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La propagande inflationniste mise à nu

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Publié le 14 janvier 2013
1588 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Les économistes qui sont d’accord avec l’idée très populaire que l’expansion de la masse monétaire soit le meilleur remède à nos problèmes économiques passent complètement à côté des inquiétudes que les gens comme moi éprouvent quant à l’inflation, et se contentent simplement pour nous rassurer de pointer du doigt le taux d’inflation officiel relativement bas qui accompagne actuellement les politiques activistes de la Fed. Dans un récent commentaire dont je suis clairement la cible, Paul Krugman note que la hausse de l’IPC de moins de 2,5% au cours de ces quelques dernières années suffit à prouver que j’ai tort. Il va même jusqu’à dire que l’indice est relativement élevé par rapport à l’inflation et que la Fed pourrait faire un bien meilleur travail si des méthodologies plus laxistes étaient considérées. Il existe en revanche un certain nombre de preuves qui démontrent clairement l’inutilité de l’IPC, qui ne traduit que très mal la hausse réelle des prix.


Les journaux et magazines en sont un très bon exemple. La vérité est loin d’être retranscrite par les rubriques économiques qu’offrent ces différents outils, bien qu’elle le soit par le prix affiché sur leur couverture. Par exemple, entre 1999 et 2002, l’indice ‘magazines et journaux’ de l’US Bureau of Labor Statistics (BLS) a augmenté de 37,1%. Il suffit d’observer attentivement les prix des 10 magazines et journaux les plus populaires (WSJ, Washington Post, Times, Sports Illustrated, US News and World Report, Newsweek, People, NY Times, USA Today et LA Times) sur la période pour se rendre compte que leur prix ont en réalité augmenté de 131,5% (soit 3,5 fois plus rapidement que ce qui est indiqué par les statistiques du BLS).


Certains défenseurs du BLS pourraient répondre à cela en disant que la hausse du prix de ces journaux a été atténuée en raison d’une disponibilité accrue de contenu gratuit sur internet. Mais cela n’a rien à voir avec ce que j’essaie de dire ici. Avant l’ère digitale, le BLS aurait pu dire que le prix réel des journaux était contrebalancé par les librairies publiques qui en rendaient disponibles des copies gratuites. Il est vrai que les articles disponibles sur internet peuvent avoir un impact, puisque nombreux sont ceux qui apprécient lire des magazines et journaux sur une tablette tactile.


Un autre exemple étonnant est celui des assurances maladie, une couverture qui est nécessaire à tant de familles. Selon le BLS, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, puisque leur prix n’aurait augmenté que de 4,3% entre 2008 et 2012. Il est intéressant de noter que sur la même période, Kaiser Survey of Employer Sponsored Health Insurance a déterminé une hausse du prix des assurances maladie de 24,2%. Si le BLS avait reporté une augmentation de prix plus importante, l’IPC n’en aurait pas été affecté, puisque croyez-le ou non, les assurances santé ne représentent que moins d’1% du total de l’IPC. En 2002, Kaiser Survey déterminait à 15.745 dollars le coût annuel moyen de l’assurance maladie des ménages, soit au tiers de leur revenu annuel moyen.


Si le BMS semble tomber si loin de la réalité lorsqu’il détermine l’évolution du prix des journaux et celui des assurances santé, pouvons-nous lui faire confiance pour ce qui concerne les prix des autres secteurs ? S’il se trompait pour tous les autres produits comptabilisés dans le calcul de l’IPC tout autant qu’il se trompe pour des assurances santé et des magazines, l’inflation devrait aujourd’hui être à deux chiffres !


Encore plus flagrante est la manière dont le calcul de l’IPC a été modifié au fil des années pour s’assurer que les augmentations de prix les plus importantes soient laissées de côté. Depuis les années 1970, la formule permettant de calculer l’IPC a tant changé que l’indice ne ressemble aujourd’hui plus en rien à ce qu’il était dans les années Carter. Les économistes des médias grand public se contentent d’ignorer toute critique en la qualifiant simplement de théorie de la conspiration qui n’aurait pas lieu d’être. Mais compte tenu des enjeux que tout cela implique, il est difficile de croire que l’influence institutionnelle ne joue aucun rôle. Les statisticiens employés par le gouvernement sont responsables des changements relatifs à la formule de calcul utilisée, et leurs patrons sont fortement récompensés si les chiffres de l’inflation sont peu élevés. Le comportement humain est toujours influencé par ce genre de facteurs.


L’IPC est calculé non seulement de manière à reporter les fluctuations de prix, mais également les choix des consommateurs, leurs habitudes d’achat et l’arrivée de nouveaux produits. En d’autres termes, l’indice a été modifié pour traduire non pas la hausse des prix mais le coût de la vie, ou devrais-je dire le coût de la survie.


Comme je l’ai déjà indiqué dans ma Global Investor Newsletter, j’ai moi-même mené une étude qui consiste à sélectionner l’évolution de prix déterminée par le BLS de vingt produits de la vie de tous les jours sur deux périodes données de dix ans, et de comparer ces transformations à celles reportées par l’IPC sur la même période. Les vingt produits que j’ai sélectionné sont : œufs, voitures neuves, lait, essence, pain, loyers, café, services dentaires, pommes de terre, électricité, sucre, billets d’avion, beurre, bières en canette, pommes, transports publics, céréales, pneus de voitures, viande de bœuf et médicaments.


Je suis conscient que tout le monde n’achète pas autant de pommes de terres et de café que son voisin et que la part que chacun de ces produits représente dans le budget des ménages a changé au fil des décennies. Mais tout ce que je cherche à déterminer ici est la manière dont leur prix a évolué par rapport à l’indice des prix à la consommation. J’ai choisi d’étudier la période allant de 1970-80, ainsi que les années 2000-2012, parce que ces deux périodes correspondent à des politiques monétaires laxistes et à d’importants déficits, et qu’elles correspondent aux transformations les plus importantes en matières de calcul de l’IPC. Alors que l’IPC a augmenté très rapidement dans les années 70, le degré auquel le prix de nos vingt produits a outrepassé l’IPC a été bien plus important au cours de cette dernière décennie.


Entre 1970 et 1980, l'IPC officiel a augmenté de 112%, et le prix de notre panier de produit a augmenté de 117%, soit seulement 5% plus rapidement. Entre 2002 et 2012, l’IPC a augmenté de 27,5% contre 44,3% pour notre panier de produits. Le prix de notre panier de produit a donc augmenté 61% plus rapidement que l’IPC. Et souvenez-vous que je n’utilise là que les données reportées par le BLS qui, comme nous l’avons vu, sous-estime grandement la hausse des prix. Cette différence peut être expliquée par la manière dont est calculé l’IPC et les produits qui le composent. La formule utilisée dans les années 1970 capture efficacement l’évolution de prix de nos produits de la vie de tous les jours. Mais pour ce qui est de ces dix dernières années, c’est une toute autre histoire.


Si les hausses de prix mises en lumière par mon étude étaient capturées par l’IPC, ce dernier serait actuellement assez élevé pour que des restrictions sévères soient imposées aux actions de la Fed qui visent à stimuler l’économie. Mais la Fed continue d’agir comme si l’inflation était très faible et commet des erreurs qui un jour reviendront nous hanter. Au cours de cette dernière décennie, la Fed a passé le plus clair de son temps à nier l’existence d’une bulle sur le marché de l’immobilier, bien qu’une montagne de preuves se soit amassée pour nous confirmer le contraire. L’erreur commise par la Fed de conserver les taux d’intérêts trop bas durant trop longtemps n’a fait que gonfler cette bulle et imposer des conséquences terribles à l’économie. La Fed, aujourd’hui complètement aveugle face aux risques que représente l’inflation, continue de répéter les mêmes erreurs, et cette-fois ci, les conséquences en seront bien plus graves.


A côté des statistiques qui permettent de dissimuler l’inflation réelle, certains facteurs macroéconomiques ont également contribué au maintien des prix à des niveaux relativement bas malgré les vagues de quantitative easing. Le déficit de la balance commerciale des Etats-Unis et l’accumulation de dollars par les banques centrales étrangères font qu’une grande partie des nouveaux dollars se retrouvent dans les coffres de banques étrangères, et non dans les centres commerciaux des Etats-Unis. Tant que des biens affluent sur le territoire Américain et que des dollars sont envoyés à l’étranger, un plafond est maintenu sur les prix domestiques. En effet, l’inflation des Etats-Unis est exportée à mesure que les banques étrangères monétisent leur déficit et recyclent leurs surplus de dollars en obligations. La demande a forcé les rendements des bons du Trésor à la baisse, ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis d’emprunter toujours plus. Bien entendu, lorsque ces flux se trouveront inversés, le prix des obligations chutera, leur rendement grimpera, et un tsunami de dollars viendra s’abattre sur les côtes Américaines, noyant les citoyens des Etats-Unis dans un océan d’inflation.


Contrairement à ce que pensent Krugman et les Keynésiens, je pense qu’il est impossible de créer quelque chose à partir de rien. Selon moi, imprimer un dollar entraîne une dévaluation de la valeur de tous les autres dollars en circulation d’un montant égal au pouvoir d’achat de ce nouveau dollar. Selon les Keynésiens, la nouvelle monnaie apporte une croissance économique tangible, et de la valeur économique réelle peut être créée par le simple fait d’ajouter quelques zéros supplémentaires sur un morceau de papier. Pour plus d’informations, je vous conseille de jeter un œil à ma récente vidéo.


 

 

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Peter Schiff est expert en économie politique et monétaire, et dans le conseil de la diversification internationale du patrimoine.
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