Depuis 1998 ans maintenant, le GATA (le Gold Anti
Trust Committee, que je préside) a
découvert preuve après preuve que le marché de l'or est
géré par certaines banques centrales et leurs agents, les
bullions banks. C'est une affaire d’entente
sur les prix et de collusion impliquant des gens et des institutions
puissants. En d'autres termes, c'est un Cartel de l'Or. L'avocat
américain en charge de la condamnation pour conspiration de Samsung a
déclaré dans une interview récente que les
États-Unis avaient subi une épidémie d'affaires
d’ententes sur les prix depuis la fin des années 1990. Tout ce
que le GATA a fait est de révéler l'une d'elles, et la plus
grosse de toutes.
Pour comprendre comment cela peut continuer sans
que le public ne se rende compte de rien, il suffit de se souvenir
d’Enron et de Refco. Avant son introduction
en bourse, les comptes de Refco avaient
été vérifiés par les firmes les mieux
considérées de Wall Street et rien n'avait été
découvert. Pourtant, regardez tout ce qui se passait en
réalité en coulisses. Aujourd'hui, ces deux
sociétés ont été liquidées et leurs
anciens dirigeants sont sous le coup d'enquêtes criminelles.
Cela dit, le GATA à sa « preuve
tangible ». Celle-ci est liée aux produits
dérivés et l'or des banques centrales.
Les commentateurs traditionnels du marché
de l’or affirment que les banques centrales possèdent près
de 32 000 t d'or dans leurs coffres (moins une petite quantité qui a
été vendue au cours des dernières années ou qui
fait l'objet d'un prêt aux producteurs d'or pour leurs
opérations de couverture). Le GATA affirme que les banques centrales
en possèdent en réalité moins de la moitié, la
différence étant ce qui a été introduit
clandestinement sur le marché afin d'étouffer le prix de l'or
au cours des 10 dernières années. Les travaux de trois
consultants respectés du GATA, Reg Howe, Frank Veneroso,
et James Turk, utilisant chacun une
méthodologie différente, appuient l'affirmation du GATA selon
laquelle les réserves d'or des banques centrales se sont
considérablement réduites.
Le 10 mai 2001, Veneroso
a fait une présentation lors du Sommet Africain sur l'Or organisé
par le GATA à Durban, en Afrique du Sud, montrant pourquoi le volume
des prêts d'or des banques centrales est bien plus important que ce que
l'on pense. Cette présentation, « Facts,
Evidence and Logical Inference
... A Presentation On Gold Supply/Demand, Gold Derivatives and
Gold Loans” (Faits, preuves et
déductions logiques... Une présentation sur l'offre et la
demande d'or, les produits dérivés de l'or et les prêts
d'or) est disponible à cette adresse :
http://www.lemetropolecafe.com/pfv.cfm?pfvID=1525
Reg Howe et James Turk
ont fait de même sur leurs sites Internet respectifs :
http://www.goldensextant.com/ et
http://www.goldmoney.com/.
Pendant ce temps-là, le FMI a donné
l'ordre aux banques centrales de mentir à propos de leurs
réserves d'or, c'est-à-dire de comptabiliser les prêts et
les swaps d’or qu’elles ont consenti de la même
manière que l’or physique détenu dans leurs coffres.
Laissez-moi vous expliquer :
Andrew Hepburn, sympathisant canadien du GATA, a posé la question
suivante au FMI en octobre 2001 :
« Pourquoi le FMI insiste-il pour que
ses membres enregistrent l'or échangé en tant qu'actif
lorsqu'un changement légal de propriétaire a eu
lieu ? »
Vous pouvez aller voir sur : http://groups.yahoo.com/group/gata/message/903
Voici la réponse du FMI :
« Cela est faux : en
réalité, le FMI recommande que l'or échangé soit
exclu des actifs des réserves. (Lisez ‘Data Template on
International Reserves and Foreign
Currency Liquidity, Operational Guidelines, paragaphe
72’ [réserves internationales et liquidité
internationale, directives de déclaration des données],
http:www.//dsbb.imf.org/guide.htm
(Pour
davantage d'informations à ce sujet, lisez http://groups.yahoo.com/group/gata/message/904. Le lien ci-dessus vers le FMI n'est plus
valide (c’était en 2001, comme indiqué dans la
dépêche du GATA)
Cependant, une note de bas de page sur le site
Internet de la banque centrale des Philippines contredit la
déclaration du FMI, révélant ainsi la
vérité :
« A compter de janvier 2000, en accord avec
les exigences du modèle des réserves et liquidités
internationales du FMI sous la Norme Spéciale de Diffusion des
Données (SDDS), les swaps d’or réalisés par la
banque centrale des Philippines avec les banques non-centrales devront
être traités comme des prêts collatéraux. Ainsi,
l’or échangé en swap continue de faire partie des
réserves et une dette est considérée comme contractée,
laquelle correspond au montant du swap. »
(Voir http://www.bsp.gov.ph/statistics/sefi/fx-int.htm.)
La Banque Centrale Européenne et les autres
banques centrales ont confirmé exactement ce que la banque centrale
des Philippines a déclaré quant à la comptabilisation
des prêts d'or dans leurs coffres.
La « preuve tangible » est liée
aux produits dérivés de l'or sur les comptes de la
« banque centrale des banques centrales », la BIS (Bank
for International Settlements) en Suisse.
L'establishment de l'or affirme que les produits dérivés de
l'or qui se trouvent sur ces comptes ont été associés
à des couvertures de compagnies productrices d'or. Cependant, au cours
de ces dernières années, les producteurs d'or ont réduit
leurs couvertures de plus de 2000 t d'or, c'est-à-dire plus de 50% de
leur couverture lorsque celle-ci était au plus fort.
Pendant cette même période, les
produits dérivés de l’or ont augmenté et non
baissé. Bien que ces produits dérivés soient complexes
et techniques, Reg Howe a mis à jour l’évaluation faite
par le GATA des produits dérivés de l’or de la BIS dans
un rapport qu’il a posté sur GoldenSextant.com en juin, «
Gold Derivatives: Skewing
the World » (« Les produits dérivés
de l’or : le monde de travers »)
« Le 20 mai 2005, la Bank
for International Settlements a publié son
rapport semi annuel sur les produits
dérivés hors cote des banques et revendeurs principaux des pays
du G10 pour la période se terminant le 31 décembre 2004. La
valeur théorique totale de tous les produits dérivés de
l’or est passée de 318 milliards de dollars à
la mi 2004 à 369 milliards de dollars à la fin de la
même année. Tel que décrit en détail dans le
tableau 22A du rapport trimestriel de la BIS publié le 13 juin 2005,
les contrats à terme et les swaps ont légèrement
augmenté, passant de 129 milliards de dollars à 132 milliards
de dollars, tandis que les options ont fortement augmenté, passant de
189 milliards à 237 milliards. »
Le rapport de Howe est disponible à cette
adresse:
http://www.goldensextant.com/commentary29.html#anchor3776
La seule explication à la dichotomie entre
la réduction des comptes de couverture et l’augmentation des
produits dérivés de l’or sur les comptes de la BIS est le
prêt secret d’or et la réduction du prix des options
d’achat des banques centrales, en conjonction avec le plan
d’étouffement du prix de l’or.
Il y a une autre remarque anecdotique à
faire qui indique les conséquences dans le futur pour ceux qui
investissent dans l’or. Pendant des années, le GATA a
affirmé que la clé pour que le prix de l’or finisse par
monter résidait dans une augmentation de la demande physique
d’or tandis que les réserves d’or décroissantes des
banques centrales étaient mobilisées pour en étouffer le
cours.
Par ailleurs, la plupart des commentateurs a
lié la hausse du prix de l’or ces dernières années
à l’affaiblissement du dollar. Notre analyse est toute autre.
Nous avons déjà dit que le Cartel de
l’Or utilisait l’action du dollar afin de manipuler les prix. Le
GATA n’a eu de cesse de répéter que le prix de
l’once d’or pouvait augmenter de plusieurs centaines de dollars
sans que le dollar ne bouge face aux autres devises. Nous avons dit
également que cela se produirait lorsque le cartel de l’or
perdrait le contrôle de son plan de manipulation du prix de l’or.
Eh bien…
L’euro est entré en circulation le
1er janvier 1999, à 1,17 $. Ce jour-là, le prix de l’or
était de 284 $. Dix ans plus tard, le cours de l’euro est de
1.25 $ US et le cours de l’or avoisine les 1000 dollars.
L’argument selon lequel le prix de
l’or est lié au dollar ne tient donc pas. Cela dit, et bien
entendu, si le dollar s’effondrait, ce qui devrait se produire, cela ne
ferait que jouer en la faveur du prix de l’or.
Le prix de l’or va grimper bien
au-delà des 5000$ l’once. Le GATA sait pourquoi.
Maintenant, vous aussi.
Bill Murphy
Lemetropolecafe.com

Bill Murphy
est le président du GATA (Gold
Anti-Trust Committee) et fondateur du Metropole Café (www.LeMetropoleCafe.com),
un site internet dédié à l’analyse des
marchés financiers avec une attention particulière aux
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