Cela fait des années que l’analyse de la situation économique nous conduit
à dire que nous sommes dans les « cordes », pour reprendre une
métaphore issue de la boxe.
Nous sommes dans les cordes, dans un coin, dans un piège, dans une trappe,
peu importe le terme que vous trouverez le plus approprié, nous sommes
prisonniers des taux d’intérêt bas.
Reprenons. Petit historique pour se rafraîchir les méninges !
Pour lutter contre les crises depuis celle de mars 2000 qui était
l’explosion de la bulle Internet, puis la crise liée aux attentats du 11
septembre 2001, puis la crise 6 ans plus tard qui débute en juillet 2007 avec
les subprimes aux États-Unis, nous avons sans cesse baissé les taux
d’intérêt de plus en plus bas, jusqu’à inventer les taux négatifs, ce qui
signifie que placer votre argent… vous coûte de l’argent et que l’on vous
« facture » le fait d’épargner et de mettre de l’argent de côté.
Quand je dis « nous », je ne parle ni de vous ni de moi, mais en
fait « d’eux », les banquiers centraux et les grands argentiers.
Mais baisser les taux n’a pas suffi.
Il a fallu de surcroît injecter de l’argent, beaucoup d’argent. Des
milliers de milliards de yens, d’euros ou encore de dollars. Toutes les
monnaies y sont passées.
Il n’y a jamais eu de guerre des monnaies !
J’ai également toujours affirmé qu’il n’y a jamais eu de guerre des
monnaies ou entre banques centrales, mais certainement pour la première fois
dans l’histoire du monde, une immense coopération. Chaque banque centrale a
imprimé, injecté ou baissé ses taux à tour de rôle dans un ballet savamment
orchestré permettant, dans un système de change flottant, de donner
l’illusion qu’aucune monnaie ne s’est effondrée relativement aux autres…
Tout le monde imprimant autant, aucune monnaie ne vaut plus rien, mais
comme elles sont cotées les unes par rapport aux autres, cela reste
totalement invisible.
Seul un étalon fixe permet de visualiser la perte de valeur de nos
monnaies, et l’or est cet étalon de mesure fixe, d’où les immenses batailles
économiques qui se jouent autour du métal jaune.
La quadrature du cercle…
Revenons donc à notre piège des taux bas et de l’argent gratuit. Tout cela
a eu une conséquence. La conséquence est simple… Il y a énormément de monnaie
en circulation, d’autant plus qu’avec des taux à 0 ou négatifs, emprunter
n’est pas cher.
Quand l’argent ne vaut rien, on s’endette !
Les particuliers s’endettent pour acheter des maisons, des voitures ou des
voyages… sans parler des écrans tout plats dernier cri.
Les entreprises s’endettent pour investir (un peu), en racheter d’autres
(beaucoup) ou faire monter le cours de leurs actions par des opérations de
rachats de titres (passionnément).
Les États s’endettent parce que c’est plus facile de continuer à raser
gratuit que de bien gérer et de faire couiner dans les chaumières.
Nous avons donc en 20 ans accumulé 250 000 milliards de dollars de dettes
à travers la planète, là où nous étions déjà à la somme folle de 50 000
milliards en 2006… La progression de l’endettement est donc exponentielle !
Si l’on monte les taux de 1 % sur un stock de 250 000 milliards de dettes,
c’est 2 500 milliards qu’il faut trouver chaque année pour payer ce 1 % de
taux en plus dans l’économie mondiale ̶ 2 500
milliards, c’est juste le PIB d’un pays comme la France pour vous donner un
ordre d’idée.
Monter les taux dans une économie où tous les acteurs sont en
surendettement c’est créer les conditions d’une crise majeure de solvabilité
généralisée et donc d’un effondrement total. Impossible.
Nous y reviendrons à la fin de ce raisonnement.
La hausse des taux dépendra de la durée du ralentissement
C’est une dépêche de l’agence de presse Reuters qui revient sur les
déclarations du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de
Galhau, dans un entretien accordé au quotidien El Pais ce dimanche.
Pour le gouverneur de la Banque de France, dont les propos interviennent
après ceux de Benoit Cœuré, « le moment où la Banque centrale européenne
(BCE) pourrait décider d’un premier relèvement des taux d’intérêt depuis la
crise de 2008 dépendra de la durée du ralentissement économique à l’œuvre
dans la zone euro ».
« La question clé sera de savoir si le ralentissement est temporaire,
avec un rebond dans le courant de l’année, ou s’il est plus durable ».
Pour lui, la BCE est « extrêmement efficace avec son trio d’instruments
financiers (taux d’intérêt, gestion du bilan et instruments de
liquidité) ». Et de rajouter que « nous serons pragmatiques en
utilisant ce trio ».
Enfin, pour le gouverneur de la Banque de France, « la question
importante est de savoir si cette décélération est temporaire, notamment en
Allemagne, ou plus durable ».
Il n’y a pas de croissance saine, forte et autonome comme je vous le dis
depuis presque 10 ans ! Cette croissance ne repose que sur la dette et les
politiques d’impression de monnaies et d’injections de liquidités.
On ne peut plus monter les taux. On peut faire semblant de vouloir le
faire, encore quelque temps, mais guère plus.
La question que je me pose depuis plusieurs années est la suivante : une
fois épuisée la fiction imaginaire d’une possible normalisation des
politiques monétaires à laquelle tout le monde fait semblant de croire,
qu’est-ce que le système va nous « inventer » pour se maintenir à
flot ?
La TMM, ou théorie monétaire moderne… est la nouvelle planche de
salut !
Je vous parlais vendredi dernier de la TMM dans mon édito de fin de semaine (que vous pouvez
relire ici). C’est important la TMM, très important même. C’est un peu
notre futur à tous.
La TMM dit en gros que je peux (enfin pas moi, l’État) imprimer autant de
billets que je veux, cela sera inflationniste, mais pour réduire la quantité
de monnaie en circulation et réduire ainsi l’inflation, je n’ai qu’à
augmenter les taxes et les impôts afin de réguler les choses…
Normalement, on doit se demander si c’est possible est ma réponse est un
grand oui !
Ne me hurlez pas dessus tout de suite. Raisonnons ensemble. Ce que décrit
la TMM et ses tenants notamment et en particulier aux États-Unis, car nous
n’y sommes pas encore tout à fait en Europe (à cause des Allemands qui sont
allergiques à l’inflation, car République de Weimar = inflation =
hyperinflation = Adolf Hitler = zeures les plus sombres de leur histoire),
c’est ni plus ni moins qu’un système à prélever et à redistribuer totalement
fou et hypertrophié.
Cela ne vous fait penser à rien ?
Même pas ?
Allez, un effort ! Je vous parlais de quoi hier ? De nos 1 000 milliards qui
étaient prélevés dans l’économie pour être redistribués par l’État.
Aux États-Unis, l’aile gauche du parti démocrate est juste en train de
réinventer l’eau chaude et le modèle français !!
Oui, mes amis, par une ironie exquise de l’histoire, à force de tourner en
rond dans une économie devenue folle, les Américains inventent en 2018 la
politique économique… française !!
Mais les Américains ont également la Silicon valley et les GAFA, ils vont
donc faire une politique à la Française, mais en 2.0 avec monnaie digitale,
car finalement, pour qu’une telle politique puisse donner l’illusion du
fonctionnement, que faut-il comme préalable ?
Les prérequis d’une TMM techniquement viable.
La première chose qu’il faut dans notre recette de la TMM c’est un système
de change flottant où tout est relatif. Si tout le monde fait pareil,
l’inflation est déjà nettement moins visible comme je l’ai expliqué un peu
plus haut.
Le deuxième ingrédient c’est une bonne dose de guerre contre l’argent
liquide qui peut présenter une alternative éventuelle, et quand il faut une
brouette de billets pour acheter un camembert chez Carrefour ou un Big Mac à
New York, cela est visible !!
Le troisième c’est dans un premier temps le moins de cash possible et la
mise en place de cryptomonnaies d’État. Le cryptodollar officiel. Impossible
dans les transactions numériques d’échapper à la folie taxatrice d’États
devenus des machines folles à prélever et à redistribuer.
Le quatrième est un élément plus politique, car cela nécessite la mise en
place d’une forme de totalitarisme permettant de « forcer » à
l’utilisation de la monnaie, de forcer à la consommation, de forcer à
dépenser dans tel ou tel domaine et aussi de faire taire ce qui viendrait
risquer d’entraver la « bonne » marche de ce système d’un nouveau
type.
Et normalement, à ce niveau du raisonnement, vous voyez déjà où nous en
sommes de certaines dérives, et vers quoi nous nous dirigeons.
Dans leur fuite éperdue, les autorités économiques, monétaires et
politiques qui nous dirigent ne se rendent même pas compte qu’elles sont en
train de remettre en place une forme de communisme en faisant de la
régulation économique la base de toute politique, en manipulant les marchés
et en construisant une économie totalement et intégralement dirigée…
Au bout du compte, l’expérience nous a montré qu’en supprimant les
incitations positives, non seulement on ne réduisait pas les inégalités, mais
que l’on terminait l’aventure par un effondrement retentissant. Réjouissantes
perspectives !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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monde d’après. Ces solutions sont articulées autour de l’approche PEL –
patrimoine, emploi, localisation. L’idée c’est de partager avec vous les
moyens et les méthodes pour mettre en place votre résilience personnelle et
familiale.
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend
inévitables les révolutions violentes » (JFK)