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Cours Or & Argent

Comment l’or mesure la performance des devises

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Publié le 09 septembre 2013
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

En 1971, le président Nixon fermait le guichet de l’or qui permettait jusqu’alors aux dollars d’être vendus contre de l’or appartenant aux Etats-Unis. Avant cette date, le prix de l’or était de 35 dollars par once. Depuis lors, on y fait parfois référence par les mots ‘relique barbare, un terme souvent utilisé par le célèbre économiste Keynes.


Depuis 1971, les devises du monde ne dépendent plus que de la confiance du public envers les gouvernements et du contrôle exercé par ces derniers sur les affaires financières internationales. Cette confiance est restée solide jusqu’en 2007, date à laquelle la crise a remis les finances des gouvernements en question des deux côtés de l’Atlantique. Jusqu’en 2007, les performances de la valeur des devises ont masqué ces questions parce que les taux de change étaient contrôlés au travers d’arrangements et de swaps visant à stabiliser les fluctuations des taux de change au point d’empêcher tout mouvement majeur. Mais la valeur réelle des devises en termes de solvabilité réelle est désormais matière à débats. A l’heure actuelle, en fonction des quantités d’or disponibles sur les marchés, le prix de l’or est la seule mesure de valeur des devises à laquelle nous pouvons nous fier. Je me pencherai ici sur le prix de l’or et déterminerai grâce à lui la valeur des devises aujourd’hui et dans le futur.


L’expérience des devises

 

Quand Nixon fermait le guichet de l’or aux gouvernements Européens en 1971, il s’est reposé sur les producteurs de pétrole qui ne fixaient le prix de leur produit qu’en dollars. Cela lui a permis de faire du dollar une nécessité. A l’exception du petit nombre de producteurs qui raffinent leur propre brut, tous les pays ont besoin d’importer du pétrole et doivent pour ce faire avoir recours au dollar. Les Etats-Unis ont ainsi pu prendre le contrôle des marchés des devises, un contrôle dont ils avaient besoin pour s’assurer que le dollar reste l’unique devise de référence internationale.


Un seul coup d’œil à l’euro suffit à comprendre – bien qu’il représente le plus gros bloc commercial du monde – que si une devise est mesurée simplement par la performance de ses gouvernements et de leurs balances de paiements, elle demeure vulnérable aux forces de marchés qui réagissent à cette mesure. Grâce à l’or, cette vulnérabilité disparaît. Du moins jusqu’à ce que l’impression monétaire du gouvernement qui émet la devise internationale ne puisse plus être ignorée. Et c’est là que nous en sommes aujourd’hui.


L’expérience des devises fiduciaires a persisté 41 années durant, mais voilà 5 ans qu’elle ne fait plus que se dégrader. Puisque nous tendons à donner trop d’importance au court terme, les conséquences réelles de cette expérience ont été majoritairement ignorées. Il est temps maintenant un peu de recul sur ce qu’il s’est produit et de tirer une perspective plus équilibrée des coûts du passé.


La valeur de la monnaie papier – une dure réalité


Tout au long de notre expérience sans or ni argent, nous avons vu le prix de l’or passer de 35 à 1770 dollars. Il s’agit d’une multiplication par plus de cinquante en seulement quarante-deux ans. Et il semblerait que ce ne soit pas fini, au vu de ce que nous réservent les gouvernements.


Pour ceux qui ont eu l’audace de vendre à 800 dollars dans les années 1980 et de réintégrer le marché de l’or à 300 dollars au cours des vingt années qui ont suivi, cette multiplication passe à 64 fois 35 dollars. C’est ce que les fonds de long-terme auraient dû faire pour maximiser les profits. C’est bien mieux que de pratiquer le trading, et bien moins stressant.


Mais ne voyez pas cela comme un profit. Ce n’est pas ce que j’essaie de discuter ici. Observez ces données comme la preuve de l’échec de notre expérience fiduciaire actuelle et de la capacité des devises à mesurer la valeur. Traduisez cela en la valeur de l’épargne sur la période – une bien dure réalité en effet !


Fonds de pension


Un fonds de pension se mesure en soustrayant la monnaie sortante à la monnaie entrante. Les actifs qui restent doivent grimper pour couvrir les coûts additionnels qui apparaissent lorsqu’un travailleur prend sa retraite ou lorsque le coût de la vie augmente. C’est pourquoi ils dépendent de gestionnaires de fonds de pension. S’il y a plus de monnaie sortante que de flux entrants, le fonds se dirige tout droit vers l’insolvabilité.


Comme l’a souligné Alan Greenspan, c’est ce qu’il se passe aujourd’hui. Et puisque les baby-boomers approchent de la retraite, de plus en plus de fonds de pensions se trouveront bientôt touchés. Le futur des retraités est maussade, et il faut croire que celui des travailleurs le soit aussi.


Si nous laissons de côté les hausses de prix liées à la demande (qui sont ajustées avec le temps), alors ce qu’il reste n’est autre que l’inflation monétaire. Un taux d’inflation monétaire de 2,5% a été considéré acceptable parce qu’il reste gérable et donne une impression de croissance.


Aujourd’hui aux Etats-Unis, en Europe, au Japon et en Chine, le quantitative easing se voit encore accéléré dans l’espoir de stimuler la reprise de la croissance. QE1 et QE2 ont peut-être éloigné une dépression, mais ils ne se sont pas traduits par une croissance durable. Attendons de voir ce qu’il en sera de QE3.


Nous savons tous que l’impression monétaire fait perdre de la valeur aux devises. En revanche, les bénéfices apportés par une hausse de la liquidité au sein d’un système devraient pouvoir contrebalancer cet inconvénient. Les épargnants sont les grandes victimes de ces politiques, même quand la croissance se trouve ressuscitée.


Certains peuvent se tourner vers des devises qui selon eux ne seront pas autant dévaluées et conserveront leur valeur, comme les yens et les francs Suisses. Mais pour ce qui est de l’an dernier, les gouvernements de la Suisse et du Japon ont tous deux interféré sur les marchés pour diminuer la valeur de leur devise respective à l’échelle internationale pour pouvoir maintenir leur compétitivité commerciale. Le yen est encore considéré comme une valeur refuge, bien que la banque du Japon ait clairement spécifié qu’elle désirait le dévaluer pendant encore un certain temps. La même chose est vraie pour le franc Suisse. Les deux pays placent leur compétitivité au-dessus de la valeur de leur devise.


Le concept de devise comme mesure de valeur a désormais complètement disparu.


De tels marchés de devises permettent à l’or et à l’argent d’agir en tant qu’outils de mesure de valeur. Observez une nouvelle fois le prix de l’or avant les années 1970 et ce qu’il est aujourd’hui. Il s’est traduit par un gain de 1.350 dollars par once au cours de ces 41 dernières années (c’est beaucoup, pour quelque chose que l’on extrait simplement de terre pour l’y ré-enterrer). Cela représente aussi la mesure du déclin des devises sur la même période.  La culture qui a précipité ce phénomène est encore au pouvoir et continuera sur sa voie. Certains commentateurs pensent que le prix de l’or pourra tripler au cours de ces quelques prochaines années. Cela ferait passer la hausse du prix de l’or à 317% par an depuis les années 1970. Que tout cela nous indiquera-t-il au sujet de la valeur des devises ? Que cela signifie-t-il pour notre futur ?



 

 

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