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France Soir en difficulté : à qui la faute ?

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Publié le 21 octobre 2011
659 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Alors qu’on annonce une version française du Huffington Post pour novembre 2011, le quotidien France Soir, placé sous sauvegarde du Tribunal du Commerce de Paris, pourrait bien être en train de vivre ses dernières heures. Contraste cruel, mais riche d’enseignements… à condition de ne pas se tromper de coupables.



Ni un cas isolé, ni un journal comme les autres


Les difficultés du grand quotidien, racheté en janvier 2009 par le russe Alexandre Pougatchev, n'auraient en elles-mêmes pas grand intérêt s'il s'agissait d'un cas isolé. C'est en effet l'ensemble de la presse écrite française qui est en proie à une crise sans précédent.


Pas grand intérêt non plus si France Soir n'était qu'un journal parmi d'autres. S'il ne s'écoule plus qu'à 70 000 exemplaires, contre deux millions à la belle époque (en 1970), le célèbre quotidien garde bonne réputation. Les gens n’achètent plus France Soir, mais ils tiennent à ce qu’il reste en vitrine.



Pougatchev, les « gratuits » et Internet : seuls coupables ?


C'est au moment de « tirer des leçons » qu'il faut être le plus prudent. Et sur ce point précis, les commentateurs négligent deux points importants.


Premièrement, ils ont tendance à faire endosser à la seule direction de France Soir – et à son propriétaire Alexandre Pougatchev – toute la responsabilité du désastre. Bien sûr, les relations difficiles entre les « chefs » de France Soir, les limogeages à répétition et les ambitions de M. Pougatchev (qui rêvait d’un Bild à la française) ont desservi le journal. Mais tout cela ne faisait que s’ajouter à la méfiance des journalistes – autrement dit de la « base » – vis-à-vis d’Internet, pour eux synonyme de chômage.


Les difficultés du journal s’expliquent donc également par l’opposition des journalistes à une modernisation qui signerait leur arrêt de mort, et non plus seulement, comme on le laisse entendre, par les mauvais choix de M. Pougatchev.

 

Deuxième point important : les raisons de la crise que traverse la presse écrite en France. En expliquant cette dernière par la concurrence des gratuits et d'Internet, ceux qui aujourd'hui commentent les difficultés de France Soir mettent certes le doigt sur quelque chose d'essentiel. Mais cette explication permet également d'imputer aux seuls « challengers » les conséquences de la crise, et de passer ainsi sous silence ces tares de la presse quotidienne (corporatisme, amateurisme, partialité…) qu'évoquait Jean-Pierre Tailleur il y a bientôt dix ans. Car le « maljournalisme » peut, lui aussi, faire baisser les ventes en décevant les lecteurs.



La concurrence en accusation


Du reste, y a-t-il concurrence entre un quotidien comme France Soir et les pure players, ces medias comme Rue89, Slate ou Mediapart, qui n’existent que sur Internet ?


Non, si le premier prétend – comme est censé le faire un grand titre – tirer son épingle du jeu. Auquel cas il faut en déduire que France Soir a perdu sa valeur ajoutée, le lecteur s'étant tourné vers d'autres médias. Si, a contrario, il y a concurrence, reste à prouver qu'elle est déloyale. Ce n'est le cas ni des pure players, ni des bloggers.


En revanche, ce sera le cas de la presse écrite française si elle continue de s'appuyer sur les aides de l'État et les exonérations fiscales pour persister dans une voie contre-productive et stratégiquement suicidaire. A Rue89, on critique « l'oligarque russe », qui malgré ses belles promesses conduit France Soir à sa perte « après avoir raflé un paquet de subventions ». On oublie qu'en France, c'est l'ensemble de la presse écrite qui touche de telles subventions.



Alexandre Pougatchev pouvait-il redresser la barre ? Peut-être, s’il avait adopté une stratégie numérique plus adaptée au marché (suivant l’exemple récent du Figaro), et cela, les commentateurs en ont bien conscience. On peut toutefois regretter qu’une fois de plus, ces derniers aient imputé les difficultés d’un journal à la concurrence et aux mauvais choix de la direction, n’évoquant ni l’entêtement stérile de leurs confrères ni la qualité de leur travail.

 

 

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Nils Sinkiewicz est le principal rédacteur du blog catholique et libéral "Marché Gris", qui propose au public analyses et réflexions sur l'actualité socio-économique
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