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Nous tenons donc pour
nécessaire que les échanges internationaux
s'établissent, comme c'était le cas avant les grands malheurs
du monde, sur une base monétaire indiscutable et qui ne porte la
marque d'aucun pays en particulier.
Quelle base ? En
vérité, on ne voit pas qu'à cet égard il puisse y
avoir de critère, d'étalon, autres que l'or. Eh ! oui,
l'or, qui ne change pas de nature, qui se met, indifféremment, en
barres, en lingots ou en pièces, qui n'a pas de nationalité,
qui est tenu, éternellement et universellement, comme la valeur
inaltérable et fiduciaire par excellence. D'ailleurs, en dépit
de tout ce qui a pu s'imaginer, se dire, s’
écrire, se faire, à mesure d'immenses
événements, c'est un fait qu'encore aujourd'hui aucune monnaie
ne compte, sinon par relation directe ou indirecte, réelle ou
supposée, avec l'or. Sans doute, ne peut-on songer à imposer à
chaque pays la manière dont il doit se conduire à
l'intérieur de lui-même. Mais la loi suprême, la
règle d'or - c'est bien le cas de le dire - qu'il faut remettre en
vigueur et en honneur dans les relations économiques internationales,
c'est l'obligation d'équilibrer, d'une zone monétaire à
l'autre, par rentrées et sorties effectives de métal
précieux, la balance des paiements résultant de leurs
échanges.
Charles de
Gaulle
Extrait de
"Discours et Messages" - Charles de Gaulle - Plon, 1970 - pages 330
à 334
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