 
L’Eurosystem fait sauter les frontières nationales et unifie le
système du trafic de paiement…
Lors des échanges commerciaux et interbancaires, il y a des banques
émettrices de monnaie et vis-à-vis une banque réceptrice.
Normalement, à la fin de la journée, tout cela devrait être ramené à
l’équilibre.
Ceci n’est plus le cas depuis la crise américaine de 2007 (subprimes)
comme nous le voyons sur le graphique ci-dessous de quelques pays de la
zone euro.
Ces déséquilibres apparus en 2007 dans cette balance dite Target 2
ont été amplifiés à la mi-2011, ce qui a amené 5 banques centrales (dont la
BNS) à remettre en permanence des liquidités sur la plateforme Target2.
Mais ce n’est pas tout. très tôt le professeur Sinn (Allemagne) a dénoncé
l’usage des excédents des balances de certains pour financer les pays
défaillants.
Ce système auquel s’est joint très tôt la BNS sous l’excuse du franc fort
saigne à blanc les liquidités locales au profit de celles de Target 2. C’est
sur cette plateforme que les liquidités coulent à flot et empêchent le
système de se gripper.
Les faillites régulières de hedge funds sont gérées automatiquement par
les tenants de cette plateforme.
Target 2 vu par la Banque de France:
TARGET2 est le système de paiement à règlement brut en temps réel
(RBTR ou RTGS) en euro, développé et géré par l’Eurosystème. Il est entré en
production en novembre 2007 et fait suite à TARGET, la première génération de
système de montant élevé de l’Eurosystème. (Source Banque de France)
TARGET2 ne traite que les paiements en euros. Il n’y a pas de
valeur minimale ou maximale pour les paiements. La majorité des paiements
réglés dans la plateforme TARGET2 sont liés à la politique monétaire ou au
marché interbancaire, ainsi qu’au déversement des soldes résultant des
activités des systèmes de titres en euros et des systèmes de paiement nets en
euros. Le règlement de la partie en euros des opérations de change mettant en
jeu l’Eurosystème sont également traités dans TARGET2.
Comme TARGET2 est un système de paiement brut en temps réel, le
règlement des opérations intervient de manière continue, transaction par
transaction, sans compensation. Les règlements sont effectués en monnaie de
banque centrale. Ils sont irrévocables et inconditionnels, de sorte que la
finalité des paiements est assurée de façon continue tout au long de la
journée.
La crise de la Grèce a permis de créer la nouvelle plateforme T2S
Il apparaît clairement que la Grèce en orange sur le graphique allait bien
jusqu’au sauvetage des banques dû à la crise des subprimes.
Mais nous voyons aussi clairement qu’au moment du 2ème choc de 2011, ce
n’est pas la Grèce qui posait le plus problème mais le Portugal et l’Espagne.
Pourquoi alors a-t-on stigmatisé la Grèce et a-t-on monté en épingle sa
crise?
La réponse est que la petite taille du pays facilitait l’exposition de la
crise. L’éventualité d’une sortie évoquée de la zone euro d’un petit
pays n’a pas le même impact que celle de l’Italie ou de l’Espagne qui aurait
pu déstabiliser les investisseurs et emporter toute la zone euro…
La crise grecque est une sorte de laboratoire qui a permis de construire
l’unification du système de paiement international en échange des securities
de manière automatisée. Le couronnement en est la nouvelle plateforme T2S qui
est totalement placée au-dessus des pays. Elle dépasse la simple zone euro .
Et de loin…
Voici une vidéo explicative de T2S qui est actuellement en fonction https://youtu.be/QUVIzEauxzs
La grande différence entre Target 2 et T2S, c’est que maintenant le trafic
intérieur est solidarisé avec l’international.
Avec T2S, IL N Y A PLUS DE FRONTIERES NATIONALES. Les députés suisses
n’ont plus besoin de retirer la demande d’adhésion de la Suisse. L’adhésion
est faite de facto par T2S sur laquelle la BNS a renoncé au franc suisse!!!
La France
Il est utile de signaler que la France est en déficit permanent sur la
plateforme Target 2 (cf graphique ci-dessus). Que signifie cela? Le déficit
semble structurel à l’image de l’Espagne et de l’Italie qui elles sont
décidément plutôt très mal.
Et voici une convergence de résultats issus de la Banque de France avec le
graphique de target2. Chiffres et commentaires:
 
Il ne faut donc pas s’étonner que les bijoux de famille français soient en
vente et que la France fasse ami-ami avec qui elle peut pour s’éviter une
possible faillite…
Et qu’elle tente de faire des économies partout où elle le peut…
Quant au gouvernement français, aux dernières nouvelles du
Canard enchaîné, il semble faire preuve de créativité comptable, appelée par
le journal tour de passe-passe pour maquiller la dette (cf ci-dessous)…
L’Allemagne
Reste l’Allemagne critiquée par le reste de l’Europe. Mais regardons bien
le graphique. C’est ce graphique qui permet à l’Allemagne de fonctionner en
patron de l’Europe. Elle finance tout le monde. Et qui paie commande est un
adage que tout financier apprécie…
 
Regardez comment l’Allemagne croule sous les liquidités…
En attendant, le peuple allemand -et certainement suisse- assume tous les
risques pour faire fonctionner cette zone. ceci est de l’argent qui vient de
l’économie réelle. Ce n’est en aucun cas une simple écriture monétaire
centrale.
Et la Suisse?
La SNB a sous-traité l’ensemble des fonctions de clearing interbancaire à
un groupe qui s’appelle SIX Group SA pour la partie franc suisse. Les deux
actionnaires majoritaires de SIX sont UBS et CS (31%). Ce trafic de paiement
en franc suisse s’appelle SIC SA, entreprise fille de SIX. Elle est présidée
par le patron allemand des opérations de trafic de paiement de … UBS…
La BNS a sous-traité aussi à la Banque SECB pour Swiss
Euro Clearing bank. Celle-ci est la propriété de UBS, CS, Postfinance et
Telekurs l’ensemble du trafic de paiement en euros! Elle est sous le contrôle
de la Bundesbank, la banque centrale allemande…
Cette banque est stationnée en Allemagne. A Francfort!
L’ensemble du trafic de paiement qui concerne la Suisse est géré par des
banquiers privés avec un certain nombre de citoyens germaniques…
 
Voici l’équivalent du Target version suisse. On voit le début de la mise à
disposition des marchés des liquidités contre titres (securities)
 
De 2011 à 2015, explosion de la mise à disposition de Target de liquidités
par la Suisse…
Compte tenu de la présence de SECB sur sol alleamnd, TOUS les flux
financiers de la Suisse en euro passent par l’Allemagne. Même aujourd’hui les
paiements en euro qui sont effectués AU SEIN de la Suisse. La nouvelle
plateforme T2S prend en charge TOUS les trafics de paiements internationaux
ET domestiques …
Nous supposons sur ce site et ce depuis plusieurs années que le trafic de
paiement suisse en euros est comptabilisé dans la Balance de paiement
allemande puisque Francfort en est le passage obligé.
Souvenons-nous aussi que les statistiques de la BNS ont changé et
n’incluent plus les « virements excédentaires ». CQFD!
 
On voit la ligne noire marquée par la BNS qui correspond à l’année
2007. On voit clairement aussi en rouge que le nombre de
transactions du SIC augmente alors que les volumes baissent…
Bref, la situation ne cesse de se déteriorer. Il y a ceux qui cumulent les
déficits et par conséquent les dettes. En échange de ces compensations
Target, des reconnaissances de dettes sont émises par les Etats. Quant aux
pays excédentaires, les compensations ont un coût parce que les excédents de
Target correspondent à de réelles transactions éventuellement de l’économie
réelle qui tôt ou tard vont s’évaporer…
Les peuples des pays excédentaires tout comme les déficitaires sont otages
d’un système que nous ne qualifierons pas ici.
Par ailleurs, en termes comptables la question concernant la
présence du clearing suisse sur sol allemand continue de s’imposer. Est-ce
que la position dominante de l’Allemagne est en réalité celle d’une Allemagne
augmentée par la Suisse? Est-ce que la suisse est amoindrie d’autant?
Nos amis européens devraient être intéressés par la réponse… Les Suisses
aussi…
La spirale dans laquelle les mondialistes se sont engagés est juste
impossible.
Le système s’impose bel et bien puisque par le forcing financier -Système
Target inclus- il n’y a aujourd’hui plus de frontières nationales.
Mais quel est le prix de tout cela?L’avenir le dira…
En attendant, l’humanité est en train d’être broyée…
Liliane Held-khawam
A lire également:
Pour contenir la dette publique avant la présidentielle, l’exécutif a
recours à un stratagème fructueux à court terme, mais très coûteux à long
terme.
Reporter l’addition à demain pour embellir la photo dès aujourd’hui. Voilà
en résumé le stratagème utilisé par l’exécutif pour contenir l’augmentation
de la dette publique. Selon le rapport sur l’exécution budgétaire que la Cour des comptes a
publié le 25 mai, Bercy a recours depuis quatre ans à un artifice comptable
qui lui permet de sauver les apparences sur l’évolution de la dette.
Le stratagème est décrit dans Le Canard enchaîné du 15 juin. Pour
combler le trou laissé par le déficit du budget, Bercy émet chaque année des
obligations du Trésor (OAT) comportant des taux de rémunération de 5 ou 6 %,
sur lesquels se ruent les investisseurs. Appâtés par la bonne occasion,
ceux-ci n’hésitent pas à acheter ces obligations au-dessus de la valeur
officielle d’émission, par exemple le double.
Tour de magie
« Résultat : quand l’État vend pour 1 milliard (valeur
officielle) d’OAT dopées, il encaisse 2 milliards – un pour la valeur
faciale, un autre pour la prime », constate Le Canard enchaîné.
L’opération a permis, rien qu’en 2015, de raboter la dette de 22,5 milliards.
« Un nouveau record », estime la Cour des comptes.
Et surtout un tour de magie qui a permis de contenir la dette à 95,7 % du
PIB. Sinon, elle aurait atteint 98 % du PIB en 2015 et devrait dépasser les
100 % en 2017. Mais l’opération a un coût : ce que l’État gagne au moment de
la vente, il le perd en servant des intérêts plus élevés. Pour une émission
de février 2015, citée par la Cour, chaque milliard emprunté à 6 % coûtera,
pendant dix ans, 60 millions d’intérêt par an, contre 5 millions pour
l’emprunt au taux normal émis le même jour. Mais sauver les apparences à un
an de l’élections présidentielle, cela n’a sans doute pas de prix.
Mathieu Lehot
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