Le Trésor des Etats-Unis
a récemment annoncé que le gouvernement atteindrait à nouveau le plafond de
la dette le 3 novembre, ce qui signifie que le Congrès devrait bientôt
débattre d’un nouveau rehaussement de la limite d’emprunt du gouvernement. Un
délai ou une opposition au rehaussement du plafond de la dette se heurtera à
des citriques éplorées de l’irresponsabilité du Congrès. Mais l’acte le plus
irresponsable ici serait pour le Congrès de rehausser une nouvelle fois le
plafond de la dette.
Couper en deux sa carte
de crédit est le seul moyen de forcer le gouvernement à réduire ses dépenses.
Ceux qui doutent de cela devraient écouter les plaintes bipartisanes selon
lesquelles la séquestration a tant réduit les dépenses qu’il ne reste plus
rien à réduire. Selon l’Heritage Foundation, la mise en séquestre n’a réduit
ses dépenses que de 3,6 à 3,5 trillions de dollars. Une réduction de dépenses
de 1% ne pourrait être considérée une réduction draconienne nulle part
ailleurs qu’à DC.
Les spécialistes de la
défense ont trouvé un moyen de contourner la réduction budgétaire de la mise
sous séquestre en allouant des milliards de dollars au compte des Opérations
de contingence à l’étranger. Ces opérations sont classées comme étant des
dépenses d’urgence et ne sont ainsi pas inclues dans les limites budgétaires,
même lorsqu’elles n’ont rien à voir avec une définition raisonnable du terme « urgence ».
Malgré l’utilisation du
compte des Opérations de contingence à l’étranger pour lever quelques 80
milliards de dollars, la soif de dollars du complexe militaro-industriel n’est
toujours pas satisfaite.
Alors que j’étais
moi-même au Congrès, des rehaussements du plafond de la dette ont
régulièrement été approuvés. Les règles congressionnelles permettaient
autrefois à la Chambre des représentants de rehausser le plafond de la dette
sans même qu’un vote ou qu’un débat ait lieu. La nécessité pour le
Congrès de répondre aux inquiétudes quant aux dépenses gouvernementales l’a
forcé à mettre fin à cette pratique.
La hausse continue des
dépenses nous mènera vers l’inflation à mesure que la Réserve fédérale
tentera de monétiser la dette croissante. Ce qui nous mènera éventuellement
vers une crise économique sérieuse. Quand elle se présentera, le Congrès n’aura
pas d’autre choix que de réduire les dépenses. La question n’est pas de
savoir si, mais quand et sous quelles circonstances elles se trouveront
réduites.
La seule alternative à
la réduction des dépenses en réponse à la crise économique implique l’abolition
graduelle par le Congrès de l’Etat-providence d’une manière qui ne cause pas préjudice
à ceux qui dépendent des programmes fédéraux. Le Congrès ne réfléchira pas à
la question avant d’avoir embrassé le concept de liberté et forcé les
politiciens à reconsidérer le rôle du gouvernement.
Ceux qui acceptent les
établissements des étatistes sont incapables d’argumenter contre les
programmes d’aides sociales. C’est pourquoi ils ne peuvent qu’ergoter sur les
dépenses et la gestion de la bureaucratie fédérale. Bien que les
conservateurs fiscaux puissent connaître quelques victoires grâce à cette
approche, leur échec à remettre en cause la vertu et l’efficacité de l’Etat-providence
les empêchera de réduire significativement les dépenses sociales.
De la même manière, il
est impossible de défendre une réduction du budget militaire tout en prônant
une politique étrangère agressive. Certaines réformes pourront être mises en
place pour le budget du Pentagone, qui pourraient aller jusqu’à tuer certains
projets d’armement dans l’œuf. En revanche, l’absence d’opposition à une
politique étrangère de guerre perpétuelle signifie que les demandes des
avocats du conflit seront toujours satisfaites par des expansions
budgétaires.
Ceux qui comprennent les
dangers de nos politiques budgétaires actuelles devraient défendre les
efforts qui visent à empêcher le Congrès de rehausser le plafond de la dette.
En revanche, les défenseurs de la liberté ne gagneront pas la bataille des dépenses
sociales et militaires du gouvernement avant de gagner la bataille
intellectuelle qu’est celle du rôle du gouvernement. Ceux qui le savent
devraient faire tout leur possible pour répandre les idées de la liberté.