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Cours Or & Argent

Il y a deux types de crédit – et l’un d’eux est responsable des cycles économiques

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Frank Shostak
Extrait des Archives : publié le 21 décembre 2016
1388 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Au creux d’un cycle, les entreprises qui jusqu’alors étaient en plein essor commencent à rencontrer des difficultés et vont parfois jusqu’à faire faillite. La raison n’en est pas les erreurs entrepreneuriales spécifiques à chacune de ces entreprises, mais est plutôt liée à des pans tout entiers de l’économie. Ceux qui étaient riches hier sont aujourd’hui devenus pauvres. Les usines qui autrefois étaient surchargées de travail sont désormais fermées, et leurs ouvriers sont au chômage.

Les entreprises elles-mêmes ont du mal à comprendre pourquoi. Elles ne parviennent pas à expliquer pourquoi certaines pratiques d’entreprise qui étaient profitables hier leur font aujourd’hui perdre de l’argent. De mauvaises conditions économiques émergent toujours lorsqu’elles s’y attendent le moins – au moment où toutes les sociétés confondues pensent avoir traversé un nouvel âge de progrès rapide et soutenu.

Dans ses écrits, Ludwig von Mises s’oppose à l’explication des cycles économiques par les théories de surproduction et de sous-consommation, et s’attaque à diverses théories qui reposent sur de vagues notions de psychologie de masse et de chocs irréguliers.

Parmi les explications psychologiques figure l’idée qu’une hausse de la confiance des gens concernant l’avenir des conditions économiques puisse donner lieu à un cycle de croissance économique. A l’inverse, un déclin soudain de leur confiance pourrait engendrer un cycle de stagnation.

Observer un cycle économique, et expliquer un cycle économique

Il ne fait aucun doute qu’en cours de récession, les gens aient moins confiance en l’avenir qu’en période de croissance. Mais observer cette réalité ne suffit pas à l’expliquer.

De la même manière, les diverses théories qui perçoivent les chocs et perturbations variés comme la cause centrale derrière les cycles expansion-récession ne nous en apprennent pas plus sur la réalité du phénomène.

Aucune n’explique comment ces cycles surviennent, ou pourquoi ils sont de nature périodique.

Pour en arriver à une explication correcte, comme l’explique Mises, il nous faut observer les changements des conditions économiques depuis le phénomène précédemment établi et identifié, ce que les théories mentionnées plus haut ne font pas.

Mises en a donc conclu que ces théories n’apportent aucune explication au phénomène, et se contentent de le décrire de différentes manières.

Mises pensait également que les méthodes statistiques et mathématiques n’étaient qu’un autre moyen de décrire les évènements sans les expliquer. Les méthodes statistiques rendent possible l’établissement de graphiques de fluctuations de données, mais n’améliorent pas nos connaissances en matière de la cause de ces fluctuations.

Crédit sur marchandise ou crédit sur circulation ?

Mises faisait une distinction entre le crédit garanti par l’épargne et le crédit garanti par rien. Le premier type de crédit était surnommé crédit sur marchandise, et le second crédit sur circulation. C’est ce crédit sur circulation qui joue un rôle clé dans le développement de cycles expansion-récession.

Prenons par exemple un producteur de produits finis qui consomme une partie de sa production et épargne le reste. Au sein d’une économie de marché, ce producteur peut échanger ses biens épargnés contre de l’argent. L’argent qu’il reçoit en échange de ses biens peut être perçu comme un reçu contre ses biens produits et épargnés.

Ce reçu lui permet ensuite de se procurer d’autres biens. Il peut aussi décider de le prêter à un autre producteur au travers d’une banque. En prêtant cet argent, le prêteur transfère son droit sur l’épargne réelle à un emprunteur.

Cet emprunteur peut désormais utiliser cet argent – ce droit – pour se procurer des biens à la consommation qui lui permettront de subvenir à ses besoins pendant qu’il s’affaire à produire d’autres biens (disons des outils ou des machines).

Dans ce cas précis, le crédit est intégralement garanti par l’épargne, et permet l’expansion de la production d’outils et de machines. Avec de meilleures infrastructures, il devient possible de produire non seulement plus de biens, mais aussi plus de biens de meilleure qualité. Le capital réel peut donc être élargi. Une fois qu’un prêteur prête son argent, il abandonne son droit de se procurer des biens réels pour la durée du prêt.

Au sein d’une économie de marché non-altérée, les emprunteurs sont les utilisateurs de l’épargne qui s’assurent à ce que l’épargne soit employée de la manière la plus efficace : pour générer des profits. L’épargne réelle est donc employée en fonction des priorités des consommateurs. Tant que les banques facilitent le crédit sur marchandise, elles peuvent être perçues comme des agents de création de capital.

En revanche, lorsqu’elles prêtent du crédit de circulation, elles deviennent les agents de la destruction du capital réel.

Contrairement au crédit sur marchandise, le crédit sur circulation n’est pas garanti par l’épargne réelle. Ce type de crédit n’est qu’une revendication vide créée par les banques. Dans le cas du crédit sur marchandise, l’emprunteur s’accapare des biens qui ont été produits et épargnés pour lui.  

Mais ce n’est pas le cas pour ce qui est du crédit sur circulation. Ici, aucun bien n’est produit et épargné. Lorsque l’emprunteur utilise de l’argent non-garanti, il le fait aux dépens de ceux qui détiennent des revendications garanties. Le crédit de circulation mine les créateurs de capital réel.

En conséquence d’une hausse de la quantité de crédit en circulation, les taux d’intérêt des marchés passent en-dessous du taux naturel, c’est-à-dire du taux qui serait établi par l’offre et la demande si les biens réels étaient prêtés directement par voie de troc, sans recourir à la monnaie. Dans ses derniers écrits, Mises fait référence au taux naturel comme au taux qui existerait au sein d’un marché libre.

Comment la circulation du crédit génère des cycles économiques

En conséquence de la réduction artificielle des taux d’intérêt, les entreprises se lancent dans des projets d’immobilisation variés pour élargir et étendre leur structure de production. Avant la baisse des taux d’intérêt, ces projets d’immobilisation ne semblaient pas profitables. En revanche, maintenant que les taux des marchés monétaires tombent en-dessous du taux naturel, l’activité économique accélère et un cycle d’expansion économique prend place.

Cette baisse forcée des taux d’intérêt génère des processus de production qui ne verraient autrement pas le jour. Une structure de production apparaît qui produit des biens et services que les consommateurs ne peuvent pas se permettre d’acheter.

Plutôt que d’utiliser les moyens de subsistance limités pour produire des outils et des machines susceptibles de générer les biens dont ont le plus besoin les consommateurs, les moyens de subsistance sont gâchés dans la production de produits non-prioritaires.

Les producteurs de ces biens finissent par réaliser qu’il leur est impossible de générer des profits ou de mener leurs projets à bien. Ce que nous avons ici n’est pas un surinvestissement, mais un mal-investissement.

L’élargissement de la structure de production prend beaucoup de temps, et les fonds de moyens de subsistance finissent par ne plus suffire pour soutenir l’expansion de la structure de capital. Si le nouveau flux de production de produits à la consommation ne s’avère pas suffisamment rapide pour remplacer les produits consommés, les fonds de subsistance souffrent de lourdes pressions.

Vient ensuite un moment où les banques découvrent que les entreprises marginales commencent à devenir sous-performantes, ce qui les pousse à ralentir l’expansion de crédit sur circulation, et impose des pressions haussières sur les taux d’intérêt. En conséquence, les autres activités (non-marginales) se trouvent minées, et un cycle de récession économique peut voir le jour.

Selon Mises, cette phase de récession peut être précipitée par d’autres évènements. L’expansion de la masse monétaire enrichit ceux qui en profitent les premiers. Ces individus, qui deviennent plus riches en conséquence de la nouvelle monnaie qu’ils reçoivent, peuvent modifier leurs habitudes de consommation.

Cette modification des habitudes de consommation peut forcer les entreprises à s’ajuster à cette nouvelle réalité. Mais une fois que le taux d’expansion monétaire ralentit ou prend fin, ces nouvelles habitudes de consommation ne peuvent plus être satisfaites, et la nouvelle structure de capital devient non rentable et doit être abandonnée.

Il n’est pas surprenant que Mises ait été opposé à l’idée selon laquelle les banques centrales devraient imposer de faibles taux d’intérêt en période de récession afin de maintenir l’économie à flots.

Il était d’avis que les législateurs ne devraient jamais s’engager dans la réduction artificielle des taux d’intérêt, ou tenter de gérer l’économie au travers de politiques monétaires.

En réduisant son interférence avec les entreprises, une banque centrale offre une marge de manœuvre accrue aux créateurs de capital, et coule les fondations d’une reprise économique durable.

 

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