairement que
seul l'or et le dollar peuvent avoir cours légal aux
États-Unis. En 1792, le Coinage Act autorisa la peine de mort pour tout citoyen coupable
de contrefaçon de la devise nationale. Dommage qu'ils n’aient
pas clairement explicité que la contrefaçon
opérée par le gouvernement est tout aussi nuisible à
l'économie et à la valeur du dollar.
En
temps de guerre, de nombreux pays ont lancé des programmes de
contrefaçon afin de saper les bases du dollar, mais jamais un niveau
désastreux. L'ennemi savait à quel point une création
excessive d’argent supplémentaire pouvait être mauvaise
pour le dollar et l’économie américaine. Mais il semble
que les Etats-Unis n’aient jamais appris les dangers inhérents
à la création de monnaie fiduciaire.
Les
Etats-Unis n’ont besoin ni d'une nation arabe ni des Chinois pour saper
leur système via la contrefaçon monétaire. Ils le font
eux-mêmes et avec les mêmes inconvénients que si les
autres pays le faisaient. On entend aujourd'hui des menaces selon lesquelles
certains pays arabes, musulmans et d’'Extrême-Orient seraient sur
le point de saper le système dollar, non par contrefaçon, mais
simplement en optant pour un système monétaire alternatif
fondé sur l'or. Ne serait-ce pas là une belle ironie ?
Par : Ron Paul
Membre du
Congrès Américain
www.house.gov/paul
Ron Paul est membre du Congrès Américain,
où il représente le 14° District du Texas, et a la réputation
d’être un des principaux
défenseurs des libertés.
Il est l’avocat à Washington d’un gouvernent
limité, d’une fiscalité très faible, de
marchés libres, et d’un retour à des pratiques
monétaires saines fondées sur une monnaie gagée sur un
actif réel. Il est
candidat à l’élection présidentielle
américaine de 2008 (http://www.ronpaul.org/)
Traduit et publié avec l’autorisation de Ron Paul.
Tous droits réservés.
|
