Contrairement à la croyance générale, les raisons économiques, et notamment le rejet de l’augmentation des impôts et taxes décidé par le gouvernement de Washington, furent l'une des principales motivations de la guerre de Sécession qui opposa le nord des États Unis appelé alors «l'Union», au sud, appelé «état confédéré» au milieu du XIXe siècle.
Pour affirmer l'indépendance du jeune état sudiste, l'émission d'une monnaie paraissait nécessaire, à la fois pour s'émanciper de l'influence monétaire du dollar américain en cours dans les états du nord, mais aussi pour affirmer l'existence de cette nouvelle entité politique.
Le rôle crucial de l'économie apparut au fur et à mesure des combats. Comment financer les importantes dépenses matérielles ainsi que des déplacements de troupes à travers le vaste territoire américain?
Alors que les états du Nord avaient aisément recours à l'emprunt et pouvaient ainsi financer les dépenses de guerre, le Sud esclavagiste et agricole ne pouvait compter ni sur l'impôt ni sur l'appel public à l'épargne pour se financer. La seule solution pour lever des liquidités fut donc l'inflation. Même si le phénomène demeurait vivace dans le nord (80% d'inflation par an tout de même!), le sud sombra peu à peu dans l'hyperinflation avec des taux exorbitants de 9000% par an.
La folle augmentation des prix qui s'en suivit affecta particulièrement les classes les plus pauvres et notamment les petits paysans et exploitants agricoles. Or, le gros des troupes confédérées était originaire de ces milieux ruraux et fut donc frappé de plein fouet par l'hyperinflation.
A cours d'argent et donc de munitions et de matériels, les troupes confédérées cédèrent progressivement du terrain face au rouleau compresseur de l'Union, jusqu'à la fin officielle des combats en avril 1865.
Si la monnaie ne fait que rarement les états, il arrive très souvent en revanche qu'elle les détruisent …