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L’histoire du monde est remplie d’exemples tels que ceux que nous avons vus précédemment. Malheureusement, des considérations de temps et d’espace ne nous permettront pas de détailler le coup en douce qui a permis l’instauration de la Réserve Fédérale, la sinistre confiscation de l’or par Roosevelt, l’abandon par Nixon du dernier vestige de la convertibilité du dollar en or, ou les expériences antérieures de la Chine avec la monnaie papier, lesquelles se terminèrent par une désastreuse hyperinflation. La brève histoire monétaire de Rome a pour but de montrer que l’État a cherché à voler les citoyens par le biais de la dévaluation monétaire depuis l’aube de la civilisation occidentale. Le récit de l’application du système de la taille dans le Royaume-Uni du XVIIe siècle, ainsi que celui de la transformation des orfèvres de Londres en banquiers a pour objectif de montrer d’où vient l’idée de monter un système de monnaie fiduciaire qui fonctionne. Ceci est un moment extrêmement important de l’histoire monétaire, mais généralement l’un des moins connus. La récapitulation historique ci-dessus a été réalisée afin de fournir des informations supplémentaires aussi bien qu’essentielles si l’on veut comprendre comment nous sommes arrivés à la situation d’aujourd’hui. Avec cette leçon d’histoire derrière nous, penchons-nous maintenant sur la question que nous nous sommes posée au début. Comment des objets sans aucune valeur intrinsèque sont-ils parvenus à être acceptés en tant que monnaie ? La demande de monnaie fiduciaire par la société Pendant longtemps, les états ont été obligés d’accepter le rôle de l’or en tant que monnaie. L’absurdité d’introduire une monnaie papier sans garantie n’était pas considérée comme un moyen viable de voler les citoyens. Au lieu de cela, lorsqu’ils souhaitaient créer de l’inflation, les chefs d’État recouraient au « rognage » de leurs pièces de monnaie ou à la réduction de la teneur en métaux précieux. Ces premiers exemples d’inflation par la diminution de la teneur en métaux précieux des pièces furent intimement liés à la chute d’empires tout entiers, dont l’exemple le plus célèbre est l’empire romain. Puis est venu Charles II, suivi de John Law, tous deux ayant eu une brillante idée pour créer une demande publique de monnaie fiduciaire. La demande de monnaie fiduciaire a été créée par son acceptation en paiement des taxes. Ce que nous voyons ici n’est rien de moins que l’explication des raisons pour lesquelles des morceaux de papier flanqués d’un peu d’encre ne provoquent pas l’hilarité a priori, comme nous avions proposé que cela se passerait avec les promesses de papyrus de Pierre dans le premier paragraphe. La demande de ce papier est établie par son acceptation en paiement des taxes. Les deux piliers majeurs de ce système sont basés sur la coercition : directement via les lois sur le cours légal (qui stipulent que la monnaie fiduciaire doit être utilisée/acceptée pour tout paiement de dettes, publiques et privées) et indirectement via la valeur accordée à la dette du gouvernement, laquelle repose sur la confiance dans la capacité future du gouvernement à extorquer assez d’impôts pour pouvoir rembourser sa dette. Ce dernier point est extrêmement important pour que le système fonctionne. Les bons du Trésor sont les bâtons de taille de notre époque et sont la « garantie » principale des billets de banque et de leurs homologues numériques en circulation. Elles sont ce qui lie le gouvernement et le système bancaire, via la banque centrale. La banque centrale a le pouvoir de monétiser une telle dette en créant de l’argent à partir de rien, cependant, cette manière détournée de procéder est une composante essentielle du jeu de confiance et de la création de l’illusion de valeur.
A suivre…
Mish
GlobalEconomicAnalysis.blogspot.com
Réflexions sur de débat de l’inflation /déflation/stagnation et autres remarques sur l’or, l’argent, les monnaies, les taux d’intérêts et les politiques monétaires affectant les marchés mondiaux.