Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
Cours Or & Argent

Keynes, un avocat de l'or qui s'ignore

IMG Auteur
Extrait des Archives : publié le 07 janvier 2015
1274 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
( 0 vote, 0/5 )
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
[titre article pour referencement]
0
envoyer
0
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Université de l'or

 

 

 

 

Dans son livre de 1923, intitulé Tract sur la réforme monétaire, John Maynard Keynes a écrit ceci : « En vérité, l’étalon or est déjà une relique barbare ».

 

De nombreux avocats de l’or ont déduit de ce passage que Keynes pensait la même chose de l’or physique.

 

En revanche, à en croire un récent article intitulé Keynes the Stock Market Investor, il semblerait que l’économiste britannique ait été, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, un amateur de l’or et des actions minières.

 

L’article se penche sur l’approche de Keynes en termes de gestion d’actifs, et la compare à celle des investisseurs d’aujourd’hui. L’approche de Keynes aurait, selon l’article, inspiré les investisseurs institutionnels en leur apprenant à adopter une allocation substantielle à la nouvelle classe d’actifs qu’était celle des actions.

 

Il semblerait que l’allocation la plus substantielle du portefeuille de Keynes ait été liée à ses contacts avec des gens haut-placés.

 

Comme l’a écrit le Wall Street Journal, Keynes a placé « de très gros paris sur des industries qu’il pensait sous-évaluées. En 1936, 66% de son portefeuille était alloué aux actions minières, et il n’avait pas placé un centime sur les banques ou l’énergie. Les sociétés aurifères d’Afrique du Sud, pensait-il, bénéficieraient de la perte de valeur des devises ».

 

Plutôt intelligent de sa part. J’entends par là d’utiliser ses contacts haut-placés. Pas d’apprécier l’importance de la propriété d’or.

 

Hausse du prix de l’or

 

Selon Robert Wenzel, Keynes, comme Bernard Baruch, a largement influencé les décisions de Roosevelt quant à la confiscation de l’or et la manipulation de son prix.

 

En 1933, l’administration du président Roosevelt s’est débarrassée du lien des Etats-Unis avec l’étalon or, deux ans après le Royaume-Uni. En plus de cela, Roosevelt a pris la décision de confisquer or physique et certificats sur l’or en les échangeant contre de la monnaie fiduciaire. L’usage de l’or en tant que valeur de référence pour la finalisation de contrats a également été interdit.

 

La confiscation de l’or a eu lieu en avril 1933. Un peu plus tard la même année, le New York Times a publié une lettre ouverte écrite par l’économiste au président des Etats-Unis. La lettre demandait au président Roosevelt de « contrôler le taux de change du dollar au travers de l’achat et de la vente d’or et de devises étrangères, afin d’éviter de donner lieu à des fluctuations de valeur trop importantes ; et de modifier les parités à tout instant, en vue de corriger un sérieux déséquilibre entre les reçus et les paiements internationaux des Etats-Unis ou d’adapter les prix domestiques aux prix en vigueur à l’étranger ».

 

John Maynard Keynes, en demandant au gouvernement américain de faire grimper le prix de l’or, a pu investir sur les actions minières tout en sachant que le prix de l’or ne pourrait que grimper si le président des Etats-Unis suivait son conseil.

 

En 1933, après que Keynes a acheté une majorité de ses actions minières, le prix de l’or a été fixé à 20,67 dollars l’once.

 

Les sociétés minières savaient alors qu’elles seraient capables de recevoir 20,67 dollars par once quel que soit leur coût de production. En observant l’IPC et le taux de chômage dans les années 1930 (comme le démontre Paul Kasriel), nous pouvons voir que les coûts de production étaient en baisse, malgré une hausse garantie du prix de l’or. Bien que les sociétés minières qui produisaient d’autres marchandises que de l’or ont pu voir leurs coûts diminuer, elles n’ont quant à elles pas été capables de recevoir un prix garanti pour leur produit.

 

L’or comme outil de dévaluation du dollar

 

L’objectif du président Roosevelt était de stimuler les prix des marchandises en dévaluant le dollar au travers de la hausse du prix de l’or. Au travers d’une série de législations, le dollar a été délié de l’étalon or. Le 12 mai 1933, le président a fait diminuer le contenu or du dollar de près de 50%.

 

En octobre 1933, Roosevelt a annoncé au public américain ce qu’il comptait faire avec l’or. Jesse Jones, conseiller de Roosevelt, nous en dit plus :

 

Il a réitéré que la politique définitive du gouvernement était de restaurer le niveau de prix des marchandises. « Lorsque ce niveau de prix sera restauré, nous établiront et maintiendront un dollar dont le pouvoir d’achat et la valeur en tant que remboursement de dette resteront inchangés pendant toute une génération. »

 

Et puis il a dit qu’il devenait de plus en plus important de développer et de mettre en application des mesures qui pourraient être nécessaires en vue de contrôler le prix du dollar en or à l’échelle domestique, avant d’ajouter que les Etats-Unis devraient prendre fermement en mains le contrôle de la valeur de notre dollar en or.

 

Mr. Roosevelt a ensuite annoncé l’établissement d’un marché gouvernemental pour l’or aux Etats-Unis. Il a expliqué suite à une réunion avec le Secrétaire du Trésor qu’il autoriserait le RFC à acheter de l’or nouvellement produit aux Etats-Unis, à un prix régulièrement révisé.

 

« Nous pourrions aussi si nécessaire acheter ou vendre de l’or sur le marché mondial. Le crédit du gouvernement sera maintenu, et une devise forte accompagnera la hausse du prix des marchandises américaines. »

 

C’est ainsi qu’il a commencé à délier le dollar de l’actif auquel il était rattaché depuis trente-quatre ans.

 

En janvier 1934, le prix de l’or a gagné 69% pour passer à 35 dollars l’once. Les Etats-Unis avaient, comme l’écrit Kasriel, « établi une convertibilité du dollar en or de 35 dollars de l’once pour les étrangers et pour les producteurs domestiques. Le Trésor se tenait prêt à acheter autant d’or que possible à ce prix. »

 

Comme l’explique Mr. Jones, à la fin du programme d’achat d’or le 17 janvier 1934, « le RFC avait acheté 695.027,423 onces d’or domestique pour la somme de 23.363.754,56 dollars, et 3.418.993,045 onces d’argent étranger sur les marchés de Londres et Paris pour la somme de 111.037.195,78 dollars, pour un total de 134.400.950,34 dollars ».

 

Le coût moyen des achats d’or étranger a été de 32,48 dollars l’once, et de 33,62 dollars l’once pour les achats d’or domestique. Au départ, le RFC avait décidé d’émettre 50.000.000 dollars de billets avec lesquels acheter de l’or. Cette somme a été réévaluée quelques semaines plus tard à 100.000.000 puis 150.000.000 dollars.

 

Il n’est donc pas surprenant que le portefeuille de Keynes ait enregistré des performances si excellentes sur la période. La chance n’a joué qu’un rôle limité dans son investissement, à l’approche d’une révision à la hausse (+69%) du prix de l’or par le gouvernement.

 

Tirons des leçons de Keynes

 

La décision de Keynes d’acheter des actions minières prouve encore une fois que les citoyens ne peuvent pas faire confiance en les gouvernements pour ce qui est de maintenir la valeur de leur devise, et donc du capital de leurs citoyens.

 

L’économiste a peut-être pu, grâce à ses contacts, savoir que le prix de l’or allait grimper. Mais investisseurs d’aujourd’hui ont la chance de ne pas avoir à recourir à des pratiques aussi immorales et (désormais) illégales. Les banques centrales britannique et américaine ne nous cachent plus que les devises sont dévaluées. Le message devient de plus en plus clair après chaque programme de QE.  

 

Les marchés tentent actuellement de comprendre les implications de la dévaluation de devises. Peut-être devrions-nous tirer des leçons de Keynes et investir sur l’or. Mieux vaut cependant acheter du métal physique que du papier.

 

Si Keynes a investi sur l’or, c’est en raison d’une dévaluation des devises identique à celle qui nous a récemment menés vers la crise. Les lois fondamentales de l’or devraient désormais être plus fortes encore.

 

 

 

 

Données et statistiques pour les pays mentionnés : Afrique Du Sud | Etats-unis | Tous
Cours de l'or et de l'argent pour les pays mentionnés : Afrique Du Sud | Etats-unis | Tous
<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :0 (0 vote)
>> Article suivant
Publication de commentaires terminée
Dernier commentaire publié pour cet article
Soyez le premier à donner votre avis
Ajouter votre commentaire
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX
Profitez de la hausse des actions aurifères
  • Inscrivez-vous à notre market briefing minier
    hebdomadaire
  • Recevez nos rapports sur les sociétés qui nous semblent
    présenter les meilleurs potentiels
  • Abonnement GRATUIT, aucune sollicitation
  • Offre limitée, inscrivez-vous maintenant !
Accédez directement au site.