Les gouvernements
allemand et hollandais ont, à l’apogée de la crise de l’euro, établi des
plans d’urgence pour faciliter un retour à leurs devises nationales.
Le mark allemand -
(Edition Spéciale)
Le ministère hollandais des
finances a établi un scénario qui permettrait aux Pays-Bas de ré-adopter leur
devise nationale – le florin. Des réunions ont été organisées avec des
experts des affaires économiques et étrangères afin de discuter la
possibilité d’un retour au florin néerlandais au début de l’année 2012.
Le ministre hollandais des
finances a confirmé que l’Allemagne a discuté de scénarios similaires.
C’est ce que nous avons pu
apprendre mardi dernier d’un documentaire télévisé. Les rumeurs ont été
confirmées jeudi par le ministre hollandais des finances actuel, Jeroen
Dijsselbloem, et le président actuel du groupe des ministères des finances
européen lors d’un entretien télévisé couvert par EU Observer et Bloomberg.
« Il
est vrai que le ministère des finances et le gouvernement de l’époque se sont
préparés au pire des scénarios », a déclaré Dijsselbloem.
Mark d’argent -
(1951-1974)
Quand EU Observer a demandé à
l’Allemagne de confirmer ces propos, le ministère allemand des finances n’a
pas officiellement nié avoir établi des projets similaires et s’est contenté
de déclarer ceci : « Nos partenaires de la zone euro et nous-mêmes,
à l’inclusion des Pays-Bas, étaient et sommes toujours déterminés à faire
tout notre possible pour prévenir une dissolution de la zone euro ».
Voilà ce qu’on peut appeler
une révélation. A l’époque, le ministre allemand des finances, Wolfgan
Schauble, pensait que la zone euro pourrait survivre sans la Grèce. Qu’elle
puisse survivre sans les Pays-Bas est une toute autre question.
Un euro sans Hollande et plus
particulièrement sans Allemagne est actuellement inconcevable. De Jager a
également précisé qu’un certain nombre de pays trouvent l’idée d’une
dissolution de la zone euro terrifiante. A tel point qu’ils ont enterré leur
tête dans le sable plutôt que de faire face aux problèmes auxquels ils sont
confrontés. Il semblerait qu’aucun plan d’urgence n’ait été établi par les
PIIGS – Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne.
Voilà qui pousse à se demander
si ces plans auraient été rendus publics si un documentaire ne les avait pas
dévoilés.
Il est intéressant de noter
que ce sont les citoyens de ces deux pays, l’Allemagne et les Pays-Bas, qui
ont récemment été en première ligne du mouvement de rapatriement de l’or
national qui s’abat actuellement sur l’Europe – le deuxième parti français
les a rejoint cette semaine.
En l’absence de confiance
envers les devises fiduciaires, un retour à un florin ou à un mark fiduciaire
serait risqué. L’or pourrait rétablir cette confiance. En dépit de l’idée que
le secret ne soit plus nécessaire parce que l’Europe vient de traverser le
pire épisode de son histoire, le rapatriement par les Pays-Bas de 20% de leur
or depuis les Etats-Unis indique que les Hollandais sont encore aujourd’hui
préparés à faire face au pire – qu’il s’agisse d’une nouvelle crise de
l’euro, d’une crise du dollar ou d’une crise monétaire internationale.
La raison avancée pour
expliquer le rapatriement de 122 tonnes d’or par les Pays-Bas a été le
renforcement de la confiance des citoyens en la banque centrale du pays.
La possibilité d’une
dissolution de la zone euro est effrayante. Et il semblerait que la plupart
des nations européennes y soient peu préparées.

Voilà qui soulève, pour les
investisseurs et épargnants qui utilisent aujourd’hui l’euro, la question de
l’établissement d’un plan d’urgence en cas de faillite de l’euro.
Les dévaluations compétitives
des devises et les guerres des devises représentent une menace réelle pour la
stabilité et la prospérité des démocraties du monde et de l’épargne des
citoyens de tous les pays sur le long terme.