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La dévaluation des devises : la politique la plus destructrice de toutes

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Publié le 08 septembre 2014
1263 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Editoriaux

� On dit que L�nine a d�clar� que le meilleur moyen de d�truire le capitalisme �tait de corrompre la monnaie. Par des proc�d�s constants d�inflation, les gouvernements peuvent confisquer d�une fa�on secr�te et inaper�ue une part notable de la richesse de leurs nationaux. Par cette m�thode, ils ne font pas que confisquer : ils confisquent arbitrairement et tandis que le syst�me appauvrit beaucoup de gens, en fait il en enrichit quelques-uns. Le spectacle de ces enrichissements ne porte pas seulement atteinte � la s�curit� publique, mais aussi � la confiance que l�on avait dans la justice de la r�partition actuelle des richesses*. Ceux � qui le syst�me profite, au-del� de leurs m�rites ou m�me de leur attente et de leurs d�sirs deviennent des �profiteurs�, qui sont l�objet de la haine de la bourgeoisie que l�inflation a appauvrie autant que le prol�tariat. La m�thode se poursuivant, la valeur r�elle de la monnaie variant de mois en mois, les rapports constants de d�biteurs � cr�anciers, qui constituent le premier fondement du capitalisme, sont troubl�s au point de perdre toute signification. Et les proc�d�s d�enrichissement deviennent un jeu de hasard, une loterie.

L�nine avait certainement raison. Il n�y a pas de moyen plus subtil et plus s�r de bouleverser la base actuelle de la soci�t� que de corrompre la circulation mon�taire. Le proc�d� range toutes les forces cach�es des lois �conomiques du c�t� de la destruction, et cela d�une fa�on que pas un homme sur un million ne peut pr�venir �.

La citation ci-dessus est excellente. Elle parvient tr�s succinctement � d�crire la raison pour laquelle la d�valuation actuelle des devises est une politique destructrice, aussi bien �conomiquement que socialement, et aurait pu �tre �crite par Mises. Etrangement, son auteur n�est autre que Keynes**.

Il semblerait que Keynes avait compris les probl�mes g�n�r�s par les politiques destin�es � d�baucher (d�valuer) la devise, mais une telle compr�hension ne transpara�t pas chez ses sympathisants des temps modernes. Le brin de bon sens contenu dans les �crits de Keynes a �t� abandonn� par les Keyn�siens d'aujourd'hui en faveur de la � demande agr�g�e �. Si vous pensez, � tort, que l��conomie est une masse amorphe aliment�e par les changements en mati�re de � demande agr�g�e �, alors vous observez l��conomie au travers d�une lentille qui vous en donne une vision si distordue que le monde que vous percevez au travers est l�oppos� de la r�alit�. En regardant au travers de cette lentille, la politique de d�valuation mon�taire peut sembler justifiable.

L�une des justifications les plus commun�ment apport�es � la d�valuation des devises est qu�elle rend les exportateurs plus comp�titifs. Le probl�me, comme je l�ai d�j� �crit par le pass�, est qu�elle b�n�ficie aux exportateurs aux d�pens des consommateurs et des importateurs. Il ne peut pas y avoir de b�n�fice net au sein de l��conomie. Et ceux qui en b�n�ficient ne le font que temporairement. La raison en est que le d�clin soutenu de la valeur d�une devise sur le march� des change demande une inflation mon�taire relativement �lev�e, qui g�n�re une hausse des prix domestiques et contre les b�n�fices dont jouissent les exportateurs suite au d�clin du taux de change, mais distord �galement les prix relatifs de mani�re � rendre l�ensemble de l��conomie moins efficace.

En parall�le � l�id�e qu�il est n�cessaire de d�valuer pour rendre les exportations plus comp�titives, notons aussi ce qui arrive aux d�ficits commerciaux. Selon l�orthodoxie n�o-keyn�sienne, chaque dollar qui sort des Etats-Unis en raison d�un d�ficit budg�taire est un dollar de moins disponible � la consommation au sein de l��conomie domestique qui, � son tour, affaiblit l��conomie domestique et augmente le taux de ch�mage. En r�alit�, chaque dollar qui sort des Etats-Unis en raison d�un d�ficit commercial finit par y revenir sous forme d�investissement. C�est pourquoi le d�ficit annuel de plus de 500 milliards de dollars n�a pas r�duit la masse mon�taire am�ricaine. Comme l�a dit Joseph Salerno (un excellent �conomiste) dans un article �crit le 17 juillet, ces dollars sont investis par des �trangers sur des obligations am�ricaines, des biens immobiliers comme des b�timents et des terrains de golf, des interm�diaires financiers comme des banques et des fonds mutuels, et de tr�s nombreux dollars se retrouvent pr�t�s ou investis sur des soci�t�s am�ricaines. Ces entreprises les d�pensent ensuite sous forme de salaires ou de mat�riaux bruts, de plantes, d��quipement et de logiciels. L�id�e est que le flux de d�penses ne se trouve pas diminu� par une balance commerciale d�ficitaire. Il en d�coule simplement une redirection du travail et du capital hors des industries d�exportation vers les industries qui produisent des biens � la consommation destin�s au march� domestique. Il n�y a pas de perte nette d�emploi. Une perte nette d�emploi na�t en revanche des politiques mises en place pour r�gler le probl�me per�u de d�ficit commercial.

Une autre justification commune de la d�valuation des devises est qu�elle permet de diminuer les salaires r�els et de contourner le probl�me du co�t nominal du travail. L�id�e est que les taux de salaire nominaux sont excessivement lents � diminuer en raison de la demande d�croissante en main d��uvre, et que la d�valuation de la devise permet de r�duire le co�t r�el du travail. La premi�re chose � noter ici est que ce probl�me de salaires n�en a jamais �t� un aux Etats-Unis avant les ann�es 1930, alors que les administrations Hoover et Roosevelt cherchaient � emp�cher les salaires de diminuer en r�ponse au ralentissement �conomique. Un autre point � soulever est que les paiements vers�s aux ch�meurs par le gouvernement peuvent r�duire la capacit� des personnes saines � accepter de travailler pour un salaire minimum. En d�autres termes, si les salaires nominaux posent un probl�me quelconque, c�est en raison de l�intervention du gouvernement, et pas du march� libre. Troisi�mement, sachez que le fait que la monnaie moderne perde petit � petit de son pouvoir d�achat tend � accentuer ce probl�me de salaire. En d�autres termes, les politiques destin�es � confronter le probl�me des salaires ne font qu�y contribuer. Dans tous les cas, ces points ne sont pas critiques. Sans se soucier du probl�me des salaires et de sa cause, rien ne justifie une politique qui finit par affaiblir l��conomie.

Le premier probl�me que pose la d�valuation de devises est qu�elle g�n�re une transformation non-uniforme de la structure de prix au travers de l��conomie. En effet, ceux qui mettent en place les politiques de d�valuation mon�taire envoient de faux signaux � l��conomie, ce qui m�ne � des mal-investissements qui ne se produiraient pas autrement. En cons�quence de ce grand nombre d�erreurs d�investissement, il y a finalement de moins en moins de capital. Et le peu de capital disponible se retrouve redistribu� par la politique de d�valuation, souvent de mani�re si injuste que des taxes punitives et de nouvelles interventions doivent �tre mises en place. L��conomie se retrouve donc en d�clin.

Pour r�sumer tout cela, Keynes n�avait pas raison sur beaucoup de choses, mais il avait parfaitement raison, au d�but de sa carri�re, pour ce qui concerne la d�valuation des devises. C�est un processus qui place toutes les forces de la loi �conomique dans le camp de la destruction, d�une mani�re que pas un seul homme sur un million ne peut voir venir.



*La redistribution de capital caus�e par la d�valuation de la devise est la cause du probl�me actuel de l�obsession autour du probl�me d�in�galit�. Malheureusement, aucun des �crivains les plus populaires int�ress�s par le sujet ne comprend la cause de ce probl�me.

**La citation est tir�e du chapitre 6 du livre de Keynes publi� en 1919 et intitul� � Les Cons�quences �conomiques de la paix �.


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